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PRÉROGATIVES PRÉSIDENTIELLES: UNE CONTROVERSE CHASSE L’AUTRE
Une nouvelle controverse est instituée après celle relative au communiqué des prélats maronites portant, cette fois, sur les prérogatives du chef de l’Etat par rapport à la désignation du Premier ministre et au choix des membres du gouvernement. Bien des politiciens se découvrent des talents et une formation de constitutionnaliste, pour soutenir que “les consultations parlementaires sont, non seulement obligatoires, mais contragnantes, pour le Président”. 
 
 

Une controverse chasse l’autre, comme un clou en chasse un autre; pourrait-on dire, en assistant à tant de polémiques qui perturbent, ces temps-ci, le climat politique.
On n’a pas encore fini de discutailler autour de la présence militaire syrienne, qu’un autre sujet provoque un échange de propos non moins vifs; il s’agit des prérogatives du chef de l’Etat relatives au choix du Premier ministre.
Le duel verbal se concentre sur l’expression “consultations contraignantes”, afin de juger du droit président de la République de se conformer ou pas au vœu émis par la majorité de l’Assemblée, à propos de la désignation du futur chef du gouvernement.
Intervenant dans le débat, le président Amine Gemayel soutient que les “résultats” de ces consultations ne sont pas contraignants.
A quoi, un membre du bloc parlementaire dont le chef de file est le président de la Chambre, répond que ceux-ci sont bel et bien contraignants, “pour la raison que le Président ne gouverne pas, mais supervise la performance des autorités qui détiennent le pouvoir”. Il doit désigner la personne choisie par la Chambre, son rôle consistant à rapprocher les points de vue des différents blocs parlementaires et à informer le chef du Législatif des résultats des consultations...”
Et de conclure: “Il ne faut pas encourager le président de la République à outrepasser le cadre de ses prérogatives”.
Ainsi, certains politiciens se plaisent à perdre un temps précieux à discuter du sexe des anges, pendant que le pays attend le salut d’une caste politique qui lui est imposée. Justement, pour se prononcer dans un sens dicté par qui l’on sait.
Ainsi, pour ce “Berriste”, le Premier libanais doit s’acquitter, uniquement, du rôle (rudimentaire) qui consiste à recueillir l’avis des membres de l’Assemblée, sans plus... Il lui est interdit d’émettre une opinion sur les personnes appelées à faire partie du Cabinet.
Pourtant, d’après les termes de la Constitution, élaborée sur base des dispositions de l’accord de Taëf, “le gouvernement doit être mis sur pied par le Premier ministre désigné, en parfaite coordination avec le chef de l’Etat”. C’est clair, net et précis.
Si donc, le président de la République juge inadéquate l’équipe ministérielle qui lui est soumise par le président du Conseil, il a toute latitude de s’y opposer en refusant d’apposer sa signature sur le décret nommant les ministres.
Si certains politiciens ne partagent pas cette opinion consacrée par Taëf, on devrait s’attendre à une crise de pouvoir. Car au départ, le “présidentiable” ayant le plus de chance d’accéder au Sérail clame sa préférence pour un “Cabinet homogène”, alors que la tendance générale est en faveur d’un “gouvernement d’entente”, représentatif de tous les courants, ainsi que le stipule, d’ailleurs, l’accord de Taëf. 


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