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RENCONTRE DE
BTEGHRINE: OPPOSITION PLURIELLE DIFFICILE À
CONSTITUER |
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"MOIS DU
SHOPPING" ET REVENDICATIONS SALARIALES OU
PROFESSIONNELLES |
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POUR OU CONTRE LA
GUÉRILLA PALESTINIENNE: OÙ VA LE SUD? |
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L'ÉTAT
RESPONSABLE |
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RENCONTRE DE BTEGHRINE:
OPPOSITION PLURIELLE DIFFICILE À CONSTITUER |
Les
rencontres entre les antagonistes dhier, en prévision du dialogue
ou de la formation dun front politique, pareilles à celle ayant
rassemblé, samedi dernier plusieurs personnalités à
Bteghrine, ne paraissent pas devoir donner les résultats
quescomptent leurs initiateurs. En effet, les points de divergence entre
les participants à ces assises, sont plus nombreux et complexes que les
points de convergence. Dautant que les détracteurs du Pouvoir en
place ne peuvent dépasser certaine ligne rouge.
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Beaucoup de
tapage médiatique avait précédé la rencontre ayant
rassemblé, samedi dernier au domicile de M. Georges Haoui à
Bteghrine, plusieurs personnalités de différents bords, en vue de
réactiver le dialogue et, partant, la vie politique à
léchelle nationale. Sur le plan pratique, rien ou presque
nen est sorti, surtout quant au fond. Les convives sétant
promis de se retrouver - sans fixer aucune date à leur seconde agape -
afin dapprofondir le débat entamé autour des questions
litigieuses. Linitiateur de ce déjeuner politique avait tenu
à préciser dès le moment où il a lancé son
idée, quil ne sagissait pas de former un front
contre qui que ce soit, tout en nourrissant lambition de forcer le
pouvoir à engager le dialogue avec les différentes composantes de
la classe politique. (sic). Cétait, implicitement, un
blâme adressé à ceux qui détiennent les commandes au
niveau de lEtat, à qui on fait grief dêtre
réfractaires au dialogue. Le Premier ministre na-t-il pas
répliqué à ceux qui, lors du débat de confiance,
préconisaient la tenue dun congrès national en vue de
dégager un consensus autour des problèmes vitaux: La
Chambre des députés est lendroit indiqué pour de
telles assises? Le président Rafic Hariri feignait dignorer
que toute la classe politique nétait pas représentée
au parlement et que le dialogue ne se fait pas entre des personnes du
mêmes avis et de même couleur... Comme on demandait, justement,
à M. Nassib Lahoud, député du Metn, sil navait
pas été surpris par
lhétérogénéité de la liste
des invités il a répondu: Il serait
préférable délargir la liste et de rassembler le
maximum de cohérence. Mais en dépit de la défection
de deux de ses anciens alliés: MM. Omar Karamé et Hussein
Husseini (avec lesquels Mme Nayla Mouawad sest solidarisée), M.
Lahoud sest dit satisfait du premier contact de Bteghrine. Le
parlementaire metniote sexplique: cette rencontre a réuni beaucoup
de personnes dont les dénominateurs communs sont lopposition
à lEtat et la volonté de rééquilibrage des
relations libano-syriennes. De plus, elles sont acquises au renforcement des
relations avec Damas. Enfin, elle a confirmé les résultats des
dernières législatives au Metn et le plébisicte populaire
enregistré dans cette circonscription. Aussi, ladversaire de M.
Nassib Lahoud, en loccurrence M. Michel Murr, a-t-il rapidement
réagi et décoché une flèche empoisonnée en
direction de son compatriote Georges Haoui, ex-secrétaire
général du P.C. libanais: Comment, a-t-il demandé,
voulez-vous que le communisme renaisse à Bteghrine par la grâce de
M. Haoui qui est motivé par des intérêts personnels?
Lancien ministre de lIntérieur qui semble avoir
été indisposé par ces agapes politiques, tenues nous sa
barbe et dans son propre fief, a laissé entendre quil prendra
position au moment opportun. Autrement dit, il attendra la suite de ces
retrouvailles pour réagir et élaborer la stratégie de
laction à entreprendre... Le mot de la fin a été dit
par Walid Joumblatt qui a déclaré: Cest une nouvelle
chance pour le dialogue et nous ne la laisserons pas passer. Nous menons un
combat pour les libertés, le société civile et le Liban,
notre pays ne pouvant être à la fois Hong Kong et
Hanoï... |
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"MOIS DU SHOPPING" ET
REVENDICATIONS SALARIALES OU PROFESSIONNELLES |
La grogne
fait boule de neige, étant donné lindifférence avec
laquelle les gouvernants réagissent aux revendications des divers
secteurs nationaux. Dans la seule journée dhier (jeudi 1er
février), trois grèves ont paralysé les écoles
publiques, les offices autonomes et lUniversité libanaise. Le
secteur bancaire est également menacé par une cessation du
travail et les agriculteurs crient leur colère à cause de la
mévente de leurs récoltes. Notre photo: la commission
parlementaire de lAgriculture sest penchée mardi sur le
secteur agricole. |
Le mois
du shopping qui sest ouvert le 1er février, démarre
dans une atmosphère électrisée, alourdie par des
grèves sectorielles et une menace descalade en signe dappui
à des revendications salariales ou professionnelles. Certains amis
lecteurs semblent avoir été gênés par notre
commentaire de la semaine écoulée où nous mettions en
garde contre la grogne qui risque, écrivions-nous, de faire boule de
neige. Nos propos ne procédaient pas dune vue irréelle de
la conjoncture mais, au contraire, dune vue et dune analyse
authentique effectuée sur le terrain. Il faut être aveugle pour ne
pas voir la crise empirer chaque jour davantage. Trois grèves le
même jour, déclenchées hier jeudi dans les écoles
publiques, lUniversité libanaise et les offices autonomes
suffisent pour donner une idée de lampleur des problèmes
qui se posent dans les différents secteurs nationaux. Peut-on passer
sous silence la colère des agriculteurs et la menace de grève des
employés du secteur bancaire, ces derniers réclamant de nouveaux
avantages sociaux et menaçant de bloquer les services des
établissements où ils travaillent en plein mois du
shopping? Pour en revenir à lenseigne-ment public, soixante
mille membres du corps enseignant dénoncent
linégalité dans léchelle des traitements et
sa-laires par rapport à ceux de leurs collègues du cycle
secondaire. Les cinq mille professeurs de lUniversité libanaise et
en dépit du relèvement des prévisions budgétaires
de linstitution (portées de 45 à 55 milliards de livres),
désespèrent de bénéficier dune
amélioration de leurs conditions de vie et de travail, tout en se
plaignant du clientélisme et de la routine dans lesquels
sempêtre luniversité nationale. Plusieurs milliers
demployés des offices autonomes se plaignent de la politique
daustérité, dont ils subissent les contre-coups. A
lElectricité du Liban, notamment, le personnel
débordé par les heures supplémentaires, rappelle ses
revendications touchant les indemnités, la retraite et la mutuelle des
fonctionnaires. Que dire du mouvement protestaire des producteurs de fruits et
légumes qui se plaignent de la mévente du produit de leurs
récoltes à cause de la contrebande opérée à
partir des pays limitrophes et de celui des chauffeurs de taxis qui desservent
la ligne Beyrouth-Damas, les véhicules syriens travaillant sur la
même ligne leur faisant la concurrence sur leur propre terrain?
Désespérant de faire entendre leurs doléances aux
responsables, les chauffeurs insinuent quils pourraient être
acculés à recourir à des moyens négatifs pour
obtenir gain de cause... Le gouvernement a donc du pain sur la planche et
son chef serait mieux inspiré sil renonçait,
momentanément, à ses lointaines pérégrinations ou
les espaçait, pour se pencher sur tant de dossiers requérant des
solutions urgentes et rapides, avant quil ne soit trop tard... A bon
entendeur, salut! |
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POUR OU CONTRE LA
GUÉRILLA PALESTINIENNE: OÙ VA LE SUD? |
Lopération du commando du FPLP-CG dans la
région frontalière est une erreur et nous ne tolérons
aucune action de la guérilla palestinienne au Sud, a
déclaré le chef du gouvernement. Après une
déclaration dappui aux membres du FPLP-CG. qualifiant leur action
de légitime, le Hezbollah sest
rétracté et a émis des réserves. Le
président Nabih Berri salignant sur le président Hariri, a
réprouvé linitiative du FPLP. Notre photo: Le chef du
Législatif recevant lémissaire du président
Khatami. |
Le Liban-Sud
est de nouveau au centre des préoccupations nationales, par la faute des
autorités officielles qui nont pas encore pris la décision
requise, afin de rétablir la sécurité le long de la
ligne bleue et de rassurer les populations civiles. Huit mois
après le retrait israélien, les Sudistes vivent sous
lobsession des représailles de Tsahal, en
réplique aux opérations menées à partir du
territoire libanais contre ses positions, par des éléments
qualifiés dincontrôlables et qui, de surcroît, ne
peuvent se permettre de se mouvoir dans nos murs, au risque de provoquer une
riposte toujours mortelle et destructrice de la part de lennemi. Ces
éléments se réclamant de FPLP (dAhmed Jibril) ont
perdu deux des leurs au cours dune opération dans la région
de Chébaa, sur lesquels ont été trouvés des papiers
ayant révélé leur identité et affiliation.
Lopération avortée de ce commando palestinien a
été considérée comme une grave erreur
par le chef du gouvernement, lequel a ordonné une enquête pour
déterminer comment ce commando armé a pu sinfiltrer
jusquà la frontière, sans que la force mixte (Armée
FSI) ait pu le repérer. Le Liban, a déclaré M.
Hariri, ne permettra pas aux Palestiniens dentreprendre des attaques
contre Israël à partir de notre territoire, afin de ne pas
donner à lEtat hébreu un prétexte pour bombarder nos
infrastructures. Tel nest pas lavis du Hezbollah qui a
qualifié lopération de légitime et mis
en garde contre toute position erronée à ce sujet...
Ces deux prises de position contradictoires du Pouvoir et de la
Résistance suscitent dautant plus linquiétude, que
dans son rapport au Conseil de Sécurité, le secrétaire
génértal de lONU envisage de mettre fin à la
mission de la FINUL au Liban-Sud. (Aux dernières nouvelles, le
Hezbollah sest rétracté après avoir
proclamé son appui au FPLP-CG...) Sans les Casques bleus dont le nombre
va être réduit, progressivement, la situation redeviendrait
explosive, surtout si le gouvernement sabstenait de déployer nos
forces régulières le long de la frontière, parce que selon
lavis, du reste logique, de M. Annan, le Liban doit y affirmer son
autorité. Même le responsable de Fateh (pro-Arafat)
sest dit opposé à toute attaque anti-israélienne
à partir du territoire libanais, parce quelle fournira un
prétexte à Israël pour attaquer les camps de
réfugiés. Le même responsable arafatiste sest
demandé, à ce propos, pourquoi les autres fronts (des pays de
létau: Syrie, Jordanie, Egypte) restent interdits à des
opérations de la guérilla palestinienne, si le Sud libanais seul
doit lui servir de base et de point de départ? En fait, de telles
opérations à partir du Liban-Sud sont tout simplement suicidaires
et se retournent contre notre pays et ceux qui les déclenchent.
Les Etats arabes devraient élaborer une stratégie commune, au cas
où ils se décidaient à reprendre par la force, ce
que lEtat hébreu leur a pris par la force...
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L'ÉTAT
RESPONSABLE |
LÉtat responsable Déplorant la contrebande
des produits de la terre qui se pratique à travers la frontière
libano-syrienne, le président de la Chambre a fait assumer à
lEtat libanais et aux douanes, la responsabilité dun tel
état de choses... A moins, dit-il, que certains jugent dans leur
intérêt dencourager une telle opération tant
préjudiciable aux producteurs de fruits et légumes
libanais. Ceux-ci crient leur colère ces dernières semaines
et encombrent les routes dans les différents districts, par le produit
de leurs récoltes quils déversent sur la chaussée,
parce quils ne parviennent plus à leur trouver acquéreurs..
Le ministre de lAgriculture réalise, à len croire, la
nécessité de résoudre les problèmes qui se posent
aux cultivateurs. Lil voit, mais la main est courte,
répète-t-il aux délégations venues lui confier leur
détresse et demander son intervention afin de mettre un terme à
leur malheur. Mais le ministre se plaint de la modicité des
prévisions réservées à son département dans
le projet de budget 2001. Aussi, a-t-il demandé de les porter de 30
à 50 milliards de livres pour quil puisse satisfaire les
doléances des agriculteurs. Il est heureux que la commission
parlementaire de lAgriculture se soit penchée sur ce
problème et ait adopté certaines recommandations visant à
arrêter la contrebande, à accorder des prêts bonifiés
au secteur agricole et, surtout, à réviser les accords
signés avec les pays voisins. Reste à savoir si ces
recommandations ne tomberont pas dans des oreilles sourdes et ne se perdront
pas comme autant de cris dans le désert! |
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