Dahech
Ange ou démon?

Nous publions cette semaine la deuxième et dernière partie de l’enquête: “Dahech, ange ou démon?” L’homme qui a bouleversé son temps, suscité haine profonde et amour éperdu et impressionné ceux qui l’ont connu ou seulement, en ont entendu parler. Mais la polémique demeure: que fut cet homme qui fit parler les morts, s’ouvrir le toit, couler le vin dans les robinets? Celui qui restitua à leurs propriétaires, au Liban, des objets perdus en Libye ou ailleurs; celui qui transforma les pièces de monnaies en livres-or et les coupures de papier blanc en papier monnaie?... La réponse est dans ces lignes.

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Zeina Haddad prend, enfin, la parole, racontant son expérience avec Dahech. “Une fois, photoj’ai vu quatre “personnalités” du Dr Dahech et, croyez-moi, j’en suis restée coite. C’était la première fois que je voyais cela. J’étais dans ma chambre à coucher. J’ai vu deux “personnalités” de Dahech en pyjamas de couleurs différentes qui parlaient entre elles. Je m’étais immobilisée dans mon lit en attendant la suite. La sonnerie d’entrée se fit entendre, trois fois; je ne bougeai toujours pas. L’une des deux personnalités s’adressa alors à moi en disant: “Quoi, tu ne veux pas ouvrir la porte?”. Je me levai, alors, et me dirigeai vers la porte. Arrivée devant la salle à manger, je vis apparaître une troisième “personnalité” en costume noir à laquelle ma sœur servait à manger. Je fus pétrifiée. Avant d’arriver à la porte d’entrée pour l’ouvrir, je vis une quatrième “personnalité” en franchir le seuil sans que j’ouvre la porte. Elle était vêtue d’un costume marron, rayé. Après, je ne me souviens de rien”.
Interrogée sur les circonstances de sa première rencontre avec Dahech, Zeina Haddad répond: “J’ai connu Dahech alors que ma sœur Andrée accouchait de son premier enfant à la clinique du Dr Toufic Rizk. Le poète Halim Dammous était l’ami de mon père et du Dr Dahech. Nous allions rendre visite à ma sœur à l’hôpital et c’est sur le chemin que mon père, Georges Haddad, rencontra son ami dahechiste. Halim Dammous l’informa qu’il se rendait chez le Dr Dahech qui habitait dans le voisinage de la clinique. Il l’invita à l’accompagner, ainsi que ma mère pour leur faire la connaissance de Dahech. Nous les suivîmes, Magida ma sœur et moi. Dès que nous fûmes installés, raconte Zeina, je fus prise de coliques et souhaitai si seulement je pouvais avoir une tasse de thé! Je ne dis cependant rien. Quelle ne fut ma surprise en voyant la sœur du Dr Dahech s’approcher de moi avec un plateau garni de tasses de café et d’une seule tasse de thé. Et Dahech de s’adresser à moi: “Mlle, le thé est pour vous”. Je demeurai sans voix.”
Ne croyez-vous pas qu’il s’agisse de télépathie?

Non, non, ce sont de vrais phénomènes.
Comment la relation a-t-elle évolué?

Nous avons vu d’autres prodiges, comme par exemple, un symbole qui s’inscrit sur un papier que l’on brûle et le papier se reconstitue. A propos, une fois, Edouard Noun, ancien député et ministre, était chez nous en visite. Il renversa son verre de jus en cristal précieux qui se brisa en mille morceaux. Il était si désolé que le Dr Dahech eut tôt fait de le rendre à son état initial sous nos yeux ébahis.
Etiez-vous soumise à l’hypnose?
Non, répond Zeina Haddad, le Dr Dahech avait une force surnaturelle lui permettant d’accomplir ces prodiges et ces phénomènes. Ainsi, lors de notre première visite chez lui, il avait pu faire apparaître la statue d’Homère à nos yeux.
Et Moussa Maalouf de renchérir: “Le Dr Dahech est venu dire: il existe une unité universelle qui est l’unité de l’esprit. Les premiers dahechistes ont compris qu’il existe une unité spirituelle universelle, que l’âme est éternelle et que chaque idée ou intention a sa causalité spirituelle. Il existe une planète appelée “Jamalioun”, responsable de tout ce qui se passe sur Terre et qui note soigneusement tous les actes des humains. C’est pourquoi, lors des séances de spiritisme, le Dr Dahech était “habité” par des esprits importants. Aujourd’hui, nous combattons le terrorisme par le terrorisme et le fanatisme par le fanatisme, à des fins politiques et terrestres.”

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LE DAHeCHISME REJETTE-T-IL le FANATISME?
Kassem Chucr, intervient: “Ma famille et moi-même sommes tous dahechistes. Je suis musulman chiite et je voudrais préciser qu’en devenant dahechiste, on perd le fanatisme religieux qui est en nous et on lit, indifféremment l’Evangile, le Coran ou la Thora. Quand le Dr Dahech a annoncé ces idées auxquelles ont cru les Haddad et d’autres grandes familles, comme celles du Dr Georges Khabsa qui était, alors, le premier médecin dermatologue du monde arabe et du Dr Farid Abou-Sleiman, ils ont tous renoncé au fanatisme et aux apparences brillantes de la société de l’époque. L’Etat libanais ou plutôt, le président Béchara el-Khoury et sa famille ont condamné ces revirements”.
Une façon quelque peu simpliste quand même d’occulter les divergences entre le dahechisme et les autres religions. Mais il poursuit, imperturbable: “D’ailleurs, l’enseignement du Dr Dahech s’est répandu dans tous les coins du globe: au Canada, en Europe, en Amérique et en Australie... sous le même nom”. Et d’ajouter: “Nous avons des fêtes, des prières et le Dr Dahech est l’auteur de 150 ouvrages. Nos fêtes sont notamment, le nouvel an dahechi, célébré le 23 mars, jour de la proclamation de la dahechiya et l’anniversaire de naissance du Dr Dahech, le 1er juin. Nous nous réunissons et célébrons ces fêtes en plus de nos fêtes respectives”.
Quand est-ce que ce que vous appelez sa “persécution” a-t-elle commencé?

Me Khalil Zaatar
photorépond: “En 1943. L’aspect personnel est la cause principale de cette persécution du Dr Dahech qui a commencé avec Béchara el-Khoury et qui ne s’est plus poursuivie sous les mandats des présidents Camille Chamoun et Charles Hélou. Elle a abouti, au temps du président Béchara el-Khoury, au retrait de la nationalité libanaise du Dr Dahech qu’il avait obtenue en 1922, suite au premier recensement. En 1932, le second recensement a eu lieu. Et quand le président El-Khoury a désespéré de pouvoir éloigner les Haddad du Dr Dahech, il ne lui restait plus qu’un moyen: promulguer, en 1944, un décret portant le numéro 1822 donnant le droit au chef du bureau de l’état civil de radier toute personne qu’il considèrerait non-libanaise; ce qui contredit la loi qui dispose que la nationalité ne se donne et ne se retire qu’en vertu d’un décret. Devant cet état de choses, les avocats Mes Fouad Rizk et Edouard Noun ont intenté, devant le Conseil d’Etat, un recours en annulation de ce décret. Le Conseil d’Etat était, alors, présidé par le juge Wafic Kassar et ses deux assesseurs, Béchara Tabbah et un autre de la famille Sabbagha qui ont été saisis du dossier. Fouad Ammoun était, alors commissaire du gouvernement - il devint plus tard secrétaire général du ministère des AE - Et Tabbah, qui était conseiller-rapporteur, fit un rapport merveilleux, le plus beau peut-être du langage juridique, signifiant que ledit décret était nul et constituait un excès de pouvoir, la nationalité libanaise ne pouvant être retirée par un tel décret. Ce rapport rendit le président El-Khoury fou, d’autant plus que le jugement devait être rendu sur base de ce rapport, mais le commissaire du gouvernement d’alors, Fouad Ammoun, demanda à Tabbah de reconsidérer son rapport. C’était l’unique fois que cela arrivait au sein du Conseil d’Etat Libanais. Et Tabbah de présenter un nouveau rapport affirmant que, bien qu’il y ait eu excès de pouvoir, néanmoins l’intéressé doit intenter un procès devant les tribunaux civils, afin de garder sa nationalité.
Le procès du Dr Dahech a donc été rejeté dans la forme. L’affaire était très délicate et Béchara Tabbah n’a pas pu se rétracter davantage.
Comment la nationalité libanaise a-t-elle été restituée au Dr Dahech?

Eh! bien, il faut dire que le président Camille Chamoun était “persécuté” sous le mandat de Béchara el-Khoury et toute personne qui s’aventurait à rendre visite à Chamoun, voyait les foudres du président Béchara el-Khoury et de son frère Salim, tomber sur lui. Avant que M. Chamoun parvienne à la magistrature suprême, une délégation de dahechistes composée du Dr Georges Khabsa, Halim Dammous et Marie Haddad lui a rendu visite pour lui remettre les 65 “Livres noirs” et les 165 publications rédigés par Dahech qui racontent les heures noires et les abus du régime sous le président El-Khoury. Ils lui ont demandé, une fois parvenu à la présidence, - car le Dr Dahech lui avait prédit son succès aux élections - de restituer à Dahech la nationalité libanaise. Ce qu’il fit. Quand il devint président, Edouard Noun et Fouad Rizk présentèrent, en 1953, une requête au Conseil des ministres, dans laquelle ils demandaient la restitution de la nationalité libanaise au Dr Dahech. Le Conseil des ministres la déféra à son tour au Service du contentieux du ministère de la Justice et à l’organe compétent pour trancher l’affaire. L’un des juges, le Dr Antoine Baroud, avait rédigé un rapport disant que ce décret était nul et qu’il convenait de restituer la nationalité à Dahech. Le document a été déféré au Conseil des ministres qui avait pris la décision de restituer à Dahech la nationalité libanaise qui lui avait été ôtée sous le mandat de Béchara el-Khoury et avait abouti à son éloignement du territoire libanais. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle il a été tué à Azerbaïdjan suite à son éloignement du Liban à Alep, en Syrie; puis, jusqu’à la frontière turque; et il a été tué au cours de la guerre qui avait lieu à la frontière entre la Russie et l’Azerbaïdjan où il a été exécuté. Du temps du président Chamoun, donc, le Conseil des ministres avait publié un décret paru au journal officiel du 1er avril 1953, annulant le décret 1842 (décret d’éloignement) et le Dr Dahech recouvrit le droit de retourner au Liban. Le 6 mai 1953, le chef du gouvernement Khaled Chéhab autorisa le retour de Dahech en terre libanaise comme si de rien n’était.
Et Chucr de poursuivre:
“En 1976, Dahech émigra aux USA et prit avec lui tout son “musée” dahechiste: tableaux de maître, meubles, livres. Ses tableaux s’élèvent à près de trois mille chefs-d’œuvre des XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles. Il fonda son propre musée à New York, ainsi que Dar Al-Dahechiya, sa maison d’édition et fit paraître une revue bilingue, en anglais et en arabe, appelée “La voix de Dahech” publiée en Amérique et distribuée dans le monde entier. Il est mort en 1984 aux USA.”

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DAHECH, DIT-ON, REPARAÎTRA
Croyez-vous que Dahech reviendra sur Terre et prévoyez-vous une date précise?

Si le décès est bien celui d’une seule des “personnalités” du Dr Dahech, il reparaîtra. Mais si c’est sa personne humaine qui est morte, cela veut dire qu’il ne reviendra plus, sauf si ses “personnalités” prennent chair sur ordre spirituel. S’il reparaît, il aura le même aspect partout dans le monde.
Hassan Baltagi raconte à son tour, que “Habib Nahhas, frère du journaliste Khalil Nahhas, avait envoyé un message au président Béchara el-Khoury le menaçant: “Ton bras sera rompu depuis l’épaule si tu signes le décret de retrait de la nationalité libanaise à Dahech”. En effet, il signa ledit décret et tomba du haut des escaliers, se cassant le bras.”
La question s’adresse à Moussa Maalouf:
photoEst-ce que Dahech faisait du spiritisme et invoquait les esprits? Et votre femme était-elle son médium comme on le raconte?
Non, les prophètes sont eux-mêmes des médiateurs venus par pitié et miséricorde pour les humains. C’est “la force spirituelle” qui “occupe” Dahech (ils utilisent le terme “tahtal”) qui accomplit les “prodiges”. Il transforma une fois, à mon intention, les piastres en livres or sterlings et me demanda de les prendre en disant: “Sabri Hamadé et bien d’autres en ont pris”. J’ai refusé. Il insista puis, me félicita de mon refus, me demandant de poser les pièces sur la table afin qu’elles reprennent leur nature première. Soudain, il fut secoué étrangement et demanda ce qui arrivait. Moi, j’avais compris ce qui se passait: quand il était sous l’emprise de l’esprit, le Dr Dahech était transfiguré; il devenait autre. Quand je refusai de prendre l’argent, il me dit: “Tu t’es élevé sur le plan humain”.
Vous estimez-vous être des “apôtres” ou avez-vous des pouvoirs surnaturels?

Nous sommes les apôtres de la Dahechiya et espérons mériter cette appellation. Nous aspirons à répandre ce en quoi nous croyons. Nous n’y sommes ni obligés ni contraints.
Dahech était-il riche?
Il n’avait pas besoin d’argent. On lui avait une fois posé la question. Il avait répondu ainsi: “Celui qui peut transformer les piastres en livres or, a-t-il besoin d’argent?
Qui a hérité de ses biens?
La fondation dahechiste.
Etait-il marié?

Non, mais la dahechiya n’interdit pas le mariage.
On disait pourtant qu’il attirait beaucoup les femmes...

C’est la presse au Liban qui lui a fait cette réputation, car parfois elle est l’écho des dirigeants et s’embarque avec eux, dans leurs projets, ternissant, à leur demande, la réputation de certaines personnes à des fins particulières. Le Dr Dahech était pur, chaste et il répondait ainsi aux accusations: “L’Etat doit pouvoir prouver que je séduis les femmes”. Le ministre de la Justice de l’époque, Habib Abou-Chahla, qui était très proche du président Béchara el-Khoury, avait essayé d’amener une femme grecque pour témoigner contre Dahech et affirmer qu’il l’avait violée. Au cours de l’enquête, le juge d’instruction, Nadim Harfouche lui a demandé “s’il avait vraiment violé telle personne” et “à qui appartient ce cheveu?” Ce à quoi le Dr Dahech répliqua: “A votre sœur”. S’ensuivit alors un échange d’insultes en présence de l’avocat Edouard Noun. Le “Dr Dahech” changea alors de visage et parla d’un ton violent. Il fut retenu jusqu’à 4 heures p.m.; puis, emprisonné aux Sablons après l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre. Mais ils ne purent trouver aucune preuve contre lui. Cependant, cette réputation reste collée à son nom.”
Dahech et les siens, accomplissaient-ils des actes prohibés?

Jamais. Pas du tout. Mais Béchara el-Khoury a essayé de promulguer une loi appelée “Loi de Dahech”, afin d’interdire le spiritisme et l’invocation des esprits. Comme si les esprits étaient soumis à la volonté des humains! Mais ce projet n’a pas été soumis à l’Assemblée générale parlementaire.

NI CULTE, NI CÉRÉMONIAL
La Dahechiya a-t-elle des rites précis?

Hassan Baltagi explique: “La Dahechiya n’a pas encore de cérémonial ou de culte. Moi, en tant que dahechiste, je vais à l’étranger pour me marier civilement, parce que je ne crois pas au mariage religieux. Le dahechiste peut aussi divorcer. Nous n’avons rien de précis, mais nous suivons les préceptes du Dr Dahech en matière de mariage conformément aux lois civiles.
Concernant les séances de spiritisme, Moussa Maalouf nie l’ambiance nocturne qui les entourait: “Ces séances avaient lieu en plein jour. On les préparait à l’avance, en brûlant un symbole sacré tous les jours pendant un mois et en demandant la tenue de cette séance pour venir en aide à la personne qui la demande. Si la personne est exaucée, elle est conviée à cette séance de spiritisme par le Dr Dahech. Lors de la séance, les demandes ne sont pas “matérielles”, c’est-à-dire qu’on demande que la personne soit aidée spirituellement, afin de s’élever à la connaissance et de connaître les vérités. Certaines personnes demandent, il est vrai, des choses matérielles comme Mme Baltagi qui avait perdu une bague de valeur et qui, lors d’une séance de spiritisme et en présence de vingt personnes, l’a retrouvée dans sa main! C’est l’esprit qui prend possession du Dr Dahech, à sa demande et qui accomplit ces phénomènes spirituels; tout comme il envoie des messages spirituels aux dahechistes.
Le Dr Dahech avait coutume de nous rabattre le caquet et de détruire notre orgueil, afin de nous faire comprendre que nous sommes tous égaux et de nous inviter à la modestie et au pardon.”
Question adressée à M. Hassan Baltagi:
photoPourquoi la nouvelle génération ignore-t-elle tout de Dahech?

Une partie de la responsabilité nous incombe. La deuxième incombe à la presse qui nous invite à parler puis, nous met les bâtons dans les roues.
Mais au temps du Christ et de Mahomet, il n’y avait pas de presse et les deux religions se sont pourtant répandues... La vraie religion n’a pas besoin de presse pour se faire connaître.
M. Baltagi esquive la question, évite de répondre et poursuit une autre idée, concernant les liens entre Dahech et Gebrane Khalil Gebrane, soulignant la ressemblance entre “Le Prophète” de Gebrane (voir sa photo au début du livre de Gebrane) et Dahech. “Gebrane a parlé des fluides et préparé le terrain au message dahechiste. “Le Prophète”, “An-Nabi” est un livre “inspiré” à Gebrane.
“Aujourd’hui, plus que jamais, tout ce qui a rapport à Dahech est interdit de parution dans les médias parce que notre société est fondée sur le fanatisme et que la Dahechiya combat ce fanatisme.” Les “dahechistes” présents affirment avoir refusé, maintes fois, de paraître dans des programmes télévisés sur la magie, la sorcellerie, l’illusionnisme ou la prestidigitation qu’ils disent combattre.
Ils ont, également, nié les rumeurs disant que Dahech était parti un jour chez le coiffeur et lui avait laissé sa tête, ou s’était fait raser la barbe qui repoussait sur-le-champ. Cependant, ils ont confirmé avoir vu des fruits pousser hors saison et des fruits étranges d’un goût excellent.
En quoi consiste la Dahechiya?

Elle se résume en cinq points: la prise de conscience des vérités qu’a portées le “prophète” “Dahech” aux personnes qui les ont méritées, puisqu’il n’est pas donné à tout le monde de comprendre les mondes spirituels et les vérités parce que, ne les méritent que ceux qui se sont déjà réincarnés plusieurs fois et ont amélioré, à chaque réincarnation leur être.
Les principes de la Dahechiya sont les suivants:
1 - L’existence et l’éternité de l’âme.
2 - L’existence de “fluides” spirituels, de forces vives qui sont la trame de l’univers et la base des êtres qui y vivent. C’est le prolongement de l’esprit dans le monde matériel.
3 - La causalité spirituelle et la récompense juste, niant la coïncidence et affirmant que le sort de chacun est aux mains d’une puissance spirituelle juste, sage qui sait tout, dans les moindres détails. C’est pourquoi, dans un même accident de voiture, par exemple, une personne est tuée, une autre blessée, alors que la troisième sort indemne.
4 - La réincarnation. Un phénomène auquel croyait Gebrane Khalil Gebrane comme y ont cru Pythagore et Platon, sur lequel se fonde le bouddhisme et les religions hindoues... La réincarnation se fait par la transmigration des fluides spirituels d’un corps à l’autre sur Terre, qu’il soit un homme, un animal, un végétal ou une chose inanimée.
5 - L’Unité fondamentale des religions chrétienne, musulmane et juive. Mais nous ne sommes entrés en contact avec aucune religion existant hors du Liban. Nous n’avons aucun lien avec la franc-maçonnerie. D’ailleurs, Halim et Youssef el-Hajj ont quitté la franc-maçonnerie qui, elle, a des visées politiques et autres. Dahech était un homme simple, nullement intéressé par les biens terrestres. Ceux qui dirigent la fondation de Dahech en Amérique supervisent tout et la gèrent conformément aux recommandations du Dr Dahech avant sa mort. Quant à cette maison, elle ne lui appartient pas; elle est au nom de Zeina Haddad, Dahech a vécu chez elle, dans sa famille.
Avez-vous été persécutés après la disparition de Dahech?

Non, car nous n’avons aucun but matériel. Notre objectif est de nous ouvrir au monde et de répandre la Dahechiya. Notre champ de manœuvre demeure, pour l’instant limité, car les gens ne croient pas que nous recevons des messages spirituels. Nous ne voulons pas de heurts avec l’Eglise et nous demandons aux hommes de religion de rester sur leur foi. Nous sommes pour l’unité des religions. Il est dommage, par exemple, de profaner les ossements humains, car le “fluide” continue à souffrir, c’est pourquoi nous pensons que l’incinération du corps est préférable. Les fluides des Palestiniens et des Juifs continuent, depuis l’époque de David, à se faire la guerre. Ils se disputent le sol alors que la Terre est vouée à la mort; elle change d’une ère à l’autre.”

Dahech était-il un prophète?
C’est ce qu’affirment ses “disciples” qui lui vouent, il est vrai, une vénération sans bornes, croyant en lui dur comme fer, en ses “miracles” et s’enflammant violemment contre la presse et l’Etat qui, disent-ils, “l’ont persécuté et injustement traité...” avant de dire avec une résignation convaincue: “Mais que voulez-vous, c’est le sort de tous les prophètes”.
Mais à quel point ces affirmations peuvent-elles être convaincantes pour les musulmans, d’abord, qui croient que Mahomet est le dernier des prophètes et non seulement dans l’islam; et pour les chrétiens, que le Christ a vivement mis en garde contre les faux prophètes et les imposteurs en disant: “Faites attention, que personne ne vous trompe. Car beaucoup d’hommes viendront sous mon nom et diront: “Je suis le Messie!” Et ils tromperont quantité de gens...” De nombreux faux prophètes apparaîtront et tromperont beaucoup de gens. Ils feront des miracles si grands que, s’ils le pouvaient, égareraient les élus eux-mêmes”. Saint Matthieu (25, 26).
De même: “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en se donnant l’apparence de moutons, mais au-dedans, ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez à leurs actions. On ne cueille pas des raisins sur des buissons d’épines, ni des figues sur des chaudrons. Un bon arbre ne peut pas produire de mauvais fruits et un mauvais arbre ne peut produire de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas du bon fruit est coupé; puis, jeté au feu. Ainsi, donc, vous reconnaîtrez les faux prophètes à leurs actions” (St Matthieu, 78).

Najwa Taha
Article paru dans "La Revue du Liban" N° 3956 - Du 3 Au 10 Juillet 2004
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