Les colons farouchement opposés à toute
concession territoriale.
Le Premier ministre israélien et le chef de l’Autorité
palestinienne ont eu un entretien de plus de deux heures en la résidence
privée de Barak au Nord-Est de Tel-Aviv. Les deux hommes ne s’étaient
plus réunis depuis Camp David en juillet et lors du sommet du millénaire
à New York, le président Bill Clinton s’était contenté
de les rencontrer séparément.
N’empêche que les efforts se poursuivaient à tous les
niveaux, pour essayer de relancer les pourparlers israélo-palestiniens,
ces derniers se heurtant au dossier du statut de Jérusalem qualifié
d’inextricable. Cette nouvelle tentative de dialogue sera-t-elle plus fructueuse?
La rencontre Barak-Arafat à Yokaf Yaïr s’est tenue en présence
de responsables des deux bords: Shlomo Ben Ami, chef p.i. de la diplomatie
israélienne; Dany Yatom, conseiller de Barak pour les affaires de
sécurité et Amnon lipkin-Shahak, minisre du Tourisme; de
Mahmoud Abbas, NÞ2 de l’OLP; Ahmad Koreï, président du
parlement palestinien et Nabil Abou-Roudeina, conseiller de M. Arafat.
Lors des discussions, le président Clinton a contacté les
deux hommes, les exhortant à aboutir à des progrès.
D’ailleurs, selon les analyses politiques, cette réunion a eu lieu
suite à des “pressions” américaines, notamment sur la partie
israélienne, car Barak était réticent et avait déclaré,
à maintes reprises, qu’il ne pouvait pas y avoir de progrès
dans les négociations si le leader palestinien ne faisait pas preuve
“de plus de souplesse”.
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RÉTABLIR LA CONFIANCE
La rencontre s’est déroulée dans un “climat positif et
a permis “un échange fructueux des points de vue”, selon plus d’un
commentateur, à commencer par la brève affirmation du Premier
ministre israélien lui-même qui a déclaré à
l’issue des entretiens: “La rencontre était bonne, le climat positif
et j’espère que ceci aidera à la reprise des pourparlers”.
Yossi Belin, ministre de la Justice, affiche un certain optimisme.
“La rencontre, dit-il, était importante et mènera à
un nouveau round de négociations aux Etats-Unis, entre les deux
délégations qui aboutira, tel qu’on l’espère, à
un sommet au cours duquel sera signée une paix globale et permanente.
Evidemment, rien n’est sûr et il y a encore beaucoup de failles à
combler, mais je crois qu’on peut y arriver”.
Nabil Abou-Roudaïna a qualifié la rencontre de “positive”,
ayant pour but de “ramener la confiance perdue à Camp David”. “Nous
espérons, ajoute-t-il, qu’il y aura un nouveau point de départ
avec la reprise des négociations à Washington. Nous avons
besoin des efforts des Américains, des Européens et des Arabes
pour sauver le processus de paix”.
Si les deux parties ont qualifié la réunion de constructive,
ce n’était pas l’avis de plusieurs dizaines de colons israéliens
qui ont manifesté devant la résidence du Premier ministre,
au moment de la rencontre, l’accusant “de faire trop de concessions aux
Palestiniens”.
Les services de sécurité et la police ont rapidement
dispersé les manifestants.
REPRISE DES NÉGOCIATIONS À WASHINGTON
Le premier effet de cette rencontre a été la relance
des négociations sous la supervision de M. Dennis Ross. Mardi 26,
les négociateurs israéliens: Shlomo Ben Ami et Gilad Sher
et palestiniens: Saëb Erakat et Mohamed Dahlan se rendaient à
Washington pour entamer un nouveau round de pourparlers et donner une nouvelle
chance à la paix.
Evidemment, la même question se pose: Sur quelles bases vont
se faire les discussions dites de “la dernière chance”? Y aura-t-il
de réels progrès concernant les dossiers épineux dont,
en priorité, celui de Jérusalem?
Divers sons de cloche se font déjà entendre, parlant
de solutions partielles ou incomplètes au cas où les deux
parties ne parviennent pas à un accord final. M. Yossi Belin confirme
quelque peu cette tendance.
“Les deux parties, assure-t-il, sont très proches d’un accord,
même s’il y a encore des divergences sur le statut de Jérusalem.
S’il faut reporter rl’examen d’un ou de deux points jugés trop sensibles,
Israël ne s’y opposera pas”.
Pour Shlomo Ben Ami, “le temps presse et les négociations passent
par une phase cruciale qui suppose des décisions difficiles”.
C’est, du moins, l’essence des propos qu’il a tenus lors de ses rencontres
avec le président égyptien, Hosni Moubarak et le roi Abdallah
de Jordanie, quelques heures avant la réunion Barak-Arafat.
La diplomatie israélienne se montre active et s’est tournée,
en premier lieu, vers les deux pays arabes qui jouent un rôle-clé
dans le processus de paix.