Evénements de la semaine
LIBAN-SYRIE: CONFIANCE SANS FORCE OU FORCE SANS CONFIANCE?
Le communiqué de Bkerké continue et, pour cause, à entretenir une controverse qui envenime l’atmosphère, en ravivant le climat ayant pévalu dans le pays avant les douloureux événements. Explicitant le fond de sa pensée, S.Em. le cardinal Sfeir se demande s’il serait préférable de maintenir la présence militaire syrienne en territoire libanais sans gagner la confiance de notre peuple ou, au contraire, de gagner cette   confiance sans avoir besoin de déployer la force...
 
 

Nous aurions voulu ne pas revenir au communiqué de l’assemblée des prélats maronites pour ne pas jeter de l’huile sur le feu, en laissant aux hautes autorités le soin de traiter cette question d’Etat à Etat.
Cependant, le fait pour un porte-parole de la “Jamaa islamiya” d’avoir critiqué, publiquement, la prise de position de Bkerké et dénié au siège patriarcal “le droit d’exprimer son opinion sur les relations libano-syriennes”, ne nous permet pas de passer sous silence une telle “indélicatesse”, pour ne pas utiliser un terme blessant pour les islamistes. Nous vivons, après tout, en pays démocratique - jusqu’à preuve du contraire - où chacun est libre d’expliciter son point de vue à propos des questions vitales engageant l’avenir de la patrie. Quitte à ce que l’Etat décide de la politique à suivre et de la décision à prendre.
D’ailleurs, le cardinal Sfeir a bien dit que “les interprétations, les analyses et les hypothèses émises, ça et là, sont à mille lieues de notre appel”. Le vice-président du “Hezbollah a reconnu que “Bkerké a effectivement répercuté l’opinion d’une frange de la population”, avant de se demander “s’il faut amplifier ce qu’on murmure ou, au contraire, rectifier les idées de la base?”
Façon de dire: “Toute vérité n’est pas bonne à dire...”, Mais un dicton populaire mérite d’être évoqué en l’occurrence: “Celui qui cache son mal; finit par en être tué”. Dans sa dernière homélie dominicale, le chef spirituel des maronites a posé une question judicieuse, à titre de réplique à ceux qui lancent des flèches empoisonnées au siège patriarcal l’accusant “de vouloir compromettre les relations entre Beyrouth et Damas ou de dresser des barrages entre les deux capitales”. Le cardinal patriarche a posé  cette question: “Qui protège mieux la relation saine entre le Liban et la Syrie: Sont-ce des forces armées sans confiance ou la confiance sans forces armées?”
Tout le problème est là. Qui aime sa patrie doit la voir libre, indépendante, souveraine et son peuple fier d’elle. “Il doit s’attacher à elle comme à son berceau et au lieu naturel de son dernier sommeil”, (Michel Chiha dixit). Est-ce donc un péché de réclamer la souveraineté et l’indépendance absolue au pays des Cèdres? Le climat malsain qui caractérise les temps présents sous notre ciel, nécessite l’organisation d’une semaine sociale sur le civisme, laquelle devrait se terminer par un vibrant appel à la fraternité et à l’unité nationale véritable... Nous revenons donc au dialogue que prône ardemment Walid Joumblatt. “Nous appartenons, a-t-il dit, à l’histoire et au patrimoine de Fakhreddine. Aussi, formulons-nous le souhait que le nouveau gouvernement soit à la dimension des défis auxquels nous sommes confrontés, afin que nous puissions sauvegarder ce pays souverain et arabe, en coopération avec la Syrie, dans le cadre des intérêts communs et du respect mutuel... Nous persisterons dans le dialogue, en dépit de tous les communiqués et les polémiques, parce qu’il conduit le Liban à la souveraineté et à l’indépendance”.
A vrai dire, les Libanais, toutes communautés et confessions confondues, sont en faveur de relations priviligées avec Damas, sur la base du respect mutuel et d’égal à égal. Est-ce difficile à réaliser et, surtout, à comprendre? 


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