Le congrès de l’Association Franco-Libanaise de Cardiologie: un grand succès d’audience et de sujets scientifiques

L’association franco-libanaise de car-diologie compte parmi ses membres d’éminents cardiologues francophones libanais, français et belges notamment. Elle a été fondée à l’initiative du professeur Jean Acar, ancien chef de service de cardiologie de l’Hôpital Tenon à Paris, qui est d’origine libanaise (son père est né à Deir El Kamar).

photo Une vue de l’assistance.

photo Les docteurs Carma Karam, Sobhi Dada et Guy de Gevigney présidant une session sur la maladie coronaire.

Le service du professeur Acar a connu plusieurs générations de jeunes cardiologues libanais venus apprendre les cardiopathies valvulaires chez un des plus grands spécia-listes mondiaux sur le sujet. L’association, aujourd’hui très dynamique, a tenu ses journées mi-mai à Beyrouth. Elles ont réuni la majorité des cardiologues libanais francophones, ainsi que d’éminents spécialistes étrangers tels que le professeur Jean Acar lui-même, le professeur René Krémer de l’Université catholique de Louvain, le professeur Pierre-Louis Michel, actuellement chef de service à l’hôpital Tenon à Paris, le professeur Louis Guize, spécialiste de la rythmologie cardiaque, le docteur Guy de Gevigney des hôpitaux de Lyon. De même que le docteur Christophe Acar, chirurgien cardiaque de grand renom et fils du professeur Jean Acar, le docteur Jean Marc Porte du Centre Cardiologique du Nord, ainsi que de grands noms de la cardiologie libanaise et des principaux hôpitaux universitaires francophones.
Les sujets abordés étaient des plus passionnants. Ils ont captivé une audience très nombreuse et de plus en plus fidèle à ce rendez-vous annuel de l’association.
La conférence inaugurale du congrès portait sur le thème “Ils étaient médecins”, sujet traité par le professeur René Krémer. Il a parlé de grandes figures de l’histoire qui avaient des diplômes de médecine et avaient exercé cette belle profession, comme le célèbre Che Guevara, ou encore le président Clemenceau, ou même Guillotin, l’inventeur de la fameuse guillotine, qui selon le professeur Krémer, ne mérite pas l’image négative qu’on a de lui car il destinait son invention à éviter les souffrances en abrégeant la mise à mort. Des sessions scientifiques consacrées à l’endocardite infectieuse, à la mort subite, à la maladie coronaire, à l’insuffisance cardiaque, aux valvulopathies, si chères au professeur Jean Acar ont beaucoup intéressé l’assistance qui a posé de nombreuses questions au sein d’un débat animé. Une session finale a été consacrée à la prévention cardio-vasculaire et notamment à l’hypertension artérielle, aux dyslipidémies et au diabète.

photo Le docteur Carma Karam a donné une conférence sur les traitements récents dans l’insuffisance cardiaque.

photo Le docteur Guy de Gevigney, qui exerce dans les hôpitaux de Lyon.

Le professeur Guize a parlé des résultats d’une grande étude réalisée sur l’arrêt cardiaque, qui montre qu’un grand nombre de ces arrêts surviennent à domicile ou dans la rue, souvent le dimanche ou tôt le matin. Il a affirmé que les chances de réussir à sauver les victimes sont directement liées à la vitesse à laquelle on appelle les secours, ainsi qu’aux manœuvres de réanimation faites immédiatement, comme le massage cardiaque qui reste essentiel et qui peut suffire même si on ne fait pas de bouche-à-bouche. Il a aussi parlé d’un appareil qui permet de délivrer un choc électrique en cas d’arrêt cardiaque, le défibrillateur automatique, qui peut être placé dans les lieux publics comme les gares ou les aéroports.
Le docteur Carma Karam, cardiologue, ancien interne et chef de clinique des hôpitaux de Paris et élève du professeur Acar, a parlé des derniers développements dans le traitement de l’insuffisance cardiaque ou comment rendre le traitement optimal. Elle a présenté notamment les grandes études vues aux plus récents grands congrès de cardiologie internationaux.

photo Le professeur Jean Acar,
cofondateur de l’association.

photo Le docteur Pierre-Louis Michel,
président.

Le docteur François Boustany, cardiologue libanais, installé en région parisienne a donné une très belle conférence sur le thème “L’âge d’or de la médecine arabe et sa transmission à l’Occident médiéval”. Il a rappelé que si la médecine a été créée à l’initiative des Grecs de l’école d’Hippocrate, ce sont les Arabes qui ont traduit et développé un grand nombre de concepts d’anatomie et de physiologie et qui ont permis la diffusion de ces connaissances au monde occidental de leur époque. Ces mé-decins étaient chrétiens ou musulmans, tous motivés et unis par le progrès de la science et des connaissances. L’ensemble des participants, notamment les étrangers, ont été chaleureusement remerciés pour leur fidélité et leur soutien permanent et désintéressé aux cardiologues libanais particulièrement dans les conditions difficiles que traverse notre pays.

Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4109 Du 9 Au 16 Juin 2007
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