La “Cow Parade” de Rio de Janeiro:
Une panoplie de couleurs et de créativité artistique
De notre correspondante au Brésil - Marie Bteiche

Non, on n’est pas à Bénarès, ni à Calcutta ou dans l’une de ces villes de l’Inde où on vénère les vaches, mais à Rio de Janeiro, lieu choisi pour la “Cow Parade” ou “Vach’Art”, exposition qui fait le tour du monde depuis 1999.

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Dès mon arrivée à l’aéroport international du Galià à Rio, juste à la livraison des bagages, je suis attirée par une énorme vache rouge affalée à quatre pattes arborant un foulard vichy et regardant passer avec ses grands yeux les milliers de passagers.
On m’informe que la ville de Rio est, depuis la mi-octobre, le lieu d’exposition de plus de cent cinquante vaches l’une plus belle et plus attrayante que l’autre.
Voulant profiter au maximum de ce spectacle unique, j’ai bravé les 38-40Þ de la météo et je suis partie pendant plusieurs jours, avec ma caméra à la chasse des vaches cariocas. Conçue à Chicago, aux USA en 1999 par l’homme d’affaires Peter Hanig, soutenu par Weisberg, de l’agence des affaires culturelles de la ville, l’exposition des vaches a attiré un million de visi-teurs et est devenue depuis lors un événement international. Elle sillonne les grandes villes des USA et d’Europe, la France, la Suisse, le Portugal, l’Espagne, la Russie, la Roumanie, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Afrique du Sud, l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, l’Argentine, le Brésil, à commencer par São Paulo et Rio de Janeiro. Après chaque exposition qui dure plusieurs mois, les vaches sont vendues aux enchères et les recettes versées à des organisations caritatives.

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DE COPACABANA À IPANEMA
Rio, la “cidade maravilhosa” avec sa nature magique et sa plus belle baie du monde, est fière d’accueillir la Cow Parade, appelée ici Cowriocas. Les sculptures des vaches en fibre de verre sont livrées blanches et, ensuite, décorées par les artistes locaux et des créateurs de mode qui utilisent des dessins, motifs et couleurs spécifiques aux cultures locales.
Les vaches cariocas sont riches en couleurs exotiques, mi-miques et attraits folkloriques. Réparties entre Copacabana et Ipanema, à la Barra de Tijuca, au centre-ville, elles ornent les plages dorées à perte de vue, les trottoirs mythiques face à la plage de Copacabana, les bouches de métros, les centres commerciaux, retiennent l’attention de toute la ville et des milliers de touristes qui les photographient à longueur de temps.

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UN VÉRITABLE CARNAVAL
C’est un véritable carnaval de vaches, précédant le vrai carnaval qui aura lieu le 5 février 2008.

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Parmi les vaches cariocas les plus photographiées, celle en face du mythique hôtel du Copacabana Palace, habillée en joueur de football brésilien, un ballon sous la patte, oreillette à l’oreille et lunettes de soleil sur le nez; ou cette autre habillée en Marilyn Monroe, la jupe rose en l’air et séchant ses cheveux blonds avec un gros séchoir noir, sans oublier le rouge à lèvres rose bonbon; ou cette autre assise sur une chaise de plage en maillot fuchsia, buvant une “agua de coco” (l’eau de noix de coco), boisson locale très rafraîchissante.

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Une autre très attirante aussi aux yeux bleus habillée en mariée, orne le très chic centre commercial “Rio Sul”. Et celle de la plage d’Ipanema parlant au téléphone dans une cabine, une serviette de plage sur l’épaule, ou celle préparant la cuisine avec une grande marmite posée devant elle, ou celle arborant un bikini rouge à petits pois blancs, ou bien celle de la très chic avenue Visconte de Pirajà, toute habillée en Chanel, collier en perles blanches et lunettes noires de star, ou bien celle toute zébrée chaussée en talons aiguille rouges!

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Autant de réalisations artistiques, de véritables chefs-d’œuvre drainant la foule de touristes et visiteurs, donnant encore plus de joie à une des villes les plus gaies et les plus allègres du globe, où tout le monde cultive l’art de la danse (samba), l’insouciance, la joie de vivre, la convivialité entre riches et pauvres, le mythe, voire l’adoration de la plage, du soleil et de la nature.

Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4133 Du 24 Novembre Au 1 Decembre 2007
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