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Dans le monde daujourdhui, rien
de ce qui se passe quelque part ne peut laisser dans lindifférence
celui qui se trouve ailleurs. A lheure de la globalisation, partage,
partenariat, solidarité, doivent devenir les maîtres mots
de la relation entre les peuples du monde et des échanges au sein
de la communauté internationale dans tous les domaines de lactivité
humaine. Citation faite par Son Excellence el-Hadj Omar Bongo, président
de la République gabonaise.
La francophonie, cest dabord
plusieurs centaines de millions dêtres humains aussi divers
quil est possible, quune même langue rapproche et rassemble.
Ce qui représente donc un marché important, une force économique,
avec ce que cela implique de matières premières, de produits
manufacturés, etc... Mais la francophonie économique cest
un grand défi, disait le professeur canadien Michel Tetu. Car,
il faut le reconnaître, la majorité des pays francophones
sont des pays en voie de développement qui ont besoin daide.
Leur appel lancinant se répète de réunion en réunion.
La solidarité au sein de la francophonie ne doit pas être
un vain mot. Pour quil y ait de véritables échanges
économiques au sein de la francophonie, il faudrait au préalable
muscler les économies des pays du Sud. Ces pays ont
besoin dun apport financier plus élevé, dune
coopération économique plus adaptée.
Devant les maires francophones réunis à Brazzaville en juillet
1987, le Premier ministre français et maire de Paris (lactuel
président français, M. Jacques Chirac), réaffirmait
les missions du français qui doit être la langue de la culture,
de léconomie, du social et du technique: Le développement
des techniques, disait-il, lance un défi aux francophones.
Je crois que pour relever ces défis, il importe que les pays francophones
les plus favorisés ne restent pas sourds aux difficultés
qui assaillent les plus faibles économiquement. Concrètement,
je fais allusion au fardeau de lendettement, à la mobilisation
de laide, à la lutte contre le sida et le paludisme. Bref,
il est impérieux que les pays francophones les plus riches soutiennent
les efforts des pays les plus déshérités dans les
réformes économiques nécessaires à une croissance
soutenue, seuls à même déradiquer la pauvreté.
Raison et volonté, solidarité et enthousiasme se doivent
dêtre les manifestations au fondement de limplication
de tous les Etats au sein de la francophonie. La survie de tous est à
ce prix, car le bonheur nest jamais total que partagé.
Pour développer les échanges au sein de la francophonie,
la condition sine qua non est louverture des marchés des
pays francophones du Nord. A quoi servirait en effet, une aide accrue
envers les pays les plus fragiles économiquement, à quoi
servirait de faire uvre dimagination pour trouver une solution
aux problèmes de la dette, si les pays bénéficiaires
ne peuvent écouler leurs produits sur les marchés des pays
développés de lespace francophone et à des
conditions raisonnables.
Je suis persuadé que lassurance dun débouché
effectif est, en effet, fondamental pour nos pays du Sud qui ont des marchés
de dimension économique très réduite ne leur permettant
pas daccéder à la production de grandes séries.
Nos pays ont un besoin impératif de débouché international.
Ils ne peuvent plus se complaire dans les modèles de relative autonomie,
dit autocentrée, qui ont largement échoué.
Le partenariat au sein de la francophonie apparaît un élément
important dans la stratégie globale de développement de
nos pays. Le grand marché francophone débouché
ne doit donc pas être limité par les moyens directs ou indirects
qui réintroduisent dans la gestion daccords de coopération
des limitations, diminuant par exemple laccès des produits
libanais sur le marché canadien, ou africains sur le marché
français. Apportons à léchelle des continents,
comme disait le président François Mitterrand, la preuve
que rien ne peut se faire sans que les cultures se croisent et se nourrissent
lune lautre, sans que sinventent, hors des ambitions
de pouvoir ou de fortunes, les nouvelles formes de luniversel.
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