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Charles et Camilla légalisent leur union
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Charles et Camilla légalisent leur union

Il est loin le temps du conte de fée de juillet 1981, lorsque Charles encore fringant jeune prince héritier, épousait une superbe jeune fille croulant sous une cascade de blanc, romantique à souhait.

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Camilla et son prince charmant saluant la foule
à leur sortie de la chapelle St George.

Hier, le prince Charles convolait, enfin, en “justes” noces avec Camilla Parker Bowles, une vieille... relation adultérine, sous le regard résigné de ses deux fils William et Harry. Un aîné qui semble, à en croire les vœux de l’opinion, très près de lui voler non seulement la cote de popularité - c’est déjà chose faite - mais le royaume tout entier, pour succéder à sa grand-mère Elizabeth II, aussi “éternelle” en apparence que la reine Victoria qui remettait son trône, à sa mort, à un fils déjà à l’âge de la retraite.

photo Camilla en blanc ivoire, sortant de la mairie au bras de Charles.

photo Camilla en tailleur rouge à Aberdeenshire et Charles en kilt écossais.

Un mariage qui, en dépit des 20.000 personnes qu’il a attirées dans les rues de Windsor, est si fade en comparaison avec le précédent et les 600.000 personnes alors fières de Diana, leur nouvelle princesse des cœurs. Car pour qui sait lire entre les lignes, c’est une mère - avant la maîtresse - que Charles a épousée, car Camilla représente à ses yeux tout ce que sa mère ne fut pas, en tout cas, pour lui. Camilla, l’enjouée, l’effrontée, face à Elizabeth l’austère. Camilla qui le materne, le couve, le chouchoute, face à Elizabeth, indifférente et distante. Camilla l’appui de tous les instants face à Elizabeth l’absente, préoccupée par ses chevaux et les affaires du royaume. Elizabeth, le devoir, la tenue, les règles rigides, Camilla la passion, le laisser-aller, le désir impulsif.

photo La photo tant attendue: les deux mariés, leurs parents... et leurs enfants respectifs.

photo Le bouquet de Camilla.

C’est tout cela que Charles, l’enfant, le jeune homme timide et réservé, a trouvé en Camilla Shand, épouse (divorcée) Parker Bowles. Cette femme émancipée, simple et campagnarde, rencontrée sur un terrain de polo en 1970, qui s’avance avec aplomb et se présente au prince Charles sans façons: “Je m’appelle Camilla Shand. Mon arrière grand-mère et votre arrière-arrière grand-père étaient amants. Qu’en dites-vous?” Pour Charles éberlué, c’est “l’invitation au voyage” et l’histoire qui se répète si aisément qu’il en est surpris. Ils deviennent amants. Lord Mountbatten lui rappelle: “Un prince qui couche, n’épouse pas”, toute future princesse de Galles se devant d’être vierge avant son mariage.

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Les enfants respectifs des nouveaux mariés:
Tom et Laura Parker Bowles, les princes William et Harry.

Charles plie devant l’étiquette rigide... jusqu’au jour où sa dulcinée pousse l’effronterie jusqu’à lui choisir son “oie blanche” en la personne innocente et virginale de Diana: leur relation, pense-t-elle n’en sera que plus facile et continuera sans heurts. Mais la “petite naïve” finit par comprendre qu’un ménage à trois, c’est un peu trop de monde. Les calculs de Camilla échouent, mais sa relation avec Charles continue, adultérine mais éhontée. Mais Charles est un homme et Camilla une femme et si leur milieu réprouve leur relation, eh! bien, il n’a qu’à s’y faire, se venge Charles puisqu’il estime que Camilla est désormais, notamment depuis la disparition tragique de Diana - comme la “part” non-négociable de son existence, son rayon de soleil. Cette fois, il ne cèdera devant aucune pression, pas même maternelle, lui interdisant même de manifester ses sentiments. La reine finit par donner son accord félicitant Charles, en quelque sorte, de lui avoir tenir tête: “Charles a surmonté de terribles obstacles, je suis très fière de lui et je lui adresse mes vœux”.

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Le prince Edward et la princesse Sophie.
photo Le prince Haakon et la princesse Mette Marit de Norvège.
photo Zara Phillips.

LE MARIAGE
Encore quelques années et il aurait été trop tard, pour couronner une liaison vieille de 33 ans entre l’héritier de la couronne britannique, Charles (56 ans) et Camill Shand, épouse Andrew Parker Bowles (57 ans). Une rapide cérémonie civile d’à peine vingt minutes dans la petite mairie de Windsor, en présence de vingt-huit proches seulement a fait l’événement. La reine Elizabeth n’y a pas assisté craignant, en tant que chef de l’Eglise anglicane, de sembler donner son aval aux unions civiles.

photo Andrew Parker Bowles, l’ex-époux de Camilla.

photo Le roi Constantin et la reine Anne-Marie de Grèce.

Les témoins: le prince William pour son père et Tom Parker Bowles pour sa mère. Cependant, la reine Elizabeth II et son époux, le prince Philip, ont assisté à la bénédiction nuptiale en la chapelle St George du château de Windsor, en présence de 800 invités, dont le premier mari de Camilla, ainsi qu’à la brève réception qui a suivi. Pour le couple qui vivait ensemble depuis la fin des années 1990, le voyage de noces au manoir de Birkhall, en Ecosse, ne peut que leur laisser un goût de déjà-vu... Une consécration de l’usurpation qui devait pousser bon nombre de Britanniques, une fois le mariage terminé, à se précipiter pour fleurir la dernière résidence de Diana, en signe de fidélité de la foule à une personne trahie, précisément, par le seul qui lui ait dûment juré fidélité. Camilla, désormais, duchesse de Cornouailles, devenue Altesse royale, s’est vu refuser, par les calicots de la foule toute prétention à la royauté: “King Charles Queen Camilla, Never”, “Diana, Long life for Ever”, assuraient-ils. Sobre, Camilla portait une robe, un manteau ivoire et un chapeau large de même couleur. Le prince de Galles portait une jaquette à pans ouverts à longueur du genou, sur un pantalon gris rayé. Après le mariage civil, les amoureux recevaient la bénédiction religieuse de l’archevêque anglican de Canterbury, Rowan Williams, non sans s’être publiquement repentis auparavant de leurs multiples péchés et dépravations, auxquels de temps à autre ils ont succombé. La robe gris perle de Camilla, à l’église, était peut-être le reflet de cette union ternie par nombre de dérives.
Epoux adultérins tous les deux; puis, divorcés et vivant maritalement ensemble depuis cinq ans, Charles et Camilla venaient, en ce dimanche 10 avril 2005, d’ajouter à la monarchie déjà fatiguée, un triste épisode. Un mariage de quinquagénaires, somme toute comique, que la presse britannique a quand même eu pitié, après avoir longtemps tourné le couple “fiancé” en dérision, car pour le peuple, Diana demeure sinon sur le trône du moins, dans les cœurs, “The Queen for Ever”.
Cependant, ces épousailles princières ont eu la décence de respecter la sobriété et l’avantage de légaliser une liaison dangereuse (pour Charles) adultérine et scandaleuse. Mais peut-être ont-elles discrédité à jamais le prince Charles et entravé son accession au trône d’Angleterre: “Queen Camilla”! Cela semble impensable pour les Anglais. Alors, pourquoi pas le jeune et beau “King William”? Il a au moins, le charisme de sa mère!


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