M. Philippe Lecourtier, ambassadeur de France, déclare: “... Paris a voulu réaliser une action de promotion de grande ampleur des produits et services français au Liban...” La France expose est un événement dont le concept et les programmes ont été lancés par l’ambassade de France au Liban, avec le support de la Mission économique. L’exposition, qui aura lieu à la rue Foch et dans les rues adjacentes au centre-ville de Beyrouth, du 17 au 20 juin 2004, a pour objectif de permettre à l’ensemble des opérations économiques, libanaises et françaises, de promouvoir les produits et services français de consommation, industriels, commerciaux et culturels, diffusés au Liban et de faire valoir leur image de marque. Elle s’adresse, également, aux entreprises françaises qui souhaitent développer des affaires au Liban. Notons que c’est la première fois qu’un tel événement a lieu au Liban ou au Proche-Orient. Aussi, revêt-il aux yeux de tous, une importance ca-pitale, parce qu’il prouve que Beyrouth, aujourd’hui a recouvré son rôle de plaque tournante, non seulement dans les domaines culturel et artistique, mais économique et des affaires. Dans ce contexte, M. Philippe Lecourtier a entrepris d’encou-rager le développement de la coopération franco-libanaise, à tous les niveaux, dans l’ensemble du pays, en association avec les pouvoirs locaux et les opérateurs privés. Il a bien voulu répondre aux questions de “La Revue du Liban”, partenaire de l’événement.

A l’initiative de l’ambassade de France au Liban et sous votre patronage, une initiative intitulée “La France expose” se déroulera rue Foch au centre-ville de Beyrouth, du 17 au 20 juin 2004. Quelle ampleur aura cette manifestation?
En effet, cette année, l’ambassade de France a voulu réaliser une action de promotion de grande ampleur des produits et services français au Liban. Les opérateurs économiques français et libanais actifs dans les échanges bilatéraux, parmi lesquels de nombreux représentants et agents de marques françaises au Liban, ont répondu présents avec plus d’une centaine de participants venus de secteurs extrêmement variés représentatifs de l’offre française: produits agroalimentaires, équipement de la maison, arts de la table, automobiles, banques et assurances, édition, multimédia et communication, mode, parfums et cosmétiques, télécommunications et transport, etc. Plusieurs délégations d’entreprises et de chambres de commerce font également le déplacement à cette occasion, afin de découvrir le marché libanais. Mais ce qui rend cette manifestation originale, c’est, tout d’abord, son lieu, la rue Foch au centre-ville de Beyrouth, symbole de la recons-truction de la capitale libanaise, à laquelle la France s’est associée. C’est ensuite, la volonté d’aller à la rencontre de tous les Libanais, sans intermédiaires. Si le cœur de cet événement a une vocation commerciale, piloté en cela par la Mission économique de l’ambassade, tous mes collaborateurs se sont mobilisés à cette occasion et la participation du Service culturel n’est pas la moindre, car la culture, ainsi que vous le savez, tient un rôle important dans l’expansion économique d’un pays. “La France expose” en est une vivante illustration. Dans cet esprit et pour clore de façon exceptionnelle sa saison 2003-2004, la Mission culturelle de l’ambassade a préparé un programme de choix, en trois parties, qui ne manquera pas, je l’espère, de ravir le public libanais friand d’événements de qualité. Ce programme prendra l’allure d’un grand voyage. Le tempo en sera donné par l’exposition “Objectif Paris”, en la Crypte de l’église Saint-Joseph, le 14 juin. Sélection de 88 photographies issues de cinq grandes collections municipales présentant Paris en images, depuis l’Exposition Universelle de 1900. Flânerie à travers ce Paris tant aimé et les amoureux de cet art pourront attarder leurs regards sur des clichés de grands photographes comme Doisneau ou Cartier-Bresson. Notre voyage se poursuivra sur les rives de la Méditerranée, du Maghreb au Machrek, avec une magnifique exposition de soixante toiles, prêtée par la Fondation “Regards de Provence - Reflets de Méditerranée”, “L’Orient des Méditerranéens”, au Musée Sursock, à partir du 16 juin. Nous retrouverons les parfums, les couleurs et les lumières de ce fascinant Orient à travers les paysages, les portraits et les scènes de la vie quotidienne que nous ont dépeints, avec tant d’émotions, nombre d’artistes français, italiens et espa-gnols. Je tiens ici, d’ailleurs, à remercier nos partenaires, la BNPI et la SNA, sans lesquels, aux côtés de la Mission culturelle de notre ambassade, cette exposition n’aurait pu se tenir. Enfin, ce périple s’achèvera en apothéose avec “Musique au Grand Sérail”, le 20 juin. L’Orchestre national du Liban, sous la direction de Mme Claire Levacher, jeune et talentueuse chef d’orchestre française, nous emportera sur des airs de Bizet, Mozart et Brahms. A cette occasion, le public pourra applaudir Ziad Kreidy, jeune pianiste soliste qui vient d’achever un troisième cycle en orchestration au Conservatoire supérieur de Paris. C’est là une belle invitation au voyage, à laquelle je convie tous nos amis libanais.

LE LIBAN N’EST PAS UN PETIT PAYS, ECONOMIQUEMENT
Sachant que des relations amicales ancestrales ont toujours lié la France au Liban, pays qu’elle considère, sur le plan culturel, comme un partenaire privilégié - le bastion de la francophonie au Proche-Orient - quel intérêt pourraient présenter des relations économiques avec ce petit pays?
Tout d’abord, le Liban n’est pas un petit pays au plan économique. Avec un PIB par habitant de 5.000 USD, il fait partie des pays les plus développés de la région doté d’un pouvoir d’achat qui en fait un partenaire commercial si-gnificatif, de surcroît traditionnellement ouvert vers les marchés extérieurs et très bien inséré dans les échanges mondiaux. Nos entreprises ont compris depuis longtemps l’importance du Liban, puisqu’elles sont plus de 5.000, dont beaucoup de PME, à y entretenir un courant d’affaires supérieur à celui réalisé dans les autres pays de la région. Le fait, justement, que le Liban soit un pays francophone, n’est pas étranger à cet intérêt et contribue, également, à faire de Beyrouth une plate-forme pour le développement des entreprises françaises dans la région.
Quels pourraient être les principaux axes du développement de la politique économique de la France dans les domaines:

• De la diffusion industrielle? Dans le domaine industriel, les entreprises françaises souhaitent travailler au Liban sur le mode du partenariat avec les industriels libanais, afin de faire jouer des synergies entre le savoir-faire libanais et leur technologie, en ciblant des segments de marché à fort potentiel. Ainsi récemment, des accords se sont-ils conclus dans des secteurs aussi divers que la peinture pour bâtiments ou les logiciels.
• De la diffusion commerciale? La tendance actuelle est à la modernisation des structures de distribution à travers, à la fois, la montée en puissance des grandes surfaces de vente et le développement des franchises. Dans les deux cas, les entreprises françaises sont bien présentes au Liban avec une quarantaine d’enseignes.
  
  

  Un véritable appel au voyage avec un billet d’avion en guise d’invitation pour cet événement également parrainé par “La Revue du Liban”.

Quels sont les principaux acteurs libanais dans les domaines public et privé, ciblés par cette politique?
La France travaille avec tout le monde au Liban. Le secteur public, bien entendu, à travers la politique d’aide au développement mise en place par mon pays au Liban depuis la fin de la guerre civile. Celle-ci s’est concentrée sur la remise en état des infrastructures et la coopération admi-nistrative. Mais par son dynamisme et son ef-ficacité, le secteur privé reste le principal interlocuteur des entreprises françaises au Liban.
Quelles répercussions pourrait avoir cette manifestation, à plus ou moins court ou long terme, sur les enjeux effectifs des relations économiques entre la France et le Liban?
L’objectif premier de “La France expose” est de célébrer le caractère privilégié des relations franco-libanaises. Ce sera l’occasion, je l’espère, de renforcer la présence des produits et services déjà présents ici et d’en introduire de nouveaux. Et de souligner que la France demeure aux côtés du Liban pour l’accompagner dans son développement.