Dans le cadre de la célébration de son 10ème anniversaire, l’Ecole Supérieure des Affaires présente au public libanais les dernières œuvres du plasticien franco-italien, Jean-Marc Dallanegra, invité en résidence d’artiste à l’ESA.

C’est le Liban, la Jordanie et la Syrie, vus par ce plasticien, que l’on retrouve sur les cimaises. Toutes les compositions résultent d’une recherche poétique, symboliste et intimiste de la réalité intégrale et sensible, miroir de la nature, des espaces, des sites archéologiques, des lieux urbains, des êtres, …et même des automobiles. Une certaine omniprésence de la voiture, du camion, de la route et de l’asphalte, qui exprime, simultanément, le mouvement et l’immobilité, est caractéristique de la peinture de Jean-Marc Dallanegra. C’est pourquoi, toute invention de forme, de composition, toute figuration symbolique du sentiment et des idées ont, dans sa production, l’élan propre et le contrôle définitif de la chose vue.

Fusion complexe d’espace et de temps
Le dénominateur commun aux modes d’expression, aux rythmes graphiques et chromatiques, qu’il tire des sujets qu’il représente et ceux que son sentiment introduit à l’intérieur de ces rythmes, est l’expression et l’exigence d’un langage plastique personnel.
Nous ne retrouvons pas dans l’image immédiate, miroir du vrai de ce peintre, le compte rendu “impressionniste” d’une réalité extérieure, mais, plutôt, la révélation lyrique d’une correspondance entre sens et sentiments, une fusion complexe d’espace et de temps, de dimension et de durée.
L’art de Jean-Marc Dallanegra saisit le caractère à la fois éphémère et permanent des sujets. La traduction des compositions au niveau des structures, suggère un ordre optique, qui ne dépend pas d’un modèle ou d’une règle, mais bien plus d’un rapport établi entre l’imaginaire et le perceptif. Dans toutes les œuvres, la matière chromatique bascule vers une nouvelle vie plastique. Souvent, la texture couleurs lumière acquiert une consistance atmosphérique. Les espaces, toujours découpés suivant un jeu subtil de correspondances mûrement réfléchies, sont reliés les uns aux autres par l’intermédiaire de passages lumineux. Ainsi, la lumière se condense dans des harmonies monochromes, tendres ou contrastées, chaudes et froides. Elle s’allège ou s’égrène en reflets.
La production de Dallanegra traduit un souci de grandeur, une recherche de l’expression, une passion pour la couleur qu’il hausse, parfois, à des éclats lyriques de la plus brillante intensité.
Sa technique est mise au service d’une imagination qui voit au-delà des apparences. Son art est à la fois pensé, empreint d’intellectualité, teinté de rêve et exprime l’âme de l’auteur.
Cet art se situe aux frontières indéfinies où la peinture et la poésie se confondent, dans un état d’instabilité que l’artiste réussit à rendre permanent.