Par Mary YAZBECK AZOURY

POURQUOI LE 11 SEPTEMBRE?
Lu dans le “International Herald Tribune” américain: Le 11 septembre a été choisi, peut-être, pour faire un clin d’œil (de mauvais goût) au numéro, “911” qui, aux Etats-Unis d’Amérique, est le numéro d’urgence, de tout appel SOS, pour tout le pays. En anglais (ou américain), on écrit le mois avant le jour pour dater n’importe quel écrit, journal ou autres. Ainsi, le 11 septembre s’écrit 9/11/2001! Il existe une série de TV américaine intitulée “911”... Depuis la date fatidique, elle n’a plus été projetée.

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AU NIVEAU DE LA CONDITION FÉMININE
IL Y A BIEN UN "CHOC DE CIVILISATION"

Samuel Huntington est un politologue internationalement connu et estimé. Cela ne veut pas dire qu’il ait toujours raison. Il analyse pour la synthèse, il est clairvoyant pour l’action. Toute personne qui a fait “Sciences-Po” a, tôt ou tard, lu ou entendu ses conférences.
Je n’ai pas lu son livre le “Choc des Civilisations”, je n’emploie pas cette expression au sens qu’il emploie. Mais je l’utilise pour bien exprimer le monde de différences qui existe entre des femmes de civilisations diverses. Si on donnait à la femme, n’importe quelle femme au monde, le droit de choisir, quelle est celle qui opterait pour l’obscurantisme la condamnant à être une “tente ambulante”, une silhouette encagée, une poule pondeuse ou une vache laitière, ce qu’est devenue la femme chez les taliban ou d’autres extrémistes-fondamentalistes? Là, elle n’a pas le droit d’étudier, ni de s’instruire, ni de travailler, ni de voyager. Elle n’a plus d’entité propre. La preuve? Elle ne peut voyager que si elle est portée sur le passeport de son mari. Celle qui ne s’est pas mariée ou qui est veuve, n’a pas le droit de bouger, à moins qu’un mâle quelconque de sa famille même beaucoup plus jeune accepte de la garantir et de la prendre à charge.
Alors, conflit de civilisation? Certes, au niveau de la condition féminine. Et l’âge ne change rien à l’affaire!
Que Dieu protège la Libanaise et toute femme de revenir à des conditions pires qu’au Moyen Age!

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"OPÉRATION: JUSTICE INFINIE"
Va-t-elle devenir “Opération: Aigle Noble?”
A la suite de certaines objections concernant le nom de l’opération baptisée “Justice Infinie”, il est probable qu’on s’oriente vers un changement de désignation.
“Justice Infinie” n’appartient qu’à Dieu, déclarent les contestataires. Ils veulent lui substituer le nom d’“Opération Aigle Noble”.
Quelle que soit le nom définitif, tout le monde est d’accord qu’il ne s’agit pas d’un acte de vengeance, mais d’une riposte à l’INFAMIE (Infamy), un mot que viennent de découvrir les Américains.

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"G.I.", "O.K." ET "UNCLE SAM"
Depuis le 11 septembre, le monde vit à l’heure des USA. On entend sur les chaînes de radio et de TV des expressions diverses.
Celles qui reviennent, fréquemment, sont les mots “G.I.” quand on parle des recrues en partance pour d’autres cieux; “O.K.” pour dire que tout va bien.
Le “G.I.” est un soldat de l’armée américaine. Au départ, il s’agissait de “Government Issue”. On ne sait trop comment cela a évolué et a pris son sens actuel.
Quant à “O.K.”, il semble qu’au cours de la Guerre de Sécession, le rapport quotidien mentionnait le nombre de tués. On disait “Zero Killed” (Zéro tué). Par ailleurs, une autre explication veut que le “O.K.” soit une abréviation fautive de “All Correct”. Quelle que soit la signification, l’expression est utilisée dans toutes les langues et a sa place dans les dictionnaires français, pour dire que “tout va bien” ou “c’est d’accord”.
Pour l’“Uncle Sam”, cela vient de Samuel Wilson (1766-1854), inspecteur pendant la guerre de 1812. Il tamponnait sur les barils de viande qu’il inspectait US pour United State, comme son propre surnom, Uncle Sam. L’opinion populaire l’a adopté et il désigne depuis lors les USA.
“Yankee” a une autre histoire. C’est le nom donné par les Anglais aux révoltés de la Nouvelle Angleterre à la fin du XVIIIème siècle; puis, par les Sudistes aux Nordistes durant la Guerre de Sécession (1861-1865).

LES TALIBAN ET LES USA
La manière dont les taliban et les intégristes présentent les USA, rappellent la manière dont les Communistes, au plus fort de la guerre froide, décrivaient les Etats-Unis d’Amérique.
L’histoire se passe à Moscou: “La maîtresse d’école donne une leçon de géographie. Elle prend la mappemonde, montre les Etats-Unis et commente:
- “Ici, ce sont les USA, le pays du chômage, de la violence, du racisme, des injustices, de tous les malheurs!”
Puis, tournant le globe, elle enchaîne: “Là, c’est l’Union soviétique, le pays du bonheur, du plein-emploi, de la douceur de vivre, de l’égalité, de la justice...”
Alors, au fond de la classe, s’élève la petite voix de Natacha: - “Madame, comment fait-on pour se rendre en Union soviétique?”


"OSEZ-VOUS RESTER?"
Les réponses à l’e-mail signé NAD (anonyme) publié, la semaine dernière ont afflué.
Parmi elles, nous avons retenu le e-mail du Dr Elie Abouaoun, que nous publions ci-dessous. Lui, n’a pas eu peur ou honte (comme NAD) de se faire connaître.
Le Dr Abouaoun est Chargé de mission au Liban, de l’Association “Nouveaux Droits de l’Homme-Internationale”.
Quant à moi, je réserve ma réponse à la semaine prochaine.
“Permettez-moi de commenter le texte de NAD.
J’ai décidé de le “forwarder”, parce que j’ai trouvé dans ce texte une piste de réflexion.
Cependant, l’approche globale du sujet de l’émigration, telle que présentée par ce texte, n’est pas objective.
Il est fatal et injuste pour l’avenir de la jeunesse libanaise de la scinder, volontairement, en deux camps: les “Loyaux” qui restent au Liban et les “Infidèles” qui émigrent.
C’est trop simpliste comme analyse. Regardez dans votre entourage: Il y en a qui restent, car ils n’ont pas d’autres choix, mais au fond ils meurent d’envie pour partir. Il y en a qui partent, parce qu’ils n’ont pas d’autres choix encore; puisque pour rester et confronter, il faut pouvoir exister et si on n’existe pas, on devient un parasite pour la société et pour la “lutte”. Il y en a qui restent, parce qu’ils veulent profiter du vide laissé par ceux qui partent et réaliser leurs “ambitions opportunistes”. Et, évidemment, il y en a qui partent par pur égoïsme (comme si bien décrit par le texte ci-dessous). Donc, il y en a de toutes les catégories. Si jamais Dieu nous donne la force de sauver le Liban, ce ne sera pas le mérite de ceux qui sont restés seulement, car tout changement de la situation ne proviendra que d’un effet cumulatif produit tout le long des années. Enfin, le Liban n’existera que si les Libanais y croiront, indépendamment de leur emplacement géographique.

ELIE ABOUAOUN
Beyrouth-Liban

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