NÉGOCIATIONS ISRAÉLO-PALESTINIENNES
L’HEURE DES CHOIX DIFFICILES
Une fois de plus, il est question de négociations de la dernière chance pouvant aboutir à des solutions (finales ou partielles) au niveau du dossier israélo-palestinien.
Ce sentiment quelque peu optimiste a prévalu suite à la rencontre, le lundi 25 au soir, entre MM. Barak et Arafat qui s’est traduite par la relance des pourparlers à Washington.
Mais les expériences passées ont démontré que le dépassement du nœud gordien demeure aléatoire, même si toutes les parties sont conscientes du fait que le “temps presse” et que “des choix difficiles s’imposent”.


Les colons farouchement opposés à toute concession territoriale.

Le Premier ministre israélien et le chef de l’Autorité palestinienne ont eu un entretien de plus de deux heures en la résidence privée de Barak au Nord-Est de Tel-Aviv. Les deux hommes ne s’étaient plus réunis depuis Camp David en juillet et lors du sommet du millénaire à New York, le président Bill Clinton s’était contenté de les rencontrer séparément.
N’empêche que les efforts se poursuivaient à tous les niveaux, pour essayer de relancer les pourparlers israélo-palestiniens, ces derniers se heurtant au dossier du statut de Jérusalem qualifié d’inextricable. Cette nouvelle tentative de dialogue sera-t-elle plus fructueuse?
La rencontre Barak-Arafat à Yokaf Yaïr s’est tenue en présence de responsables des deux bords: Shlomo Ben Ami, chef p.i. de la diplomatie israélienne; Dany Yatom, conseiller de Barak pour les affaires de sécurité et Amnon lipkin-Shahak, minisre du Tourisme; de Mahmoud Abbas, NÞ2 de l’OLP; Ahmad Koreï, président du parlement palestinien et Nabil Abou-Roudeina, conseiller de M. Arafat. Lors des discussions, le président Clinton a contacté les deux hommes, les exhortant à aboutir à des progrès. D’ailleurs, selon les analyses politiques, cette réunion a eu lieu suite à des “pressions” américaines, notamment sur la partie israélienne, car Barak était réticent et avait déclaré, à maintes reprises, qu’il ne pouvait pas y avoir de progrès dans les négociations si le leader palestinien ne faisait pas preuve “de plus de souplesse”.
 
Barak / Arafat: Vers plus de souplesse.
Barak / Arafat: Vers plus de souplesse.

RÉTABLIR LA CONFIANCE
La rencontre s’est déroulée dans un “climat positif et a permis “un échange fructueux des points de vue”, selon plus d’un commentateur, à commencer par la brève affirmation du Premier ministre israélien lui-même qui a déclaré à l’issue des entretiens: “La rencontre était bonne, le climat positif et j’espère que ceci aidera à la reprise des pourparlers”.
Yossi Belin, ministre de la Justice, affiche un certain optimisme. “La rencontre, dit-il, était importante et mènera à un nouveau round de négociations aux Etats-Unis, entre les deux délégations qui aboutira, tel qu’on l’espère, à un sommet au cours duquel sera signée une paix globale et permanente. Evidemment, rien n’est sûr et il y a encore beaucoup de failles à combler, mais je crois qu’on peut y arriver”.
Nabil Abou-Roudaïna a qualifié la rencontre de “positive”, ayant pour but de “ramener la confiance perdue à Camp David”. “Nous espérons, ajoute-t-il, qu’il y aura un nouveau point de départ avec la reprise des négociations à Washington. Nous avons besoin des efforts des Américains, des Européens et des Arabes pour sauver le processus de paix”.
Si les deux parties ont qualifié la réunion de constructive, ce n’était pas l’avis de plusieurs dizaines de colons israéliens qui ont manifesté devant la résidence du Premier ministre, au moment de la rencontre, l’accusant “de faire trop de concessions aux Palestiniens”.
Les services de sécurité et la police ont rapidement dispersé les manifestants.

REPRISE DES NÉGOCIATIONS À WASHINGTON
Le premier effet de cette rencontre a été la relance des négociations sous la supervision de M. Dennis Ross. Mardi 26, les négociateurs israéliens: Shlomo Ben Ami et Gilad Sher et palestiniens: Saëb Erakat et Mohamed Dahlan se rendaient à Washington pour entamer un nouveau round de pourparlers et donner une nouvelle chance à la paix.
Evidemment, la même question se pose: Sur quelles bases vont se faire les discussions dites de “la dernière chance”? Y aura-t-il de réels progrès concernant les dossiers épineux dont, en priorité, celui de Jérusalem?
Divers sons de cloche se font déjà entendre, parlant de solutions partielles ou incomplètes au cas où les deux parties ne parviennent pas à un accord final. M. Yossi Belin confirme quelque peu cette tendance.
“Les deux parties, assure-t-il, sont très proches d’un accord, même s’il y a encore des divergences sur le statut de Jérusalem. S’il faut reporter rl’examen d’un ou de deux points jugés trop sensibles, Israël ne s’y opposera pas”.
Pour Shlomo Ben Ami, “le temps presse et les négociations passent par une phase cruciale qui suppose des décisions difficiles”.
C’est, du moins, l’essence des propos qu’il a tenus lors de ses rencontres avec le président égyptien, Hosni Moubarak et le roi Abdallah de Jordanie, quelques heures avant la réunion Barak-Arafat.
La diplomatie israélienne se montre active et s’est tournée, en premier lieu, vers les deux pays arabes qui jouent un rôle-clé dans le processus de paix.

NELLY HELOU

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