| “Les Cendres du Phénix” dont 
        la première est prévue pour le 21 novembre, en présence 
        du chef de l’Etat, dans les nouveaux locaux de l’ABC d’Achrafieh, 
        est accompagné d’un livre d’art édité 
        par l’USEK qui sera présenté à la presse, le 
        27 octobre à l’hôtel Phoenicia. Ce livre dont la direction 
        artistique a été confiée à Michel Leclercq, 
        professeur à la faculté des Beaux-Arts de l’USEK, 
        est une sorte de mémoire du film réalisé par Romuald 
        Sciora, en collaboration avec Valérie Vincent et basé sur 
        l’œuvre humanitaire du père Mansour Labaky. 
         
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 |  D’une centaine de pages dont une quarantaine de photos (directeur 
        photos, Paco Wiser), le livre s’impose autant par sa forme que par 
        son contenu. Doté d’une couverture cartonnée, de couleur 
        bordeaux, il sera diffusé en plusieurs versions: commerciale, de 
        luxe et hors série (30 exemplaires reliés de cuir), utilisant 
        le papier couché mat 170g, dimension A 4.Il comprend, surtout, une série de textes inédits (Maurice 
        Druon, Alain Decaux, Jacqueline de Romilly, Jean Piat, Jean Lacouture, 
        Amin Maalouf, Paolo Coelho, etc), d’interviews (Staffan de Mistura, 
        Jean Piat, Ghassan Tuéni, Antoine Sfeir, Valérie Vincent, 
        Joseph Chami, Michel de Bustros, Paco Wiser, etc) relatifs au film, à 
        l’œuvre du père Labaky, comme au Liban, avec en outre 
        survol historique du pays assuré sous la plume de Michel Leclercq.
 Il n’est guère aisé de sélectionner des extraits 
        parmi le foisonnement de textes (dont ceux de Ghazi Aridi, ministre de 
        la Culture; Alexis Moukarzel, doyen de la faculté des Beaux-Arts 
        de l’USEK, etc) qui donnent du relief à l’ouvrage. 
        Celui du président Lahoud notamment, qui figure dans le programme 
        du film, s’impose par la beauté de ses lignes. Evoquant le 
        Liban, le chef de l’Etat relève: “Bien sûr, il 
        aurait pu être le paradis, une terre suspendue entre ciel et mer. 
        Il aurait pu se contenter d’horizons plus intimes. Mais le Liban 
        a voulu franchir la conscience des risques, en vue de s’insinuer 
        dans la mémoire d’une humanité à qui il aurait 
        appris, entre autres, l’art de donner un sens à la vie.
 
         
          |  M. Jean Lacouture, le R.P. Mansour Labaky, MM. Staffan de Mistura 
            et Romuald Sciora.
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 |  Le père Labaky et M. Jean Piat.
 |   “Toutefois, son histoire ne fut point idyllique. Déjà, 
        depuis la “pax romana”, on avait avancé le choc des 
        cultures et la fin des civilisations. Des siècles ont passé 
        et le Liban est resté là pour témoigner, non d’un 
        désastre embarquant dans son sillage des équilibres virulents, 
        sans réprobation, mais d’un regard passionné attentif 
        aux engagements des millénaires et des nouveaux rivages ployant 
        sous leur solitude (...)“Que le Liban éblouisse le monde par le message qu’il 
        porte en lui, telle est la volonté partagée par ses fils, 
        quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiennent. 
        Le Liban est confiant alors qu’il se dirige parmi les ombres, avec 
        pour arme une lueur, une simple lueur, puisée de son cœur 
        et de son histoire. Mais lorsque, tel le phénix renaissant de ses 
        cendres, il rayonnera sur le monde, c’est alors que celui-ci recouvrera 
        une part: la part majeure de sa raison d’être”.
 Pourquoi “Les Cendres du Phénix”? Le réalisateur 
        Romuald Sciora s’explique: Il s’agit de “prouver 
        à travers l’exemple du Liban renaissant dans le dialogue 
        des cultures, qu’une alternative existe aux différents chocs 
        de civilisations prophétisés ces dernières années. 
        Prouver que les “guerres de religions” d’aujourd’hui 
        ne sont que des mythes créés à des fins impérialistes. 
        Prouver que si ces “guerres de religions” reposent sur des 
        tensions inter-civilisationnelles indiscutables, celles-ci sont la résultante 
        de problèmes géopolitiques. Tels sont les objectifs de cet 
        essai cinématographique qui s’inspire du premier voyage que 
        j’ai effectué au Liban aux côtés du père 
        Labaky (...)
 “Le film actuel est un “road-movie” en deux parties, 
        découpé en sept journées ponctuées de rencontres, 
        d’échanges où les messages du père Labaky, 
        la paix par le pardon et du Liban, le dialogue des cultures, se rejoignent 
        dans une conclusion empreinte d’espoir (...) “Les Cendres 
        du Phénix”, long métrage franco-libanais, est aussi 
        une véritable œuvre francophone”.
 Le film commence à Damour, “là où tout a basculé 
        dans l’horreur”, évoque le père Labaky qui descend 
        de voiture avec son ami cinéaste Romuald Sciora et raconte à 
        celui-ci l’enfer de cette localité, victime de la guerre. 
        Puis, il l’emmène vers les plus beaux sites du Liban, de 
        Qadisha à Beyrouth en passant par Byblos, Baalbeck, etc. Il lui 
        raconte sa vie, son action, ses projets et aussi son grand projet: la 
        construction d’un village traditionnel libanais pour orphelins.
 “Ayant été nourri de la vie de Dieu depuis mon 
        enfance, je me suis efforcé de faire de l’Espérance 
        mon instrument de travail quotidien, relève le père Labaky. 
        En pleine nuit, je croyais à la lumière et je constatais 
        que si le Liban avait perdu son auréole de conte, il n’avait 
        pas perdu son âme. Je me suis alors penché sur les enfants 
        meurtris, déchiquetés, ceux du jardin des Oliviers (...) 
        Pour ces enfants de mon pays, j’ai créé des foyers. 
        Pour eux, j’ai écrit des livres. Pour eux et avec eux, j’ai 
        chanté, voyagé, parlé”.
 Lorsque le cinéaste embarque dans l’avion qui le ramène 
        en France, il “regroupe ses notes. Touché par les messages 
        conjoints du Liban et du père Labaky, il est maintenant convaincu 
        qu’une alternative existe aux nouvelles guerres de religion. Espoir 
        fragile”. Mais espoir quand même.
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