Les deux premiers tomes de la collection
“Le Mémorial du Liban”, de Joseph G. Chami:
la genèse, l’adolescence et l’évolution de notre pays

Les deux premiers tomes de la collection “Le Mémorial du Liban” de notre confrère Joseph G. Chami, se trouvent déjà en librairie. Ils retracent des étapes de l’Histoire de notre pays à travers les événements saillants de notre vie nationale ayant marqué diverses époques, depuis la formation du Liban moderne, jusqu’à la troisième république, celle de Taëf.

Programmée pour englober huit tomes (et un index général), cette collection de prestige, véritable “monument” de notre Histoire, est entièrement rédigée sur base de documents et faits publiés dans la presse de l’époque.

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Les jaquettes des deux premiers tomes de la collection “Le Mémorial du Liban”.

UNE RECONSTitUTION CHRONOLOGIQUE DE NOTRE HISTOIRE
Le premier volume “Du Mont-Liban à l’Indépendance” (1861-1943) traite des grandes étapes de l’évolution du Liban sous le mandat français instauré sur le Levant et qui transformera le Mont-Liban en Grand-Liban; puis, en République sous tutelle, jusqu’à ce qu’en émerge le Liban de l’Indépendance. Chacun des volumes suivants couvrira les mandats présidentiels qui se sont succédé depuis l’ère d’indépendance: Béchara el-Khoury, Camille Chamoun, Fouad Chéhab, Charles Hélou, Sleimane Frangié, Elias Sarkis et Amine Gemayel. Le mandat du président Emile Lahoud suivra, “en attendant que la période d’après Taëf passe de l’actualité à l’Histoire”.
“A partir du tome II, explique l’auteur, nous avons opté pour le rapport chronologique mensuel de l’événement, tel que relaté par la presse de l’époque. Nous nous sommes basés sur ce qui fut publié en son temps, étayant parfois les faits de témoignages et souvenirs d’hommes qui firent ce passé. Nous avons préféré laisser au lecteur le soin de tirer conclusions et analyses, à la lumière de l’événement brut, sans critiques ni parti pris. Sans concessions non plus. Dans notre action, nous nous sommes confinés dans un rôle de simple rapporteur. Si le journaliste dans ses écrits, le politicien dans son propos, le témoin dans ses souvenirs ont été hier objectifs, nous l’avons été également aujourd’hui”.
Pourquoi ce titre: “Le Mémorial du Liban?”, avons-nous demandé à notre collègue. “Tout simplement, parce que c’est un ouvrage dans lequel sont consignés, par définition, des faits historiques du passé. Et parce qu’on ne saurait comprendre le présent ni construire l’avenir sans méditer les leçons du passé. Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés, dit-on, à le revivre. Notre souhait est que ce “Mémorial” puisse apporter l’éclairage permettant aux lecteurs de mieux connaître la genèse, l’adolescence et l’évolution de notre Liban. Ne pas confondre avec le terme anglais “Memorial” qui évoque plutôt un acte commémoratif, un hommage funèbre ou un monument du souvenir”.

QUATRE ANNÉES DE TRAVAIL ET DE RECHERCHES
Avec la méticulosité du chercheur et la rigueur de l’historien, Joseph Chami a travaillé de huit à dix heures par jour, pendant près de quatre ans, depuis son départ de l’AFP en 1999. “J’ai été aidé par moments par une équipe de jeunes chercheurs qui m’a prêté main-forte pour fouiller les archives de la presse. Ce qui m’a motivé au départ, c’est de constater, avec effarement, combien tout le monde s’accroche aux faits actuels et non au passé; or, il est primordial de connaître ce passé, afin de savoir comment on a évolué pour en arriver là. J’ai eu la chance de rencontrer et d’interviewer des gens des années historiques de l’Indépendance: Hamid Frangié, Henri Pharaon, Saëb Salam, Nicolas de Bustros, Joseph Naggear... dont les témoignages enregistrés m’ont mis dans l’atmosphère de l’époque. Ces deux premiers volumes constituent une œuvre entièrement rédigée, de bout en bout et mise en valeur par le talent artistique réputé du créateur perfectionniste Saad Kiwan. Un grand metteur en page à qui je voudrais ici rendre hommage”.
Richement documentés et abondamment illustrés de photos rares d’époque, ainsi que de références multiples et de bibliographies, les deux premiers tomes de la collection “Le Mémorial du Liban” (le premier de 232 pages grand format et le deuxième de 459 pages), constituent une œuvre colossale de reconstitution historique que chaque Libanais devrait posséder dans sa bibliothèque. C’est, aussi, un précieux outil de référence qui vient combler une lacune aux chercheurs et à tous ceux qui s’intéressent à ce pays-phare de la Méditerranée.

Jean DIAB
Article paru dans "La Revue du Liban" N° 3867 - Du 19 Au 26 Octobre 2002
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