A.Y.A Antranik-Seven Executive Comitee organise une collective de peinture au centre Zabel Movsessian, groupant les œuvres de six artistes-peintres libanais d’origine arménienne: Hagop Kevorkian, Maral Panossian, Hrair, Panossian, Raffi Yedalian, Rita Massoyan Yedalian.
Maral Panossian.
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Raffi Yedalian. |
On sent, chez les six une recherche de la qualité et de la maîtrise du métier. Ils ont bien compris que l’on ne pouvait bâtir quelque chose de durable que sur des fondations solides, car la maîtrise des langages plastiques dans leur diversité, est la pierre angulaire de toute recherche artistique et picturale.
En effet, ils ne se contentent pas de représenter les éléments du monde réel ou imaginaire, mais recomposent ces éléments sur le support, en lignes, formes, couleurs et les organisent entre eux, afin de transmettre un message. Au-delà de la plasticité dans la reproduction des thèmes, quelques-uns sont parvenus à dynamiser l’expression, dépassant le simple caractère anecdotique. Ils ont, visiblement, réagi avec des tempéraments très diversifiés, ont refusé l’art des formules ou du seul métier et recherché une mesure esthétique où s’équilibrent les exigences de leur tempérament et l’exigence d’un ordre plastique nouveau.
Hagop Kevorkian.
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Lena Tchaghlassian. |
Des œuvres évoquant le symbole
des choses
Si quelques-uns parmi les exposants, semblent toujours tentés par une certaine forme de réalisme d’autres, par contre, quoique toujours figuratifs, se proposent d’interpréter librement leurs sentiments et de concilier, si besoin est, le figuratif, le symbolique et l’expressif. Ils cherchent à exprimer leur vision des choses, l’impression qu’ils ressentent et non l’objet ou la chose concrète qui a pu la provoquer. Les motifs qui peuplent les peintures sont, souvent, empruntés au monde réel; ils sont simplifiés, réduits, stylisés et librement interprétés. Ce n’est pas que ces plasticiens refusent le monde objectif, mais ils veulent, essentiellement, retenir le symbole des choses.

Rita Massoyan Yedalian. |
Chez certains, les œuvres se distinguent par la présence de champs de couleurs harmonieusement colorés, alors que la véhémence chez d’autres est telle qu’ils plaquent la couleur avec force, exaltent la pâte, tout en gardant à la forme sa fonction dynamique et à la composition rigueur et plasticité. Ceci implique une prise de conscience expressive, en même temps qu’une vision intérieure interprétée sur le plan formel. Les trois plus jeunes d’entre eux, à savoir: Lena Aydenian Tchaghlassian (1972), Raffi Dalian (1973) et Massoyan Dalian (1978), cherchent, visiblement, la signification émotionnelle d’un moment, d’un milieu, alors que chez eux la forme s’articule sous l’action de forces élémentaires que le peintre, tour à tour, subit et maîtrise.
Enfin, ils ont, tous, un point commun: ils cherchent leur propre identité, se veulent “peintres” à une période où les nouvelles technologies, l’art numérique, l’art vidéo… bouleversent le monde de l’art. Il faut les encourager, parce que l’un des écueils de notre époque et, plus particulièrement, de notre pays, est que l’artiste n’a plus aucun mouvement de groupe auquel il peut se rattacher, aucun courant majeur pour le guider; il doit donc tout trouver en lui-même et aller, peut-être, au-delà des tendances actuelles de l’art contemporain, pour trouver sa personnalité. |