Evénements de la semaine
RENTRÉE PARLEMENTAIRE ET ÉCHÉANCE GOUVERNEMENTALE
Pour la troisième fois, le président Nabih Berri s’est succédé à lui-même entraînant dans son sillage le vice-président de l’Assemblée. Le chef  du Législatif a été réélu à l’unanimité (moins deux voix, deux bulletins blancs), deux parlementaires s’étant absentés. A présent, il va s’employer à ramener M. Rafic Hariri au sérail, ce qui est pratiquement fait, celui-ci ayant soutenu sa candidature à la IIème présidence “Gratte-moi que je te gratte”. 
 
 

“Gratte-moi que je te gratte”. Ce dicton populaire nous revient à l’esprit, à la suite du “bazar” conclu entre MM. Nabih Berri et Rafic Hariri, à l’occasion de la rentrée parlementaire et de l’échéance gouvernementale.
Le deux hommes disposant ensemble d’un bloc de trente-neuf députés dans la nouvelle législature, auxquels se joignent ceux de leur allié Walid Joumblatt - récemment réconcilié avec le chef de “Amal” - ont pu assurer leur retour à la tête du Législatif et du gouvernement.
Il n’est donc pas étonnant qu’ils puissent exercer leur emprise sur l’Assemblée et l’orienter à leur convenance...
Pour commencer, M. Berri se succède à lui-même, de même que le vice-président de la Chambre qui semble être aussi inamovible. Tous deux s’emploient à réinstaller le “maître de Koraytem” au Grand Sérail, après une éclipse de près de deux ans.
Rien ne changera donc dans le monde politico-parlementaire et il faut craindre que le même climat malsain s’y manifeste comme au temps de la troïka, de triste mémoire. Avec la différence que le palais de Baabda ne se prêtera pas à un tel jeu et insistera à instituer l’Etat de la loi et des institutions.
Mais une main seule ne peut applaudir. Et le président Lahoud parviendra-t-il, comme il en a manifesté l’intention, à relancer la réforme administrative ou en sera-t-il empêché comme au début de son sexennat, par les mêmes forces hostiles au changement qui lui mettront une fois de plus des bâtons dans les roues?
On ne tardera pas à le savoir. Il faut, à présent, attendre la formation du Cabinet pour être fixé sur la tendance du nouveau Premier ministre et sur la possibilité d’une cohabitation harmonieuse entre Baabda et Koraytem, étant donné le caractère des deux hommes se trouvant maintenant au sommet de la pyramide étatique.
Les deux rencontres des présidents Lahoud et Hariri - dans le cadre de ce qui a été considéré comme des pré-consulations en prévision de la désignation du président du Conseil et de la mise sur pied de la combinaison ministérielle - ont été qualifiées de “cordiales et positives”.
Mais il faut attendre la suite pour juger de la solidité de cette cordialité et de ce positivisme, lorsqu’il s’agira de choisir les membres du gouvernement et, surtout, de répartir les portefeuilles.
D’ores et déjà, des tractations se produisent au niveau des groupes politiques et des blocs parlementaires, chacun de ces derniers essayant de tirer la couverture de son côté et d’obtenir la plus grande part du... “gâteau” ou du “fromage”, pour reprendre le terme cher au président Fouad Chéhab qui appelait les politiciens les “fromagistes”!
Selon les prévisions, on s’acheminerait vers une “formule élargie” qui serait constituée avant la fin du mois et, plus précisément, après le sommet arabe du Caire à la préparation duquel le président (démissionnaire) Salim Hoss prendra part, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères.
Avant de rendre le tablier et au cours d’une conférence de presse, celui-ci en dressant le bilan de sa gestion de la chose publique s’est déchaîné, une fois de plus, contre “l’hégémonie de l’argent politique”, tout en étant sûr que la vérité finira par éclater et que l’Histoire lui rendra justice. 


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