“Un bateau pour le Liban”: le navire de la solidarité et de l’amitié

Dans le cadre de l’opération “Un bateau pour le Liban” lancée par le mi-nistère français des Affaires étrangères, en association avec l’Unicef, le haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM), le navire roulier “Cap Camarat” appartenant au groupe CMA CGM, présidé par le franco-libanais Jacques Saadé, a accosté au port de Beyrouth le jeudi 17 août en provenance de Marseille avec à son bord 1.428 tonnes de fret humanitaire. Il a été accueilli par l’ambassadeur de France, Bernard Emié et par le directeur de ce groupe de transport maritime au Liban, Georges Kurban, en présence des ministres libanais des Affaires sociales et de la Santé, Mme Nayla Moawad et M. Mohamed Khalifé.

photo Le porte-conteneurs “Cap Camarat” à quai au port de Beyrouth.

photo Déchargement du premier conteneur d'aides humanitaires.

Le ministère français des Affaires étrangères a fourni des dons en faisant appel à la générosité des Français pour le Liban et les Libanais et recueilli ceux provenant du ministère de la Santé, de collectivités territoriales françaises, d’entreprises, d’ONG, d’agences internationales, de particuliers, ainsi que ceux de quelques pays européens (Allemagne, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Suède et Slovaquie) et de l’Ordre de Malte. Ainsi, le “Cap Camarat” (dont le déchargement a duré trois jours), transportait, exclusivement, du fret humanitaire sous la forme de dons très variés à distribuer: 6 camions dont 5 à 6 roues motrices, 10 ambulances, 8 véhicules à 4 roues motrices, des produits alimentaires dont 390 tonnes de blé, des médicaments, du matériel médical, du matériel et des kits d’hygiène, des vêtements, des matériels d’hébergement, de lutte contre l’incendie, 45 groupes électrogènes ou encore une station de potabilisation d’eau pour la consommation de 5.000 personnes. Certains donateurs, notamment les agences internationales, les pays européens ou certaines ONG, ont choisi d’affecter leurs dons. Par exemple, la Croix-Rouge française a récolté des dons qui seront exclusivement affectés à la Croix-Rouge libanaise. Le reste des dons sera affecté par l’ambassade de France aux ONG libanaises, aux ONG françaises et au gouvernement libanais, dans un esprit de générosité, de complémentarité et d’efficacité de l’aide.

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M. Emié: “Il s'agit d'une belle et grande opération humanitaire”.
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Mme Nayla Moawad: “Merci à la France et aux pays donateurs”.
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Le Dr Mohamed Khalifé: “C'est le symbole d'une solide amitié avec la France”.

UN HYMNE A LA PERENNITE DU LIBAN
Au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée sur le quai N?13 du port, après l’accostage du navire, M. Bernard Emié, après avoir remercié le président du groupe CMA/CGM, M. Jacques Saadé “sans lequel cette opération n’aurait pas été possible”, a lancé un véritable hymne à la pérennité du Liban en ces termes: “Le Liban est fort. Le Liban doit avoir confiance. Le Liban continuera à vivre. Le Liban se redressera. Sur ce chemin, il sera accompagné par ses amis de toujours et, d’abord, par la France. Cette France qui a exprimé sa solidarité quelques jours après le début du conflit par la visite de notre Premier ministre Dominique de Villepin. Cette France qui, par le président de la République Jacques Chirac, s’est mobilisée la première pour demander un cessez-le-feu et rechercher une solution diplomatique à cette crise sans issue militaire. Cette France avec son ministre des Affaires étrangères, venu à quatre reprises au Liban en moins d’un mois pour sui-vre au plus près les évolutions et les positions des autorités libanaises. Cette France présente dans sa diversité, présente par cette solidarité qui s’explique par cette relation égale à nulle autre entre nos deux pays. Pour reprendre la citation de Montaigne parlant de La Boétie: “Parce que c’est le Liban, parce que c’est la France, cela ne s’explique pas autrement”.

photo M. Bernard Emié, ambassadeur de France, salué par M. Georges Kurban, directeur du groupe CMA/CGM au Liban. Au second plan, M. François Abi-Saab.

photo M. Frédéric Clavier en conversation avec le capitaine du bateau.

UNE CONTINUATION DANS LA DUREE
L’ambassadeur devait, ensuite, rappeler la mobilisation de la France sur le plan humanitaire et rendre hommage aux Forces françaises pour leur engagement et leur disponibilité et, aux autorités libanaises, pour leur coopération de chaque instant. Puis, il a dressé l’inventaire du fret humanitaire du “Cap Camarat”, saluant la mobilisation et la coopération d’institutions françaises, du HCR, de l’Unicef et du PAM, ainsi que de plusieurs Etats membres de l’Union européenne. Il a, également, rendu un hommage appuyé “aux partenaires avec lesquels nous travaillons au Liban depuis le début de cette crise. Le Cabinet du Premier ministre, d’abord. Le ministère de la Santé, bien sûr, et le ministère des Affaires sociales avec lequel nous sommes en contact étroit, mais également les ONG libanaises que nous connaissons de longue date et dont nous savons le sérieux, l’engagement et le dévouement. Nous avons ainsi répondu aux demandes de plusieurs dizaines de ces ONG pour financer leurs actions d’urgence, leurs actions au profit des plus faibles et leurs actions maintenant au service de plus de 250.000 personnes déplacées. Je les salue toutes sans en nommer aucune mais toutes ont notre respect, notre affection, notre soutien. Cet effort de la France continuera dans la durée. Au-delà de cette aide urgente, c’est le rétablissement de la communication dans le pays qui est prioritaire et c’est pourquoi le président de la République a décidé d’envoyer 15 ponts métalliques d’urgence au Liban, des ponts Bailey qui seront installés sur place en liaison avec les autorités libanaises. Au-delà, nous serons présents à l’heure de la reconstruction dans le cadre d’une coopération renforcée avec votre pays”.

“Sachez que la France sera toujours à vos côtés”
Et l’ambassadeur de France de conclure en ces termes: “Nous sommes fiers, en toute fraternité, de conduire cette opération de soutien au Liban. Ce pays indépendant, souverain et libre. Ce pays dans lequel l’armée se déploie au Sud pour restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire. Ce pays dont la volonté de vivre, de panser ses plaies et de reconstruire dans l’unité nationale, est chevillé au corps. Ce pays dont le souffle et l’ambition nous impressionnent toujours. En m’adressant ce soir à vous, en m’adressant aux Libanaises et aux Libanais qui retrouvent leur terre et leur village, je leur dis l’amitié et la solidarité de la France. Sachez que la France sera toujours à vos côtés dans les bons et mauvais jours mais, aussi, dans les périodes de crise, comme elle le fut au cours de ces terribles semaines avec une ambition: vous aider et vous accompagner toujours sur le chemin de l’indépendance, de la paix, de la liberté, de la souveraineté sur votre propre territoire”.
A leur tour, Mme Nayla Moawad et M. Mohamed Khalifé ont remercié la France et les pays donateurs, avant d’effectuer une visite à bord du “Cap Camarat” qui, ce soir-là, symbolisait la fraternité entre les peuples.

Par Jean DIAB
Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4068 Du 26 Août Au 2 Septembre 2006
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