Nul n’a le droit de compromettre
la souveraineté du Liban et son avenir
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Alors que certains politiciens tentent de mettre des bâtons dans les roues du char de l’Etat depuis l’élection du président Michel Sleiman, Bkerké lui apporte un soutien total. Preuve en est, la visite que S.Em. le cardinal Sfeir a effectuée au palais de Baabda, à la tête d’une imposante délégation de prélats maronites, suivie de cheikh Mohamed Kabbani, mufti de la République.
Le vide présidentiel s’est prolongé durant six mois et il ne serait pas étonnant que les obstructionnistes essayent de faire traîner durant des mois le problème gouvernemental, en usant de divers moyens pour y parvenir.
Bien que cette fois, ils ne disposent pas des mêmes entraves et leurs conditions rédhibitoires ne produisent plus le même impact.
Puis, à la tête de l’Etat, il existe un homme à la hauteur des responsabilités, fermement déterminé à instaurer l’Etat de la loi, en réactivant les structures et les institutions constitutionnelles.
Il est possible que certains hallucinés s’emploient à mettre des bâtons dans les roues du char étatique, mais les Libanais dans leur écrasante majorité, ne resteront pas inactifs et neutraliseront tous les crocs-en-jambe que d’aucuns chercheront à effectuer, parce qu’ils sont maintenant à découvert et ont perdu leur efficacité.
Il faut dire que le chef de l’Etat a, dès le début, minimisé l’importance des obstacles placés en travers du chef du gouvernement désigné. Il l’a affirmé à la fin de ses consultations parlementaires et l’a redit, dimanche dernier à partir de sa résidence d’Amchit: “Le climat va changer et le peuple jouira maintenant de la quiétude à laquelle il aspire et dont il est privé depuis de longtemps”.
Le président Sleiman a, également, rassuré les citoyens quant à ses priorités, en tête desquelles s’inscrivent la sécurité intérieure et la stabilité politique, qu’il est résolu à consolider, “parce que sans elles, répète-t-il, le pays ne peut pas s’engager sur la voie du progrès, de la croissance et de la prospérité”.
Naturellement, les Libanais chacun dans son domaine et selon ses moyens, sont tenus de soutenir l’action présidentielle, “car une main seule ne peut applaudir”.
Il faut espérer qu’au moment où ces lignes paraîtront, le nouveau gouvernement aura été constitué et s’attèlera sans retard à la lourde tâche qui l’attend.
Certains appréhendent la resurgence des conflits lors de la rédaction de la déclaration ministérielle, que chaque partie représentée dans la combinaison gouvernementale voudrait rédiger selon ses propres vues, de manière à servir une politique déterminée ou à orienter le pouvoir dans un sens susceptible d’atteindre des objectifs, dont la nature ne fait pas l’unanimité à l’échelle nationale.
“Le Liban avant tout”, tel doit être le slogan du premier Cabinet du nouveau régime, en ce sens qu’il cessera d’être une scène où s’affrontent les conflits régionaux...
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En marge de l’unité des chrétiens:
un documentaire télévisé malvenu...
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Au moment où les chrétiens résidents et de la diaspora prônent l’unité des rangs, à l’effet d’assurer de meilleures condition de vie et un avenir prospère à notre peuple, une chaîne de télévision, dont les responsables se réclament de la communauté, a diffusé dimanche dernier, un documentaire sur le “massacre d’Ehden” - qui remonte à trente ans - au risque de raviver la haine et la zizanie. A vrai dire, il s’agit d’un documentaire malvenu que les téléspectateurs auraient préféré ne pas voir...
On ne cesse de parler de “l’unité des chrétiens”, spécialement au sein de la communauté maronite et Bkerké œuvre sans répit en vue de la concrétiser.
Malheureusement, certaines “bêtes galeuses” se réclamant de cette communauté, dont nous faisons partie, persistent à y semer les germes de la zizanie... Tout en prétendent agir à l’effet “de récupérer les droits spoliés de nos coreligionnaires marginalisés depuis des années” (sic).
A cette fin, des obstructionnistes ont bloqué durant un semestre l’échéance présidentielle et semblent se démener, à présent, pour retarder la constitution du premier gouvernement du nouveau régime...
Cela dit, notre propos a pour sujet la diffusion, par une chaîne de télévision d’un documentaire malvenu relatif au massacre d’Ehden, lequel remonte à trente ans et que ladite chaîne fait assumer aux Forces libanaises... Et ce, en rappelant certains faits ayant précédé et suivi cette déplorable affaire qui a noirci l’histoire des maronites, gens connus pour leur pacifisme et leur esprit d’ouverture.
Quel intérêt cette chaîne avait-elle à rappeler de si tristes souvenirs, au risque de provoquer des dissensions au sein de notre communauté, après avoir isolé Bkerké, cherché à affaiblir la magistrature suprême et à discréditer les Forces libanaises? Pourquoi donc remuer le couteau dans la plaie, alors qu’il est de notoriété publique que le “massacre d’Ehden” avait été précédé d’une série d’attentats perpétrés en 1978 contre des cadres et des responsables des Kataëb au Liban-Nord?
Tout le monde reconnaît que le massacre d’Ehden a été une terrible tragédie, autant que les crimes dont été victimes des membres des Kataëb. Aussi, aucune des parties qui y ont été impliquées, ne peut se vanter et tirer gloire de ce qui s’est produit.
A quoi sert-il de remuer le passé en ce moment précis? Les Libanais bien pensants se posent la question sans lui trouver une réponse convaincante. Puis, si on devait ressusciter le sombre passé, on devrait évoquer un autre massacre non moins tragique perpétré, cette fois, dans l’église de Miziara le 16 juin 1957 qui s’était soldé par une trentaine de victimes!
Non, vraiment, la chaîne de télévision ne peut s’honorer d’avoir ramené dans les esprits une période combien indigne de notre Histoire, alors que Bkerké multiplie les exhortations et les appels en vue des retrouvailles maronites, sans lesquelles l’unité nationale restera aussi insaisissable qu’un mirage dans le désert... |
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Autour de la Rencontre
des forces de l’opposition chrétienne
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Un nouveau rassemblement politique vient de se former, dont la naissance a été annoncée à partir de la résidence du général Michel Aoun, à Rabieh. La Rencontre des forces de l’opposition chrétienne - c’est son nom - aurait pour conséquence, croyons-nous, d’attiser la haine et de semer la division parmi les fractions chrétiennes déjà profondément séparées...
Un nouveau rassemblement politique vient de se former dont la proclamation officielle est fixée au 4 juillet: il s’agit de la Rencontre des forces de l’opposition chrétienne, dont les membres ont tenu leur première réunion en la résidence du général Michel Aoun à Rabieh. Sa couleur et sa tendance sont donc connues à l’avance.
Ce rassemblement compte parmi ses fondateurs une nouvelle recrue, différente des éléments qui constituent le Courant patriotique libre, le Bloc parlementaire de la réforme et du changement et leurs alliés habituels; nous avons nommé M. Karim Pakradouni, ancien chef des Kataëb. Son ralliement confirme le différend l’ayant amené à quitter, il y a quelques mois, le parti Kataëb, auquel il avait adhéré dans sa prime jeunesse.
C’est lui, d’ailleurs, qui a donné lecture du premier communiqué de la R.F.O.C. Il y est précisé que le nouveau rassemblement tient “à disposer de deux maroquins souverainistes au sein du Cabinet d’union nationale”. De plus, il réitère sa confiance dans la personne du président Michel Sleiman, en précisant, toutefois, “qu’à Doha, nous avons convenu d’attribuer le portefeuille de la Défense et non celui de l’Intérieur, à un titulaire de son choix”...
Et quoi encore? Cette autre proclamation: “La nouvelle combinaison gouvernementale doit sauvegarder la dignité des chrétiens, mettre fin à leur marginalisation, tout en assurant leur présence et leur rôle” (sic).
Il faudra attendre le 4 juillet pour être plus amplement informé du programme du R.F.O.C. et de ses autres objectifs.
Il y a lieu de constater que l’annonce de sa création a suivi de 24 heures, la diffusion d’un documentaire sur le “massacre d’Ehden” et on a signalé, le même soir, un attentat à la bombe contre le bureau de M. Antoine Zahra, député de Batroun, dans cette localité nordiste.
Fait à signaler: aux législatives de 2005, les cinquante villages de cette circonscription - tous maronites à quelques exceptions près - ont élu M. Zahra, candidat des Forces libanaises et non celui du Courant patriotique libre (aouniste).
Une remarque s’impose ici: ce nouveau rassemblement politique émerge sur la scène locale, alors que des voix s’élèvent au sein de la communauté maronite, celle de son chef spirituel en tête, pour prôner la réunification des rangs et lui épargner d’autres drames.
Serait-ce donc un courant hostile à l’entente et à l’unité communautaire et nationale, qui s’annonce, laissant craindre des temps encore plus sombres pour la communauté maronite? Celle-ci ne cesse de régresser, alors que les autres suivent une courbe ascendante et, partant, empêchent leurs membres de s’expatrier... |
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Sommet spirituel à Baabda |
Certains milieux à l’esprit anti-clérical peuvent continuer à s’y opposer, pour des raisons n’ayant plus besoin d’être ressassées: la tendance au Liban reste en faveur de l’intervention des chefs spirituels dans les affaires publiques.
Preuve en est qu’au cours de l’audience que le chef de l’Etat a accordée, la semaine dernière, à une délégation de prélats maronites dirigée par S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir, il a été sérieusement question de tenir un sommet spirituel islamo-chrétien au palais de Baabda, à une date qui sera fixée ultérieurement et ne semble pas être éloignée.
De fait, l’entretien entre le président Sleiman et les prélats a porté sur les moyens à mettre en œuvre pour préserver la paix civile et le désir de vivre en commun entre tous les Libanais, spécialement en ce qui a trait aux relations entre les différentes communautés nationales, en vue de les prémunir contre tant de dangers qui les menacent. Et ce, à l’effet “de consacrer le rôle du Liban dans son environnement et partout dans le monde, en tant que message d’ouverture et d’interaction entre les civilisations et les cultures”.
Ce rôle du pays des Cèdres et sa mission sur la mappemonde, ont été détectés par S.S. Jean-Paul II qui a présenté le Liban comme un “pays-message”. Ce qui a eu pour conséquence de faire tourner les regards vers cette terre bénie où se sont multipliées la canonisation ou la béatification de personnes mortes en odeur de sainteté, la dernière devant avoir lieu dimanche et pour la première fois loin du Vatican, celle de Bouna Yaaqoub.
Allons-y donc pour le sommet spirituel, qui devrait déboucher sur un comité de suivi chargé d’assurer la stricte application de ses recommandations.
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