Appelé
le “terroriste internationalement connu” par l’Union des journalistes arabes
(lire sa déclaration ailleurs dans cette livraison), Ariel Sharon
a remis le feu aux poudres à Jérusalem et en Cisjordanie,
en investissant la mosquée Al-Aqsa. Ceci a été considéré
comme une “provocation délibérée irresponsable”. Au
moment de mettre sous-presse, on attendait la décision du Conseil
de Sécurité destinée à arrêter l’escalade
et les émeutes sur le terrain.
Le nouveau cycle de violence qui a mis à feu et en sang Jérusalem
et les villes de Cisjordanie, est la conséquence directe, à
n’en pas douter, de la provocation délibérée irresponsable
dont le champion n’est autre que le chef du Likoud, Ariel Sharon, que le
secrétariat général de l’Union des journalistes arabes
affuble, à juste raison, du titre de “terroriste”.
Cet homme au nom duquel sont attachées bien des opérations
criminelles - et invasions - que “Tsahal” a été amené
à entreprendre sous sa houlette et à son initiative, a causé
beaucoup de préjudice à notre pays - qu’on se souvienne des
tueries de Sabra et Chatila, dont il fut l’inspirateur et l’exécutant
- et à la Palestine.
Ainsi que le signale le président de l’UJA (voir ailleurs le
texte de sa dépêche aux Ordres de la Presse et des journalistes),
“Israël ne veut pas de paix et manœuvre par tous les moyens pour en
torpiller le processus. Il croit avoir ainsi les Arabes à l’usure,
les contraindre à capituler et, partant, à exercer sur eux
son hégémonie politico-militaire”.
Dans les déclarations qu’il a faites lundi au conseil de l’Ordre
des journalistes, cheikh Mohamed Rachid Kabbani a blâmé l’Europe,
disant qu’elle a commis deux erreurs au cours du siècle passé:
d’abord, en s’excusant auprès de la juiverie mondiale des méfaits
causés à ses adeptes par les Nazis; ensuite, en promettant
aux juifs un “foyer national” en Terre Sainte.
“De tout temps et bien avant la création de l’Etat hébreu,
a rappelé le chef spirituel de la communauté sunnite, chrétiens,
musulmans et juifs ont vécu en parfaite harmonie en Palestine. C’est
seulement depuis que des “juifs étrangers” s’y sont implantés,
que le conflit arabo-israélien a éclaté au grand jour.
Il ne sera réglé qu’après le départ des colons
venus de Russie, des Etats-Unis, de France, d’Allemagne, d’Italie et d’autres
pays européens”...
Ainsi, on a assuré une patrie à un “peuple errant” et
condamné à l’errance un peuple vivant sur une terre depuis
des siècles.
Pourquoi l’Amérique et l’Europe ont-elles jeté leur dévolu
sur la Palestine, berceau des religions monothéistes, perturbant
des villes aussi célèbres que Bethléem - où
est né l’Enfant - Nazareth et Jérusalem?
Après la nouvelle escalade en Terre Sainte, les Arabes se sont
adressés, comme d’habitude, au Conseil de Sécurité
- devenu leur “Mur des Lamentations” - dans le vain espoir de l’amener
à prendre quelque résolution susceptible d’arrêter
les massacres. Alors que le président Clinton croit encore pouvoir
raccommoder Arafat et Barak en les amenant à s’aboucher, une fois
de plus, sur les bords de la Seine, en présence de Mme Albright.
Or, il s’avère qu’il s’agit, désormais, de deux hommes
devenus aussi inconciliables que l’eau et le feu...
Tout porte à croite, maintenant, que les “faucons” israéliens
ont déclenché une guerre qui se retournera, en définitive,
contre eux, comme un boomerang... |