La résistance aux antibiotiques est un souci
permanent pour les infectiologues, car les bactéries, qui
ont un grand pouvoir de mutation, trouvent la parade au mécanisme
daction des antibiotiques et ceux-ci deviennent inefficaces.
Il faut donc en permanence tenter de découvrir de nouvelles
molécules afin de gagner la formidable bataille contre cet
ennemi invisible, mais tellement dangereux que représentent
les microbes. Une équipe de La Jolla, en Californie, vient
de publier dans la célèbre revue scientifique Nature,
les premiers résultats de ce qui pourrait devenir la prochaine
génération dantibiotiques. Il sagit dun
assemblage dacides aminés qui se regroupent sous la
forme de tubes microscopiques lorsquils sont dans un environnement
chimique particulier. Il existe plusieurs combinaisons dacides
aminés, qui régissent selon le PH, la température,
lhumidité, etc. Ces molécules se regroupent
autour de la membrane qui entoure les bactéries. Ensuite,
elles percent des trous dans cette enveloppe protectrice, mettant
la bactérie à nu, exposée au milieu extérieur.
Le microbe devient alors très fragile et meurt lorsque son
contenu se disperse et que les défenses immunitaires de la
personne infectée lenvahissent afin de le détruire.
Les fameux microtubes ont été testés dans des
éprouvettes, contenant du sang humain infecté par
du staphylocoque, un microbe très répandu et souvent
résistant aux antibiotiques classiques. Ils se sont montré
efficaces sur ces bactéries, mais également sur un
autre microbe appelé E. Coli. Les globules rouges ne sont
pas attaqués par les nouveaux antibiotiques. Lorsquils
ont testé ces nouvelles substances sur les souris, les chercheurs
ont été impressionnés de voir leur efficacité
sur des doses mortelles de bactéries résistantes.
La prochaine étape consistera à les tester progressivement
sur lhomme, avant de pouvoir les commercialiser. Cette découverte
est un progrès dans la lutte anti-bactérienne où
le besoin dobtenir de nouvelles générations
dantibiotiques se fait chaque jour plus pressant.
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