LES ARABES ARRIVENT ESSOUFFLÉS AU SOMMET DU CAIRE
CHARM EL-CHEIKH: UN ACCORD BANCAL
La semaine diplomatique au Proche-Orient a commencé par le “sommet d’urgence” de Charm el-Cheikh et s’achève avec le sommet extraordinaire arabe au Caire qui s’ouvre demain et vers lequel les regards sont tournés pour compenser les faibles résultats du premier. A Charm el-Cheikh, le sommet s’est achevé sans poignées de main, ni signature, mais les visages étaient plus détendus qu’à l’ouverture. Le président Bill Clinton a réussi quand même à arracher aux protagonistes un accord minimal qui ne semble satisfaire ni les Israéliens, ni les Palestiniens. Apparemment, sous la pression du chef de la Maison-Blanche et de M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, Ehud Barak, Premier ministre israélien et Yasser Arafat, chef de l’Autorité palestinienne, ont accepté de mettre fin à la violence. Or, l’enjeu n’est pas dans un accord intermédiaire et “quasi forcé”, mais dans son application et des intentions aux actes il y a un grand fossé. L’appel à l’arrêt de la violence, lancé du bord de la mer Rouge au cœur du Sinaï sera-t-il entendu en Israël et dans les territoires palestiniens? Les Israéliens sont descendus dans les rues de Jérusalem pour demander un renforcement de leur protection. L’amertume et la colère dominent, également, la rue palestinienne qui, dans une large majorité, rejette l’accord et préfère continuer l’“Intifada”, plutôt que de revenir à la situation d’avant le 28 septembre. D’ailleurs, est-il encore possible de revenir à cette situation? Barak n’a pas renoncé à former un “gouvernement d’urgence nationale” groupant le chef du Likoud Ariel Sharon et Yasser Arafat doit, désormais, tenir compte des différentes formations palestiniennes hostiles à tout accord boiteux, y compris Fateh, son propre mouvement. Seul un retour au calme sur le terrain permettra la relance des négociations qui pourraient faire l’objet de concertations à Washington, dans les semaines à venir, tel que l’a indiqué le président Clinton.
Mais cette fois, le processus devra aller jusqu’au bout pour déboucher sur la création d’un Etat palestinien, si on veut éviter un embrasement généralisé. Le sommet de Charm el-Cheikh a, par ailleurs, atténué les défis énormes auxquels le sommet du Caire est appelé à faire face, dont “la constitution d’un front arabe fort et homogène qui mobiliserait les moyens de la nation arabe face à Israël”, tel que le réclame la Syrie. Selon certains analystes, Charm el-Cheikh visait, en premier lieu, à “vider le sommet du Caire de son contenu et à atténuer l’élan de l’Intifada”.

Plutôt un mauvais arrangement que la guerre.

Le sommet-marathon de Charm el-Cheikh marqué par 24 heures de discussions ardues et de concertations à deux ou à trois, a finalement abouti à un accord en trois points, dont l’objectif prioritaire est de mettre fin à la violence.
Entouré des participants de ce sommet, le président Bill Clinton en a annoncé lui-même les termes. Cet accord non signé prévoit: 1) “la fin de la violence, 2) la mise en place d’une mission d’information sur les affrontements; 3) et la reprise ultérieure des négociations dans le cadre du processus de paix”.
Concernant le premier point, vital et primordial pour l’application des deux autres, M. Clinton a précisé que les deux protagonistes vont appeler, publiquement et sans équivoque, à la fin de la violence et retourner immédiatement à la situation qui prévalait avant la crise actuelle”.
“Les mesures immédiates à prendre, doivent porter, ajoute-t-il, sur le rétablissement de l’ordre public, le redéploiement des forces israéliennes en dehors des zones palestiniennes, l’élimination des points de friction, la promotion de la coopération en matière de sécurité, la levée du blocus imposé aux territoires palestiniens et la réouverture de l’aéroport de Gaza.
Dans un premier effort d’apaisement, Barak a demandé à son armée de faire cesser la violence, de lever le blocus des territoires, l’aéroport de Gaza ayant déjà été rouvert. Arafat s’est engagé à remettre derrière les barreaux les membres du “Hamas” et du “Jihad islamique” qu’il avait fait libérer.
Il reste, toutefois, à convaincre les siens à mettre un terme à l’Intifada. Est-il en mesure de le faire? Le député Hanane Achraoui affirme: “Les Palestiniens sont furieux, parce qu’ils estiment que l’accord accepté par M. Arafat l’a été sous la contrainte et est injuste”.
Cheikh Ahmed Yassine, chef spirituel du mouvement intégriste “Hamas”, a dénoncé l’accord et appelé à la poursuite de la révolte. Idem pour les deux groupes radicaux membres de l’OLP: le FDLP et le FPLP. Ces derniers ont publié des communiqués séparés à partir de Damas, appelant à la poursuite de l’Intifada jusqu’à la fin de l’occupation”. Même son de cloche de la part du “Jihad islamique” palestinien. Le chef de Fateh en Cisjordanie, Marwan Barghouti a parlé “d’échec”, affirmant que la révolte allait se poursuivre.
 
Arafat, Annan, Moubarak et Abdallah 
face aux défis de la paix.
Aparté Barak-Abdallah.

SIMPLE COMMISSION D’INFORMATION
Même sentiment de frustration chez les Palestiniens concernant le deuxième point de l’accord, alors que M. Barak ne cachait pas un certain triomphalisme.
Dès le début de l’Intifada, M. Arafat a réclamé la formation d’une commission d’enquête internationale sous les auspices de l’ONU, avec une participation égyptienne et européenne. Cette revendication avait fait percuter la rencontre de Paris autour de Madeleine Albright, secrétaire d’Etat US, du président Chirac et de M. Annan.
M. Barak, lui, ne voulait entendre parler que d’une commission devant grouper les deux parties en conflit sous l’égide des USA. La deuxième clause du présent accord vient de lui donner satisfaction. M. Clinton a annoncé que les Etats-Unis allaient mettre sur pied avec les Israéliens et les Palestiniens, en consultation avec le secrétaire général de l’ONU “une mission d’information” pour enquêter sur les événements des deux dernières semaines et empêcher leur réédition.
Par rapport à la reprise des négociations qui ne sera possible que si le calme est rétabli sur le terrain, le chef de la Maison-Blanche a affirmé: “Les Etats-Unis vont consulter les parties au cours des deux prochaines semaines sur la manière d’avancer, afin de parvenir à un règlement du statut final des territoires palestiniens”.
 
Manifestation à Beyrouth contre
le sommet de Charm el-Cheikh.
Poursuite de l’Intifada... mais à petit feu.

QUE PEUT-ON ATTENDRE DU SOMMET ARABE?
La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par les préparatifs du sommet arabe qui se tient demain et dimanche au Caire. Le fait que Charm el-Cheikh ait abouti à un accord à l’arraché et minimal a permis, sans doute, aux rois et chefs d’Etats arabes de pousser un soupir de soulagement, car l’échec à Charm el-Cheikh aurait signifié des prises de position radicales de la part des Arabes face à Israël, ce que ni les dirigeants arabes ni l’Amérique, ni l’Occident ne le souhaitent. Nul n’a envie de revenir à une situation de guerre, de conflit généralisé qui aurait de graves répercussions économiques sur le monde.
Dans le cadre des préparatifs du sommet arabe, le Dr Bachar Assad nouveau chef de l’Etat syrien se montre très actif et cherche à s’affirmer comme feu son père en tant que Champion de la cause arabe et palestinienne. Il s’est rendu à Ryad pour s’entretenir avec le roi Fahd de la conjoncture arabe et des relations bilatérales. Sa présence en Arabie saoudite a coïncidé avec l’arrivée de Mme Albright, venue informer les dirigeants saoudiens de l’accord conclu à Charm el-Cheikh. Ce qui a favorisé sa rencontre avec le président Assad.
Après Ryad, le président syrien a gagné Amman, poursuivant sa “croisade arabe” en vue de constituer un “front arabe fort et homogène”.
Pour le Liban, ce sommet arabe est une opportunité pour faire entendre sa voix auprès des “frères”, leur rappeler l’aide promise en vue de surmonter vingt années de guerre et de souffrance et tenter de trouver une solution adéquate à la question de la présence d’un demi-million de réfugiés palestiniens sur son territoire.
De tous les dirigeants arabes, seul le leader libyen, Mouammar Kadhafi continue à critiquer l’ordre du jour de ce sommet auquel il refuse de participer, alors que pour la première fois le président Saddam Hussein y sera présent après une longue absence.
 
Les extrémistes israéliens contre 
tout accord avec les Palestiniens.
Ahmed Yassine plus radical que jamais.

MÉFIANCE ET CLIMAT TENDU
“L’avenir du processus de paix et la stabilité de la région sont en jeu et nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer”.
Le président américain, Bill Clinton, s’est adressé en ces termes aux participants au sommet de Charm el-Cheikh, définissant trois objectifs à cette rencontre:
1 - Mettre un terme à la violence et restaurer la coopération en matière de sécurité; 2 - parvenir à un accord sur une procédure d’enquête objective et honnête; 3 - relancer le processus de paix.
Le chef de la Maison-Blanche a notamment exhorté les protagonistes à dépasser les rancunes et les reproches pour regarder vers l’avenir et se rappeler les succès réalisés depuis la mise sur les rails du processus, suite à l’accord conclu entre Arafat et Rabbin le 13 septembre 1993.
Le sommet, qualifié comme tant d’autres qui l’ont précédé “de la dernière chance”, s’est ouvert, dans cet agréable centre balnéaire du Sinaï au bord de la mer Rouge en début d’après-midi du lundi 16 octobre, en présence des présidents Bill Clinton et Hosni Moubarak, du roi Abdallah de Jordanie, des deux protagonistes: Ehud Barak, Premier ministre israélien et Yasser Arafat, chef de l’Autorité palestinienne; de M. Kofi Annan secrétaire général de l’ONU et de M. Javier Solana, représentant pour les Affaires étrangères de l’Union européenne.
A la séance inaugurale, les visages sont tendus et un climat de méfiance plane sur l’atmosphère, au dire des correspondants sur place. N’empêche que, d’après le témoignage de responsables américains et européens, MM. Barak et Arafat se sont serrés la main, mais loin des caméras et sans se parler.
L’Egypte étant le pays hôte, le président Moubarak prenant la parole en premier, dénonce en termes durs, l’Etat hébreu, sans le citer nommément, l’accusant “de provocations et de tentatives visant à réprimer un peuple désarmé à casser sa volonté et à briser sa dignité”.
 
Nasrallah: Un acteur désormais incontournable.
Le colonel Tannenbaum: L’arroseur arrosé.

MULTIPLES RENCONTRES BILATÉRALES
La séance plénière ne dure pas plus de trente minutes et est suivie d’un déjeuner de travail. Ce n’est pas à ce niveau que se déroule le débat, mais dans le cadre de rencontres bilatérales avant la séance d’ouverture. Elles se poursuivent avec intensité dans l’après-midi, en soirée et jusqu’à l’aube, totalisant près de seize heures de discussions par moments virulentes et houleuses, pour tenter de surmonter les divergences et l’éloignement dans les positions entre Palestiniens et Israéliens et, partant, parvenir à un minimum d’entente.
L’objectif prioritaire de ce sommet est, évidemment, d’arrêter l’engrenage de la violence et l’effusion de sang dans les territoires autonomes de Gaza et en Cisjordanie et même à l’intérieur des frontières de l’Etat hébreu. Mais comment atteindre ce but, lorsque chacun des protagonistes pose ses conditions? Un véritable casse-tête que les artisans de cette rencontre vont s’efforcer par tous les moyens de résoudre, en dépit du climat pessimiste ayant prévalu à la veille du sommet.
Pour les Palestiniens, forts de l’appui de l’Egypte, la condition première pour un processus d’entente, est la levée du blocus israélien imposé à leurs territoires, le retrait de “Tsahal” des positions occupées après le 28 septembre et la formation d’une commission internationale d’enquête pour déterminer les responsabilités.
Barak refuse de lever le blocus, tant qu’un terme final n’est pas mis à l’”Intifada”, mettant même en doute la capacité de Arafat de contenir  la violence palestinienne et d’être encore un interlocuteur valable.
Israël exige, aussi, l’arrestation des activistes du “Hamas” et du “Jihad islamique” libérés récemment des prisons par l’Autorité palestinienne et le désarmement de Fateh. Il accepte une commission d’enquête limitée aux seuls Américains.


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L’AUBE SE LÈVE SUR CHARM EL-CHEIKH
Le président Clinton fait la navette entre Barak et Arafat pour tenter de rapprocher leurs points de vue.
Le président Moubarak rencontre de son côté les deux dirigeants; des concertations multiples à deux, à trois se poursuivent. Les ministres des Affaires étrangères des pays et des protagonistes participant à ce sommet, se retrouvent pour mettre au point un document d’entente. Différents documents de travail sont présentés par l’ONU, Washington, les Israéliens, les Palestiniens, mais les positions des deux parties en conflit restent éloignées.
Le dîner groupe les sept principaux participants autour d’une même table, mais à aucun moment Arafat et Barak n’ont un entretien en tête à tête.
Les réunions se poursuivent et l’aube se lève sur Charm el-Cheikh sans qu’aucune avancée notable se réalise. Mais nul ne veut baisser les bras et repartir sur un échec. Le président Clinton qui a tout son poids dans ces négociations, retarde son départ d’Egypte prévue pour lundi soir. M. Annan, artisan de cette “prouesse diplomatique”, n’est pas prêt non plus à renoncer, car tel qu’il l’a affirmé à maintes reprises “la poursuite de la violence aura des répercussions dans le monde entier”.
Après un bref moment de repos, les travaux du sommet reprennent tout au long de la matinée du mardi 17 pour aboutir, en fin de compte, sur un document d’entente tiré au “forceps”.

DIALOGUE SUR FOND DE VIOLENCE
Au moment même où le sommet de Charm el-Cheikh s’efforce de freiner la violence, les affrontements qui avaient connu une certaine accalmie au cours du week-end passé, reprennent à Gaza et en Cisjordanie. La journée du lundi fait deux tués: un adolescent atteint d’une balle dans la tête à Bethléem et un policier à Gaza, ce qui porte à 103 le nombre des victimes palestiniennes depuis le début de l’”Intifada d’Al-Qods” le 28 septembre et plus de 3000 blessés. Les Israéliens ont 7 tués.
Pour protester contre le sommet, plusieurs mouvements palestiniens, dont le Fateh d’obédience arafatiste, décident de faire du lundi 16 octobre une journée de la colère. Il faut dire que la majorité des Palestiniens estiment que le chef de l’Autorité palestinienne a été contraint et forcé d’aller à Charm el-Cheikh et refusent tout cessez-le-feu qu’ils considèrent comme une reddition. Maroun Barghout, secrétaire général de Fateh en Cisjordanie affirme, d’ailleurs, que “ce soulèvement pacifique se poursuivra jusqu’à l’indépendance et bouleversera les règles du jeu”.
Au même moment, lors d’une marche à Gaza, des sympathisants de Fateh, dont 70 hommes armés et le visage couvert, annoncent la création de cellules militaires pour frapper l’occupation partout où elle se trouve.
D’où cette question qui s’impose: Arafat pourra-t-il encore aller à l’encontre des prises de position du peuple palestinien et des mouvements islamistes ou de gauche qui réclament la poursuite de l’Intifada jusqu’à la création d’un Etat palestinien ayant Jérusalem-Est comme capitale?
L’attitude palestinienne est confortée par le mouvement de solidarité du peuple arabe qui descend dans la rue pour exprimer son appui à l’Intifada et aux revendications palestiniennes. Ce mouvement des masses n’est pas sans inquiéter les dirigeants arabes, car il réclame la rupture totale de toute normalisation avec Israël.
En ce lundi 16 octobre, l’armée israélienne continue d’encercler les territoires autonomes et fait un pas de plus en occupant le terminal de Rafah, point de passage entre Gaza et l’Egypte. Quant à Barak, il affirme en venant à Charm el-Cheikh: “Quels que soient les résultats du sommet, un gouvernement d’urgence sera formé incluant le chef du Likoud”. Ceci est perçu comme un défi aux Palestiniens.

LA SURPRISE DU “HEZBOLLAH”
A la veille même de la tenue du sommet de Charm el-Cheikh, Sayed Hassan Nasrallah, secrétaire général de la formation intégriste chiite libanaise, annonce la capture d’un officier israélien, ayant grade de colonel. Et ce, dans une allocution télévisée prononcée à l’ouverture au “Carlton” d’un congrès des “forces patriotiques et islamiques” de soutien aux Palestiniens, à laquelle assistait le président Salim Hoss.
La nouvelle est retransmise en direct via satellite et l’effet de surprise totale recherché est atteint. Sayed Nasrallah n’en dira pas plus ce jour-là et les détails sur l’identité de l’officier et les modalités de l’enlèvement seront donnés le lendemain, dans le cadre d’une conférence de presse, qui fait l’effet d’une bombe, car le S.G. du “Hezbollah” précise que “le colonel israélien a été capturé au Liban et non en Suisse”, tel que certaines sources israéliennes l’avaient fait croire.
“Le colonel Elhanan Tannenbaum, indique-t-il, est un officier du “Mossad” qui tentait de noyauter le “Hezbollah”... Nous lui avons tendu un piège, suivant un plan bien conçu pour l’amener à venir au Liban. Il est arrivé venant de Bruxelles, avec un passeport étranger, qui s’est révélé faux selon ses propres aveux. Lorsque nous avons été sûrs qu’il s’agissait d’un agent du “Mossad”, nous l’avons capturé.”
Sayed Nasrallah exprime “le droit légal et légitime de la Résistance d’arrêter cet homme, car nous sommes en état de guerre avec Israël qui occupe toujours les fermes de Chébaa et continue à détenir nos frères dans ses prisons.”
La capture de cet officier s’ajoute aux trois soldats enlevés le samedi 7 octobre dans les fermes de Chébaa et les quatre Israéliens seront échangés contre des Libanais détenus dans les prisons israéliennes.

UNE CAPTURE EMBARRASSANTE
Cet enlèvement place l’Etat hébreu dans l’embarras. Dans un premier temps, le Premier ministre israélien le qualifie “d’acte mafieux”, qui contredit toutes les normes “internationales et que nous ne pouvons tolérer”.
Par la suite, Barak déclare à Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, que “l’enlèvement de citoyens du territoire souverain d’un autre pays est inacceptable”. Il réclame, donc, que les Nations Unies “engagent une action décisive afin de ramener le colonel Tannenbaum à son pays et à sa famille”. Quand et comment se fera la riposte israélienne? Nul ne le sait.
Cet enlèvement gêne, aussi, l’Etat libanais, même si personne ne le dit ouvertement. Car le Liban qui appuie l’action de la Résistance, se voit obligé, malgré lui, d’offrir une couverture à ces opérations condamnées par la communauté internationale. Il en paiera de même les frais à l’heure où il est confronté à une grave crise économico-sociale.
Heureusement que les autorités légales, ont eu la sagesse, sur un autre plan, mais non moins grave, d’interdire aux réfugiés palestiniens l’accès aux barbelés frontaliers. Les jets de pierres, de bouteilles incendiaires et de grenades auraient fini par dégénérer et provoquer une explosion à grande échelle.
 
DOUBLE ATTENTAT À ADEN ET SANAA, SUIVI DU DÉTOURNEMENT D’UN AVION SAOUDIEN

Le sommet de Charm el-Cheikh et celui du Caire se déroulent dans une région du monde où le terrorisme continue à sévir. Un attentat terroriste perpétré le jeudi 12 octobre contre le destroyer américain “USS Cole”, au Yémen a fait 17 morts.
Au lendemain de cette attaque, un attentat à l’explosif a frappé l’ambassade britannique à Sanaa. A Londres, un groupe islamiste “l’Armée de Mahomet” a revendiqué les deux attentats, alors que de Beyrouth, un autre groupe se présentant sous le nom de “Forces islamiques de dissuasion” revendiquait l’attaque d’Aden. Les Etats-Unis, pour leur part, n’excluent pas la piste de Ben Laden.
Quant au détournement de l’avion saoudien, il a connu un heureux épilogue. N’empêche que tous ces incidents et attentats renforcent la nécessité d’aboutir au calme et de contrer toute violence qui peut dégénérer et mener au pire. 
 
Une soldate américaine blessée 
dans l’attentat contre le destroyer 
USS Cole.
Les deux pirates saoudiens.
Une passagère de l’avion saoudien 
détourné à son arrivée à l’éroport 
de Heathrow.

BAGDAD REFUSE D’EXTRADER LES   “HIJAKERS”
Fait à signaler: Bagdad refuse d’extrader les pirates de l’air saoudiens, “parce qu’il n’a jamais rejeté les personnes qui réclament le droit d’asile”. M. Mohamed Abdel-Razzak, ministre irakien de l’Intérieur, qui a fait cette déclaration, a ajouté: “Quiconque vient dans la capitale irakienne est en sécurité, car Bagdad est pour tous les Arabes”.
Cependant, il devait poursuivre: “La remise des pirates est conditionnée par la révision de l’Arabie saoudite de son attitude à l’égard de l’Irak, adoptée depuis la crise du Golfe en 1990... Dans ce cas, nous penserons à changer la nôtre”. 

À LA VEILLE DU SOMMET ARABE ASSAD ET ALBRIGHT À RYAD

ASSAD CONFÈRE AVEC LE ROI FAHD
Effectuant une visite officielle en Arabie saoudite, la première depuis son accession au Pouvoir, le président Bachar Assad a eu avec le roi Fahd, en présence du prince héritier Abdallah et du prince Saoud Al-Fayçal, des entretiens ayant porté sur “la promotion d’un front arabe fort et homogène contre Israël,” selon la radio officielle syrienne.
Dans le même temps, le Dr Assad s’emploie à resserrer les rangs arabes - à l’occasion du sommet du Caire - pour surmonter les conflits opposant certains Etats membres de la Ligue.
Fait à signaler: Ryad a condamné les attaques de l’armée israélienne contre les Palestiniens et averti que le royaume saoudien réagirait, si l’Etat hébreu attaquait la Syrie ou le Liban. A ce propos, la presse saoudite affirme que “l’Intifada d’Al-Qods survivrait au sommet de Charm el-Cheikh jusqu’au recouvrement de tous ses droits par le peuple palestinien”.
 
Le roi Fahd recevant Mme Albright.
Un front arabe face à Israël.

RENCONTRE AVEC ALBRIGHT
Mme Madeleine Albright, secrétaire d’Etat US, s’étant rendue à Ryad pour informer les dirigeants saoudiens des résultats du sommet de Charm el-Cheikh, a profité de la présence du président Assad pour le rencontrer.
Un responsable du département d’Etat a dit que “les Saoudiens avaient étudié l’emploi du temps pour permettre un entretien entre le chef de l’Etat syrien et le chef de la diplomatie américaine, sur la conjoncture proche-orientale dans son ensemble et une éventuelle relance des négociations syro-israéliennes. 

PAR NELLY HÉLOU

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