Par Mary YAZBECK AZOURY

Naji Abi-Assi:
“Nourri dans le sérail, il en connaît les détours”

On cherche un secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.
Il s’en faut de peu pour passer les annonces dans les médias; pourtant, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, se trouve sous les yeux des responsables.
Il s’agit de l’ambassadeur Naji Abi-Assi, diplomate de carrière qui a rejoint les Affaires étrangères depuis 1972.
Le diplomate libanais a gravi tous les échelons et fait l’expérience de différents postes, en divers pays et continents, avant de devenir ambassadeur du Liban en France de 1994 à la fin de 2000.
C’est dire qu’il connaît tous les problèmes, toutes les difficultés et tous les bonheurs de cette carrière. Pour paraphraser Racine, disons: “Nourri dans le sérail, il en connaît les détours”.
Quiconque passe l’épreuve de Paris avec succès, tant auprès du gouvernement français, qu’auprès de la communauté libanaise résidant en France (quoique ce ne soit pas les attributions immédiates d’un ambassadeur, ces relations relevant du consul en premier), on connaît bien l’interaction entre les Libanais de l’étranger et les pôles du Pouvoir Central au Liban pour les considérer comme négligeables, signifie que c’est un diplomate brillant de premier ordre, ce qui est le cas de l’ambassadeur Abi-Assi.
De plus, il se trouve par le fait de l’ancienneté comme celui ayant le plus de droit au poste.
Le nommer secrétaire général, c’est continuer dans la foulée de ses grands prédécesseurs qui ont pour nom, Nagib Sadaka, Nagib Dahdah, Farouk Abillama, Fouad Turk, Zouhair Hamdane, etc...
Espérons que l’an nouveau éclairera les responsables libanais qui sauront faire le meilleur choix.

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Tous les brillants professeurs
ne peuvent pas être des Charles Malek

Charles Malek, un des plus brillants ambassadeurs du Liban, élu président de l’Assemblée générales des Nations Unies en 1958, est devenu une référence pour prouver qu’un grand professeur peut devenir un grand diplomate.
Mais tout le monde ne peut pas être Charles Malek. L’homme avait une envergure, une largeur d’esprit, des dons d’orateur inné. Cela ne s’improvise pas, ne s’acquiert pas. Charles Malek avait ce plus au sens physique, moral et intellectuel qui obligeait les gens à l’écouter. Il savait fasciner son auditoire.
Quelques professeurs ont fait, aussi, d’excellents diplomates, tels que les regrettés Antoine Fattal et Pedro Dib, pour ne citer que ceux-là.
Mais ces professeurs sont des exceptions. Les qualités de la diplomatie sont souvent différentes de celles exigées pour être un bon professeur. Ceci pour dire que la tendance qui se dessine au sein du Cabinet Hariri pour recruter des diplomates hors cadre parmi les professeurs, ne doit pas devenir une règle. Il y a au ministère des Affaires étrangères d’excellents diplomates. On ne voit pas trop la raison pour laquelle on irait chercher, ailleurs, ce que l’on a chez soi. Il y a d’excellents conseillers qui feraient de brillants ambassadeurs, pourvu qu’on leur en donne l’occasion.
Il faut cesser de négliger ce ministère, qui est la meilleure vitrine du Liban. Le diplomate doit avoir du panache, du caractère et de la culture.

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C’est un peu tout cela la diplomatie.
Gare aux feux d’artifice, attention aux alcools
Depuis le 1er décembre, toutes les télévisions, radios et presse internationales dans les pays civilisés sont en train de sensibiliser leur population, leurs citoyens jeunes et moins jeunes, aux problèmes générés par les fêtes, surtout du réveillon du Nouvel An.
Tous sont en train de mettre en garde contre l’emploi inexpérimenté des feux d’artifice. Des cours bénévoles sont donnés à ceux qui veulent les utiliser. “Attention danger”, leur disent-ils.
Idem pour les boissons alcooliques. Si vous tenez absolument à boire, faites appel aux services d’un chauffeur de taxi... Il suffit d’un moment d’inattention pour faire basculer toute une vie.
Attention à ceci, attention à cela. Dans les cas d’urgence, de nouveaux numéros SOS sont mis en place, en sus des numéros ordinaires.
Prévention, précaution.
Que fait-on au Liban?
Mis à part les programmes ordinaires et quelques cantiques de Noël, nul n’a pris l’initiative de mettre en garde les Libanais contre quoi que ce soit.
Il est vrai que les Libanais vivent sur la corde raide et dangereusement depuis bien longtemps.

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L’américanisation des Libanais
Le professeur Saree Samir Makdissi, du Département d’anglais à l’Université américaine de Beyrouth, vient de rentrer au Liban pour un an, après avoir passé plus de vingt ans aux USA; d’abord, en tant qu’étudiant; puis, en tant que professeur.
Ce qui le frappe le plus au Liban, c’est l’américanisation expresse des Libanais, grâce sans doute à la télévision.
Il a été surpris et amusé de constater que des étudiants de l’AUB jouent à un jeu typiquement américain et fort peu connu en dehors des campus des USA: le “Hacky-sack” (un jeu de balle à l’intérieur de laquelle il y a du sable ou toute autre matière semblable).
Il est en train d’écrire un livre qui portera le titre de “Beirut Open City” (Beyrouth Ville Ouverte).
On l’attend avec impatience.

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“Habett el-Baraka” = Sésame noir
Dans le numéro de “La Revue du Liban” NÞ3822 du 8 décembre, j’avais fait appel aux lecteurs pour connaître la traduction de “Habett el-Baraka”, que certains appellent “gerzeau” et d’autres, “graines de nigelle”. La réponse qui m’est parvenue est celle-ci: “graines de sésame noir”. Un jeune ingénieur agronome, Gérard H. et une dame, Claire A. sont tombés d’accord sur ce point, sans se connaître. Merci.

Parents? La définition de la semaine!
La définition la plus récente du mot: parents? Ce sont deux personnes qui se démènent pour enseigner à un enfant comment parler et comment marcher, pour ensuite lui dire de fermer sa gueule et de s’asseoir.

En direct de Belgique
- Pourquoi les Français aiment toutes les histoires belges?
- Parce qu’elles les font rire trois fois:
La première, quand on les leur raconte.
La deuxième, quand on les leur explique.
La troisième, quand ils les comprennent.

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