Qui entrave la constitution
du gouvernement d’union nationale?
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Qui entrave la formation du gouvernement d’union nationale? A cette question, les “obstructionnistes” répondent en accusant les politiciens-chicaneurs qui convoitent des maroquins contrairement au quota établi par l’accord de Doha. Le Premier ministre désigné qui a déjà mis au point un avant-projet de Cabinet et attend la réaction des différentes parties, reconnaît qu’aucun portefeuille ne doit être accaparé et peut être pris en charge par un titulaire de n’importe quel bord...
“Qui entrave la constitution du gouvernement d’union nationale”?
Cette question, les Libanais bien pensants soucieux de la stabilité intérieure et de l’avenir de leur pays, ne cessent de se la poser.
Or, la réponse devient chaque jour plus claire et saute aux yeux. Quiconque exige des maroquins dits “souverai-nistes”, en est la cause principale. En effet, certains politiciens persistent dans leur action obstructionniste, sans prendre en considération le grand préjudice que leur comportement cause à la nation, à l’approche de la saison estivale et touristique.
Ces politicards avaient bloqué durant près d’un semestre l’élection présidentielle, provoquant avec le sit-in permanent du centre ville, la fermeture de plus d’une centaine d’établissements qui ont été contraints à licencier leur personnel, pour n’avoir pu poursuivre leurs activités durant près d’un an et demi...
Auraient-ils maintenant l’intention de faire traîner la crise gouvernementale, à cause d’un caprice qui les rend plus impo-pulaires?
Il est regrettable de constater que parmi ces politicards, fi-gurent quelques-uns de nos coreligionnaires (maronites), dont l’un exige le portefeuille des Finances... pour accepter de faire partie du Cabinet.
Ces ministrables ignorent-ils que le chef spirituel d’une communauté religieuse - en l’occurrence du Conseil supérieur chiite - réclame le portefeuille des Finances à un titulaire de sa communauté? Faute de quoi, il réclame l’institution d’un poste de vice-président de la République qui serait confié à ce dernier?
L’un de ceux qui insistent à prendre en charge ce portefeuille, est l’allié “privilégié” du Hezbollah et ce parti a sans doute un candidat à cette charge tellement convoitée pour on ne sait quelle raison! Son problème est donc avec le “parti de Dieu” et non avec ses coreligionnaires qui ne posent aucune condition pour faciliter la formation du premier gouvernement du nouveau régime, hormis celles définies par l’accord de Doha.
Cela dit, peut-on ne pas donner raison à Bkerké qui accuse “des politiciens maronites de rechercher les honneurs et l’argent”? S.Em. le cardinal Sfeir déplore “la persistance des divisions politiques au sein de sa communauté. On est encore loin de l’esprit évangélique qui recommande aux chrétiens de se mettre au service les uns des autres... Le Christ ne dit-il pas que les grands parmi vous soient vos serviteurs”?
Nous nous joignons à la hiérarchie maronite lorsqu’elle observe que “le renouveau spirituel recherché par le synode patriarcal n’a pas produit ses effets comme il se doit sur la classe politique”...
A bon entendeur, salut!
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Priorité au volet politique ou sécuritaire?
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A quoi doit-on accorder la priorité: au volet politique ou sécuritaire? Cette question est similaire à celle qui porte sur le point de savoir qui a été créé avant l’autre, l’œuf ou la poule? En vérité, les deux doivent être traités ensemble, l’un ne pouvant aller sans l’autre. Sans sécurité, il ne peut y avoir de vie politique valable et “sans l’entente, la sécurité ne peut être assurée par le fusil”, selon le directeur général des FSI.
Une controverse est instituée, après la conférence de Doha, sur le point de savoir si la priorité doit être acordée au volet politique ou sécuritaire de l’accord conclu à Qatar entre les parties libanaises antagonistes.
Le débat à ce sujet rappelle celui qui avait défrayé il y a bien longtemps la chronique et portait sur le sujet ci-après: qui a été créé avant l’autre, l’œuf ou la poule?
N’en déplaise aux obstructionnistes, les deux volets vont ensemble, l’un ne pouvant se stabiliser sans l’autre.
Fait à signaler: lors de leur rencontre à Doha; puis, durant la visite du président Sarkozy au palais de Baabda, les parties en conflit - le sont-ils toujours? - ont paru baigner dans une atmosphère euphorique, au point que tous se sont donné l’accolade et ont eu des apartés à propos de dossiers chauds qui retardent la formation de la combinaison ministérielle.
Mais par la suite, le climat détendu s’est échauffé une fois de plus, suite à de nouveaux incidents ayant perturbé la sécurité dans certains secteurs de la capitale et plus d’une région de province, les tout derniers s’étant produits durant le dernier week-end dans deux localités de la Békaa, à Saadnayel et Taalabaya.
Fait étrange: certains pôles de l’opposition, ont pris violemment à partie, un fois de plus, la majorité, la blâmant “de monter en épingle de tels incidents et, aussi, de leur donner la priorité sur le problème gouvernemental”.
Ceci est tout simplement aburde et inconcevable et on est en droit de se demander: Qui a intérêt à déstabiliser le pays après l’élection présidentielle et pourquoi certains milieux cherchent-ils à entretenir la tension, alors que le président du Conseil désigné est confronté avec le problème gouvernemental?
Le Conseil de sécurité intérieure a bien pris la “ferme décision” de sévir contre quiconque s’emploie à troubler l’atmosphère paisible ayant résulté de l’élection du nouveau chef de l’Etat et de la levée du sit-in du centre-ville. Ces deux événements ont eu pour conséquence immédia-te de réactiver les secteurs productifs et de ranimer les restaurants et cafés de Beyrouth qui avaient été désertés ou fermés durant plus d’un an et demi. Aussitôt, on prédisait un “été particulièrement prometteur”, le flux des touristes et des Libanais d’outre-mer ayant commencé à affluer par vagues successives, à tel point que le nombre des arrivées au cours de la première semaine de juin a atteint un chiffre-record, soit 7.000 personnes par jour.
Alors, à qui donner la priorité: à la politique ou à la sécurité? Aux deux en même temps, car l’une ne peut aller sans l’autre.
A nos politicards d’en prendre conscience et d’œuvrer en vue de les instaurer sans plus de retard. Et ce, en plaçant les intérêts de la patrie au-dessus de toutes les considérations. |
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Miliband: “Le Liban élément
de stabilité au Proche-Orient”
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Dernier venu dans nos murs, M. David Miliband, chef du Foreign Office, a tenu des propos qui en disent long sur la sincérité de ses sentiments à l’égard de notre pays. “Le Liban, a déclaré le chef de la diplomatie britannique, peut être un élément de stabilité au Proche-Orient, après avoir été victime de l’instabilité régionale”. De plus, il a promis le soutien du Royaume uni pour aider le pays des Cèdres à redémarrer en trombe et, les Libanais, à reprendre une vie normale.
Au moment où notre classe politique perd un temps précieux dans les chicaneries autour des maroquins et discute du sexe des anges, les émissaires des Etats frères et amis continuent à nous apporter leur soutien, afin d’aider notre pays à redémarrer en trombe et reprendre une vie normale.
Ainsi, après tant de personna-lités et de délégations venues dans nos murs au cours des dernières semaines, au terme de la rencontre de Doha ayant permis à nos politiciens-chicaneurs de reprendre le dialogue, le chef du Foreign Office a débarqué, cette semaine à Beyrouth, où il a eu avec les responsables des entretiens qualifiés de positifs.
Justifiant l’intérêt que le Royaume Unis nous porte, M. David Miliband a déclaré à son arrivée: “Le Liban peut devenir un élément de stabilité dans la région proche-orientale”.
Il a dit encore à l’issue de l’audience présidentielle: “J’ai expliqué au président Michel Sleiman notre détermination à compter parmi les amis du Liban. Aussi, allons-nous joindre nos efforts à ceux d’autres pays pour lui assurer la stabilité et des conditions de vie meilleures aux Libanais, après avoir été victime de l’instabilité régionale”.
Le chef de la diplomatie britannique a évoqué, notamment, le problème combien délicat que posent les fermes de Chébaa et d’en entretenir le secrétaire général des Nations unies. “Nous avons discuté d’un document pouvant confirmer la libanité de ces fermes et nous escomptons une solution rapide à ce dossier”.
M. Miliband a, également, tenu à souligner “l’importance de l’accord de Doha, tout en s’engageant à user des moyens dont dispose son pays pour assurer son application intégrale”.
Enfin, il a précisé que sa visite doit être considérée comme “un message politique clair, en rapport avec la place du Liban et sa contribution à la stabilité régionale”.
Par ailleurs, en infirmant la nouvelle de presse selon laquel-le la Grande-Bretagne allait contribuer à trancher le problème des armes dans les camps palestiniens, il a promis “d’œuvrer aux fins d’améliorer les conditions de vie des réfugiés”.
M. Miliband qui a gagné Israël, a laissé entendre qu’il soulèvera avec les responsables de ce pays la question des fermes de Chébaa. Il en discutera, aussi, avec les délégués de la France et des Etats Unis, en prévision d’un débat au Conseil de sécurité.
Dans le cas d’un accord, la Grande-Bretagne pourrait relancer une mission de marquage entamée depuis deux ans par un expert (Miklos Pinter) de côté israélien des fermes de Chébaa.
“Aide-toi et le ciel t’aidera”, dit l’adage. Il faut donc que nous nous aidions nous-mêmes, pour que les pays frères et amis continuent à venir à notre rescousse. |
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Histoire de maroquins... |
Chaque fois à l’occasion des consultations en vue de la formation du nouveau gouvernement, une lutte sourde oppose les différents ministrables, lesquels briguent les maroquins “souverainistes” ou de “services”, selon leur stratégie politico-électorale
L’émulation s’avère féroce à l’approche d’une consultation populaire, comme c’est le cas maintenant chez nous, des élections législatives étant prévues au printemps 2009. Les candidats-ministres tiennent à prendre en charge l’un ou l’autre des portefeuilles, selon que ces derniers servent leurs intérêts claniques ou électoraux!
Prenant part à cette “bataille des maroquins”, un parti local dénonce les tractations qui s’opèrent dans les conlisses et fustige les ministrables pour leur rejet systématique du portefeuille de l’Environnement. Il qualifie ce portefeuille de “souverainiste par excellence, parce qu’il défend la vie”. partant du fait que “nos ressources naturelles nous procurent la sécurité dans toute l’acception du terme, en tête de laquelle la sécurité de la santé et de l’approvisionnement en dentrées alimentaires sujet figurant en tête des préoccupations populaires”.
Et que dire, aussi, du portefeuille du Tourisme, ce secteur étant appelé à connaître maintenant un boom extraordinaire dépassant de loin tous les précédents records en terme d’afflux des touristes, des villégiateurs et, espérons-le, des investisseurs, une fois ceux-ci rassurés quant à la stabilité dont doit jouir le pays des Cèdres!
Il faut naturellement, que les futurs ministres placent l’intérêt supérieur de la patrie au-dessus de toutes les considérations, quelle que soit l’importance du portefeuille de leur point de vue personnel...
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