Par Mary YAZBECK AZOURY
Einstein a disparu
Ne cherchez plus le “Prix Nobel de Physique 1921”, le célèbre Einstein, sur la chaîne de TV libanaise LBC. Il a disparu.
Il n’y a pas de censure au Liban. Le Liban est une “véritable démocratie”. Aussi, le président du Conseil national de l’audiovisuel a donc “demandé” à Pierre el-Daher, P-DG du Conseil d’administration de la LBC, de cesser la diffusion du clip d’Einstein qui a, pourtant, rallié tous les suffrages, sauf celui des responsables.
Remarquez la nuance: on n’a pas interdit le clip, mais on a démocratiquement demandé son retrait!
“Redouter l’ironie, c’est craindre la raison”, écrit Sacha Guitry. Or, le Libanais, en général et, surtout, le Libanais officiel, n’a pas le sens de l’humour, encore moins celui du ridicule.
Que ce soit en arabe, en français ou en anglais le clip d’Einstein, le montrant essayant de résoudre le problème de la quadrature du cercle concernant l’économie libanaise, est un chef-d’œuvre, qui a soulevé l’enthousiasme des téléspectateurs. Mais attention, la vérité blesse et Einstein a touché la cible. Le Liban est une démocratie, répète-t-on, mais non au sens occidental du terme. Il l’est, comparé aux autres pays arabes. Il ne l’est pas de la même manière qu’en France, en Grande-Bretagne, en Italie, aux USA, au Canada, ou en Australie, pour ne citer que ceux-là. Tout est relatif. Et puisqu’on parle d’Einstein, n’oublions pas que c’est le génial physicien qui a inventé la théorie de la relativité.
Ici, comme l’écrit Beaumarchais, il y a plus de deux cent cinquante ans (...) “Pourvu qu’on ne parle, dans les écrits, ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni des gens en place (...), on peut tout imprimer librement”.
A noter que, du temps de Beaumarchais, il n’y avait ni TV, ni radio.

***

Du panache pour les diplomates libanais
L’austérité est de rigueur au Liban. Surtout pour le peuple. Mais les dirigeants ont voulu, symboliquement, participer à la rigueur générale et ils ont donc, généreusement, diminué leurs indemnités parlementaires et ministérielles de 15%. C’est une belle affaire, quand on sait que leurs indemnités mensuelles, varient entre 6.000 et 9.000 dollars US, sans parler des prébendes.
Ce sont, en effet, ces prébendes faramineuses qui auraient dû être “réajustées”. Mais peut-on demander à ceux qui se sont allègrement accordé tous ces privilèges, de s’en priver au nom de la sacro-sainte égalité?
Par contre, ces gens qui gouvernent si mal, puisqu’ils ne prévoient rien, ont décidé de supprimer les crédits ou frais de représentation spéciaux alloués aux missions diplomatiques libanaises pour la célébration de la fête nationale, celle de l’Indépendance.
Ces fameux gouvernants ont peut-être jugé qu’il n’était pas très opportun de célébrer cette fête.
Pourtant, s’il y a un domaine où il ne faut pas faire des économies de bouts de chandelles, c’est bien en diplomatie. La plus petite nation au monde qui accède à l’Indépendance, n’a rien de plus pressé que de la célébrer. Telle n’est pas l’opinion des dirigeants libanais qui, manquant eux-mêmes de panache, ont voulu l’ôter aux diplomates libanais.

***

Surprise, surprise
Le mouvement diplomatique
On n’en parle plus. Les responsables libanais font semblant d’avoir remis aux calendes grecques les mutations diplomatiques. Or, la rumeur se fait de plus en plus persistante: le mouvement diplomatique serait annoncé, simultanément, avec la tenue du sommet de la Francophonie, pour éviter que les médias ne s’en saisissent. A cette période, la presse, les télés, les radios seraient trop occupées par le sommet, pour analyser à fond la question. Et les nominations passeraient comme les lettres à la poste, mettant les personnes concernées et les autres, devant le fait accompli.
Car certains dirigeants ne désespèrent pas de changer le visage du Liban, de n’importe quelle manière!

***

Y a-t-il des Libanais membres d’un Club “Mensa”?
Le Club “Mensa” a été fondé en 1946, à Oxford (Grande-Bretagne), par l’avocat Robert Berrill et le Dr Ware. “Mensa”, du latin table, symbolise la table ronde où tous sont assis sans ordre de préséance. Les membres de ce Club ont un Quotient d’Intelligence (Q.I, ou I.Q) supérieur à 140. Leur nombre, en 2001, s’élevait, dans le monde, à environ 100.000. Ils ne sont acceptés qu’après un examen sévère supervisé par un jury choisi par les membres.
Les dernières statistiques donnent les chiffres suivants: USA, 43.000; Grande-Bretagne, 40.000; Canada, 2.500; Allemagne et Pays-Bas, 1.500; Pologne, ex-Yougoslavie et ex-Tchécoslovaquie, 800; Australie, 780; Belgique, Finlande et France, 650; Autriche, 450; Italie, 400; Nouvelle-Zélande, 260; Japon, 250; Inde et Norvège, 110; îles anglo-normandes, 100; Israël, 75; Malaisie, 70; Suisse, 50; Espagne, 25.
Aucun pays arabe ne possède un Club “Mensa”. On va crier, immédiatement, à un complot sioniste. Or, ces chiffres ont été tirés d’une source française, le Club “Mensa” France, dont le siège social est situé 20 Rue Leonard de Vinci, 75116, Paris.
Les activités de ces clubs comportent des réunions mensuelles, des congrès, des conférences, des séminaires, etc.
L’examen de la candidature se base sur l’échelle Stanford-Binet ou sur l’échelle de Catell.
Et si l’on faisait subir des examens à tous les responsables (et irresponsables) libanais, combien réussiraient-ils à l’examen, non pour appartenir à un Mensa Club, mais pour connaître le niveau de leur intelligence, un Q.I. moyen étant de 70???

Pourquoi ne pas organiser un congrès des émigrés?
Jorge Aziz, notable mexicain, inaugure un parc à Jezzine
On sait que rien ne va plus à l’Union libanaise culturelle mondiale. Nonobstant cela, rien n’empêche les autorités libanaises d’organiser, à partir de l’administration centrale à Beyrouth, un congrès des émigrés. Les frais d’inscription des participants et les parrainages de quelques milliardaires émigrés ou pas, pourraient couvrir largement les frais occasionnés.
On sait, pertinemment, que les émigrés libanais qui revisitent le Liban, se comptent par quelques centaines seulement. Qu’on ne nous aveugle pas de fausses statistiques. Ceux établis dans les deux Amériques, en Europe et en Australie ne sont pas très nombreux. Seuls y viennent, régulièrement, ceux qui vivent dans les pays arabes et africains.
Pourtant, quelques exceptions sont remarquables. A noter la visite qu’effectue, actuellement, le notable mexicain d’origine libanaise, Jorge Aziz et dont l’épouse est la fille de Don Pedro Cheikha qui a été surnommé le “patriarche des émigrés”.
Originaire de Jezzine, Jorge se rappelle toujours le pays natal et celui de ses parents. Après avoir fondé l’“Institut technique Marie Aziz” à Jezzine, il continue à octroyer subsides et machines à la fondation.
Le 5 octobre 2002, il inaugurera le parc de Jezzine, une superficie de 6.000 m2 qu’il a fait transformer en parc de loisirs, avec toutes sortes d’aménagement: jeux, piscines enfantines, jets d’eau, cafétéria, etc... De quoi permettre aux enfants, aux jeunes et moins jeunes de respirer le bon air de la montagne, dans un décor féerique près de la célèbre cascade. Il serait souhaitable, à cette occasion, que les autorités libanaises témoignent leur appréciation aux émigrés dont ils s’occupent si peu.

 

Editions Speciales Numéros Précédents Contacts Recherche