La sigmoïdoscopie manque plus d’un cancer sur trois. Il s’agit d’un examen du tube digestif bas à l’aide d’une fibre optique. La sigmoïdoscopie ne permet d’examiner que la partie inférieure du colon; c’est un moins bon examen diagnostique que la colonoscopie qui, elle, peut visualiser tout le gros intestin. Deux articles publiés dans le New England Journal of Medicine recommandent d’étendre l’usage de la colonoscopie plutôt que la sigmoïdoscopie en examen de dépistage. Il faut savoir que le cancer colorectal arrive en deuxième position de tous les cancers et entraîne plus de morts que le cancer du sein et de la prostate réunis. A travers le monde, cette maladie tue 525.000 personnes par an, juste après le cancer du poumon (1 million 100.000) et de l’estomac (765.000). Jusque-là, on recommandait de réaliser une sigmoïdoscopie de dépistage chez les personnes de plus de 50 ans qui n’ont pas de risque particulier ni, bien sûr, de signe de la maladie. En cas de cancer colorectal dans la famille, ou de polypes opérés, il faut faire directement une colonoscopie. Les deux examens consistent à utiliser un tube téléscopique flexible, équipé à son extrémité d’une caméra pour voir sur un moniteur télé l’intérieur du colon. Ils sont réalisés par un gastro-entérologue et la sigmoïdoscopie peut être faite au cabinet du médecin sans anesthésie. Elle est moins invasive et moins chère que la colonoscopie qui nécessite une anesthésie et coûte plus de trois fois plus cher. Mais la sigmoïdoscopie ne verra que la fin du gros intestin, alors que la colonoscopie le verra le plus souvent en entier. La colonoscopie présente un plus grand risque de complications, comme les perforations et les saignements, mais permet de dépister plus tôt des cancers du colon qui sont donc beaucoup plus faciles à guérir. Une personne qui a une colonoscopie normale n’a pas besoin de refaire cet examen avant au moins 5 ans, voire 10 ans. Les deux études concernaient plus de 5.000 patients à travers les Etats-Unis. La première a montré que 52% des cancers ou lésions précancéreuses chez les hommes de 50 à 75 ans sans symptômes auraient été manqués par la sigmoïdoscopie. La seconde étude a montré que 62% de ceux qui avaient des polypes dangereux dans la partie supérieure du colon n’en avaient pas dans la partie basse.
Les vaccinations sont un moyen essentiel de prévention des maladies infectieuses et virales, à l’échelle individuelle et collective. Elles évitent les épidémies et ont permis de faire disparaître certaines maladies comme la variole. Elles sont à faire dès la première année de vie selon le calendrier suivant: le BCG ou vaccin contre la tuberculose peut être fait dès le premier mois, selon une technique qui ne laisse pas de cicatrice. S’il n’ a pas pu être fait précocement, il sera fait obligatoirement avant l’âge de 6 ans. On recontrôlera son efficacité par une intradermoréaction à l’adolescence et si l’IDR est négative, l’enfant sera revacciné. On considère qu’une personne vaccinée deux fois par le BCG est immunisée, même si son IDR reste encore négative. A partir de deux mois, on effectue la vaccination groupée contre la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche et l’haemophilus B en trois injections à un mois d’intervalle. Les rappels doivent se faire un an après la dernière injection; puis, tous les cinq ans, pour la diphtérie, le tétanos et la polio. Le vaccin ROR contre la rougeole, les oreillons et la rubéole est recommandé à partir de l’âge d’un an et il est fait en une seule injection. Il est bon de le refaire avant 6 ans. Si vos enfants commencent leur puberté (11-13 ans) et n’ont pas été encore vaccinés ni ont attrapé la maladie, ils peuvent avoir une vaccination de rattrapage, en sachant que chacun des trois vaccins peut être fait séparément. Le vaccin antirubéolique est recommandé chez les filles en raison des risques tératogènes en cas de contamination pendant la grossesse chez une femme séronégative. S’il n’a pas été fait dans l’enfance, il le sera lors de la visite médicale prénuptiale. Il est nécessaire de s’assurer de l’absence d’une grossesse débutante et d’éviter d’être enceinte dans les deux mois qui suivent la vaccination. Les autres vaccins recommandés sont l’hépatite B, actuellement en deux injections à un mois d’intervalle avec rappel 6 mois à un an après la première; et la varicelle (voir Revue du Liban n°3752) en une injection dès l’âge de 12 mois.
Les jeunes gens ayant du cholestérol ont plus de risque de développer une maladie cardiaque au cours de la vie et risquent de vivre moins longtemps. Des médecins de Chicago ont analysé des données provenant de trois études concernant des jeunes hommes suivis pendant 16 à 34 ans et ont découvert que plus le taux de cholestérol était élevé, plus le risque était grand. Ceux qui ont un taux inférieur à 200 milligrammes par décilitre, vivent en moyenne 4 à 9 ans de plus que ceux qui ont 240 mg de cholestérol par décilitre de sang. Le taux de cholestérol est considéré normal s’il ne dépasse pas 200 milligrammes par décilitre, soit 2 grammes par litre. Cette analyse a été publiée dans le Journal of American Medical Association et montre qu’il faut envisager de dépister très tôt les hypercholestérolémies pour pouvoir repartir de bon pied en changeant de régime alimentaire et de style de vie. Il vaut mieux prévenir que guérir.