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DE LA TRISTE EXPÉRIENCE DE LA TROÏKA À CELLE DE LA COHABITATION?
Moins d’un mois avant la rentrée parlementaire, les concertations sont entamées place de l’Etoile, par le chef du Législatif et l’incontournable médiateur qu’est le ministre de l’Intérieur. La personne du futur Premier ministre étant maintenant connue, les tractations portent surtout sur le choix des membres du futur gouvernement. Notre photo: le président Berri devisant avec M. Rafic Hariri. 
 
 

Moins d’un mois de la date (le 17 octobre) où la nouvelle législature entamera son mandat, les concertations sont amorcées place de l’Etoile et s’intensifieront au fur et à mesure que l’on approchera de la rentrée parlementaire.
Le chef de l’Etat procèdera aux consultations en vue de la désignation du Premier ministre.
Il n’aura pas l’embarras du choix, car tout indique que M. Rafic Hariri est l’unique candidat, son seul concurrent, M. Najib Mikati, ministre de T.P. et des Transports, semblant avoir renoncé à briguer la présidence du Conseil. Comment pourrait-il en être autrement, du moment que son principal allié et colistier aux récentes législatives, Sleiman Frangié, a proclamé son soutien à l’ancien président du Conseil, dès la proclamation des résultats du scrutin au Liban-Nord?
Comme on devait s’y attendre, le chef du Législatif, assuré de se succéder à lui-même, s’emploie à préparer le terrain au retour de M. Hariri, avec lequel il a conféré longuement lundi dernier pendant plus d’une heure, sans que rien ne transpire de leur rencontre au siège de l’Assemblée.
Puis, M. Berri devait s’entretenir avec le ministre de l’Intérieur, l’incontournable médiateur qui, rappelons-le, s’activait au temps de la troïka de triste mémoire, pour raccommoder les trois présidents dont les brouilles étaient fréquentes.
Le président de la Chambre compte cueillir le fruit de ses bons offices entre Baabda et Koraytem, en assurant des portefeuilles ministériels à quelques-uns des membres de son mouvement (Amal) et de son bloc parlementaire.
De son côté, le ministre de l’Intérieur qui avait pris ses distances de M. Hariri et désespérait de faire partie du nouveau Cabinet, espère par ses démarches conciliatoires, conserver son portefeuille, ou obtenir un autre en échange...
Car le terrain n’est pas tout à fait déblayé entre Baabda et Koraytem, même si le président de la République s’est engagé, à se conformer scrupuleusement au texte de la Constitution qui définit le mécanisme à suivre pour nommer le Premier ministre. D’abord, il n’est pas encore sûr que M. Hariri dispose de la majorité au sein de la nouvelle Chambre et, dans ce cas, certains  députés pourraient être portés à laisser la liberté du choix au président Lahoud - comme cela s’est passé lors des consultations précédentes - et leurs voix seraient reportées sur un “présidentiable” avec lequel il n’y aurait pas incompatibilité d’humeur avec la présidence de la République.
Mais si M. Hariri était chargé de former la nouvelle équipe gouvernemntale, il y aurait lieu de craindre des divergences sur le choix des ministres, ce dernier devant obtenir le feu vert de Baabda. Le Premier ministre désigné qui pense à un  Cabinet homogène, voudrait s’entourer de ses amis et conseillers habituels, arguant qu’ils forment son équipe de travail dont il ne peut se séparer. A supposer qu’il soit satisfait sur ce point, la cohabitation s’installerait au sommet du Pouvoir et cette nouvelle expérience, ayant réussi tant bien que mal en France, risque de valoir au pays une période d’instabilité politique. Puissent nos craintes ne pas se confirmer, car il y va de l’intérêt du Liban et de son avenir. 


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