Le “Pied de Cochon”, l’“Arbuci”,
le “Procope” et la “Fermette Marbeuf” sont des
noms aussi fameux dans le domaine de restauration européenne que
ceux de leur propriétaire: la famille Blanc. Trois générations
se sont succédé à la tête d’une série
de restaurants ne cessant de s’élargir, le premier pas ayant
été fait dans la période s’étalant entre
les deux guerres, par le grand-père, Clément Blanc.
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Il est des familles chez qui un plaisir n’existe que s’il
est partagé. Trois générations des Blanc se sont
consacrées à la restauration, depuis que le patriarche,
Clément, aujourd’hui décédé, a pris
le risque et fait l’élan.
Originaire de la Lorraine, créateur d’“A La Croix de
Lorraine”; puis, propriétaire du célèbre “Pied
de Cochon”, celui-ci a tracé la voie professionnelle de la
famille, suivi par ses fils, Jean-François, Pierre et Jacques et,
aujourd’hui, par son petit-fils Jean-Philippe qui, à 27 ans,
est déjà à la tête de deux établissements
de marque: le “Findi”, avenue Georges V et le “Spicy”,
près du rond-point des Champs-Elysées.

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AMBASSADEURS DE LA VIE PARISIENNE
Dans le milieu, Pierre et Jacques Blanc sont connus comme “les
Frères Blanc”. Autoproclamés “ambassadeurs de
la vie parisienne”, ils satisfont, quotidiennement, dans leurs brasseries
à quelque 6.000 appétits, de jour comme de nuit.
Les deux frères ont succédé à leur père
à la tête du mythique “Pied de Cochon” des Halles.
La vénérable institution est célèbre dans
le monde entier, pour son “pied de cochon” bien sûr,
pour sa “tentation de Saint-Antoine” (plat réunissant
oreille, museau, queue et pied de porc grillés) mais, aussi, pour
ses plateaux de fruits de mer. A la fin des années 80, ils constituent
un holding de brasseries, toutes situées dans des quartiers stratégiques
de la capitale française: les Champs-Elysées où ils
possèdent “L’Alsace” et “La Fermette Marbeuf”;
les Grands Boulevards où ils gèrent le “Grand Café”
et “La Taverne”, Saint-Germain-des-Pres où ils sont
à la tête du “Procope”, de “L’Arbuci”
et du “Petit Zinc”, la place Clichy avec “Charlot”
et, plus récemment, les places des Ternes et de la République
où ils exploitent respectivement “La Lorraine” et “L’Alsace”.
Leur succès repose sur l’emplacement de leurs restaurants
et perdure grâce à leurs talents conjugués. Pierre,
58 ans, diplômé de l’“Ecole supérieure
de Commerce de Paris” complète les compétences de
Jacques, 55 ans, formé à l’“Ecole hôtelière”.
En 1993, sentant l’essoufflement des chaînes et le désir
toujours grandissant d’une clientèle qui veut se distraire
à table, ils se lancent dans le concept de la restauration “de
loisirs” (huîtres, rôtisserie, grandes assiettes composées
et plats de saison). Ils créent “Chez Clément”,
une série d’enseignes en hommage à leur père,
où ils s’amusent à bâtir des ambiances, à
l’aide d’objets de brocante parfois détournés
de leur fonction et un décor insolite créé de toutes
pièces. “Chez Clément”, présent dans
les 2ème, 4ème, 8ème, 14ème, 15ème
et 17ème arrondissements de Paris, offre des décors cosy,
les huîtres et rôtisserie dominent la carte à cheval
entre bistrot et brasserie.

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Caroline Blanc, directrice des achats du groupe Blanc.
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DÉFENSEURS D’UNE RESTAURATION CRÉATIVE
Comme leur père, les frères Blanc doivent leur
bonne connaissance du métier au fait d’avoir commencé
au bas de l’échelle: un à un, ils ont franchi les
étapes, apprenant les recettes de l’efficacité, d’une
gestion dynamique, de la rigueur et de la créativité. A
une époque où les entreprises familiales connaissent quelques
vicissitudes, face aux puissants groupes financiers et aux investisseurs
anonymes, les frères Blanc apparaissent comme les ardents défenseurs
d’une restauration créative et surtout très parisienne.
Aujourd’hui, leur groupe figure au troisième rang de la restauration
commerciale indépendante en France et se situe parmi les quarante-cinq
premiers au niveau européen. Autant de qualités et de formations
qu’allie le dernier de la famille entré de plain-pied dans
la restauration. Jean-Philippe Blanc, fils de Jean-François, est
le premier représentant de la troisième génération
de la famille. Pourtant, rien ne semblait moins évident au sortir
de son école de commerce. Passionné par l’automobile,
les montres et les marchés boursiers, il rêvait à
des carrières moins gustatives mais tout aussi prometteuses. C’est
en effectuant ses stages de fin d’étude, qu’il s’est
définitivement orienté vers les métiers de la table
et, servi par ses ascendants, a rejoint la logique familiale. Chargé
de mission pour le holding des frères Blanc, il a développé
en neuf mois le volume d’affaires et la notoriété
de la société en signant notamment, en 1995, un contrat
de deux millions de francs avec Air France, Japon. Comme ses oncles, il
a débuté par les petits boulots de la restauration avant
de tout connaître, des métiers de cuisine à ceux de
la gestion. Ses activités de serveur, d’assistant de maître
d’hôtel, de maître de direction, lui ont apporté
l’ouverture d’esprit et les connaissances de terrain nécessaires
à la bonne gestion de ses établissements.

Les frères Blanc: Jean-François, Jacques et Pierre avec
Jean-Philippe, fils de Jean-François. |
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Laure Delatre
et Jean-Philippe Blanc au “Findi”.
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RÉFÉRENCE DE LA GASTRONOMIE TRANSALPINE
En août 1999, Jean-Philippe Blanc, alors âgé
de 25 ans, a repris la direction du “Finzi”, avenue Georges
V, racheté par le holding et, aussitôt, rebaptisé
“Findi” (“pour ne pas déboussoler la clientèle
étrangère”, selon lui). En changeant de nom, le sous-sol
de cet immeuble en pierres de taille, a changé de décor.
Les salons d’un Palazzo vénitien, dans une architecture baroque
aux tons pastel, ont vu le jour pour accompagner une cuisine italienne
de luxe. Depuis, le “Findi” est un véritable trésor
visuel s’étendant sur 600 m2 en plein cœur du Triangle
d’Or, avenue Georges V. Tous les saveurs et les arômes de
la cuisine italienne sont déclinés avec délicatesse
par le chef cuisiner, Loïc Gaudin. La fraîcheur et la richesse
des produits sont garanties par un approvisionnement direct et régulier
en provenance d’Italie. Le restaurant de Jean-Philippe Blanc est
devenu une référence de la gastronomie transalpine. Preuve
en est, il a reçu le diplôme du “Mérite gastronomique
du Terroir italien” de la “Fédération internationale
du Tourisme”. Et, pour accompagner la vogue des “restaurants-lounges”
actuelle, il publie une compilation, “Italian Lounge”, réunissant
les musiques originales diffusées dans le restaurant. Le “Findi”
n’est, semble-t-il, que le hors-d’œuvre de la carrière
qui s’ouvre à Jean-Philippe Blanc. En septembre 2001, il
a acquis le “Spicy”, autre enseigne branchée, avenue
Franklin Roosevelt. Un pari difficile après les attentats du 11
septembre qui ont fait fuir les touristes étrangers. Depuis, la
situation s’est relevée lui permettant de réaliser,
dans ses deux restaurants, un chiffre d’affaires de 6,8 à
7,6 millions d’euros.
Des frères de Jean-Philippe Blanc, l’un a choisi les finances
et l’autre travaille dans les vins. Chez les cousins, un membre
de la famille, Caroline, est devenue directrice des achats du groupe.
L’avenir de la famille serait-il dans les mains d’Arthur,
nouveau-né de Jean-Philippe et Constance Blanc? |