Diplomate de carrière, conjuguant tact, savoir et convivialité, M. Hussein Rammal, nommé ambassadeur du Liban à Berne en juillet 2007, a présenté ses lettres de créance au président de la Confédération helvétique le 15 juillet 2008. Ce retard est dû à la situation qui prévalait au Liban... Débordant d’énergie, il s’active pour intensifier les relations bilatérales sur tous les plans entre le Liban, “surnommé la Suisse de l’Orient” et la Suisse. Ce pays à la diversité linguistique, est densément peuplé et d’étendue restreinte, mais son rayonnement déborde ses frontières.

L’ambassadeur Hussein Rammal dans son bureau à l’ambassade du Liban à Berne.

L’ambassadeur Rammal et son épouse Zeina en compagnie de M. Ban Ki-moon et son épouse.

Heureux de sa nomination, M. Rammal nous confie: “Ici, je suis au cœur de l’Europe et l’intérêt est beaucoup plus important qu’ailleurs où j’étais en mission. C’est un pays dont la prospérité est liée à la tradition commerciale et à la mentalité politique favorables à une activité financière réputée...”. Siège d’organisations internationales, la Suisse demeure un ilôt, à l’écart des turbulences politiques et économiques.
A sa résidence à Muri, zone hyper chic et tranquille de Berne, le drapeau libanais vibrait harmonieusement, en accord avec la douceur du paysage et du climat, dévoilant une fois de plus la fierté d’un pays qui ne saurait mourir...
Cette résidence s’élève au milieu d’un immense parc parsemé d’arbres, ombragé par des cèdres et enrichi d’un jardin dont on peut admirer la qualité exceptionnelle des potagers et des légumes, remarquablement entretenus par l’ambassadrice Zeina qui a, d’ailleurs, réaménagé la décoration intérieure de la résidence avec goût, richesse et élégance.
Dans ce beau cadre, nous nous sommes entretenus avec M. Rammal, sur des sujets d’ordre général se rapportant à sa mission en Suisse.

L’ambassadeur en compagnie de notre collaboratrice Jeanne Massaad à l’entrée de la résidence.

L’ambassadeur Rammal présentant ses lettres de créances au président de la Confédération helvétique, M. Pascal Couchepin.

Les relations libano-suisses en développement permanent
Comment qualifiez-vous les relations entre le Liban et la Suisse?
Les relations connaissent un développement permanent. La Suisse suit de près l’évolution de la situation au Liban et voue un sentiment d’amitié et de sympathie à notre pays... D’ailleurs, l’ex-présidente du Conseil fédéral, Mme Micheline Kalmeray, a dépêché, à maintes reprises, un envoyé spécial à Beyrouth l’ambassadeur Didier Ffister, pour une médiation entre les parties libanaises en désaccord. Les tentatives en ce sens continuent avec la même intensité.
Sur le plan commercial, les échanges connaissent un essor considérable dans les domaines de la bijouterie, des médicaments, etc... La balance commerciale entre la Suisse et le Liban étant équilibrée.
Sur le plan cutlurel, beaucoup d’activités sont déployées par les associations libano-suisses, particulièrement dans la ville de Genève. Le conseiller administratif de cette ville, en charge de la culture, M. Patrice Mugny, s’est rendu à Beyrouth avec le comité d’organisation pour la préparation d’un projet culturel “les journées de la science”. Ce projet conçu en coopération avec le ministre de la Culture, M. Tarek Mitri, à l’époque et la mairie de la ville, est toujours en voie de réalisation dans le cadre de “Beyrouth - ville de la culture”.
Quant à la présence libanaise en Suisse, elle est de l’ordre de 10 à 15.000 Libanais qui travaillent dans le domaine financier et commercial (automobile, horlogerie, banque). La colonie libanaise compte des hommes d’affaires éminents qui dirigent des sociétes financières fort connues. Il y a, certes, quelques Libanais qui sont sans papiers. Aussi, œuvrons-nous avec le gouvernement fédéral et la Sûreté générale libanaise pour remédier à ce problème.
En Suisse, nous sommes au cœur de l’Europe et l’intérêt est beaucoup plus important ici qu’ailleurs où j’étais en mission. La colonie libanaise étant plus importante, j’essaie de déployer tous les efforts nécessaires pour améliorer encore davantage les relations sur tous les plans, car la Suisse et le Liban ont des liens amicaux ancestraux.
Quel est votre meilleur souvenir de diplomate?
J’étais en mission en Corée du Sud, à titre d’ambassadeur. Là, j’ai rencontré M. Ban Ki Moon qui était, à l’époque, ministre des Affaires étrangères. J’ai coopéré avec le gouvernement coréen pour la participation de 350 soldats, techniciens, ingénieurs et médecins coréens, dans le cadre de la Finul, pour aider à la reconstruction des régions dévastées par la guerre.
Quel est l’objectif de la visite du président de la Confédération helvétique M. Pascal Couchepin au Liban?
La visite du président Couchepin constitue un soutien au président de la République libanaise, le général Michel Sleiman, après son élection à la tête de l’Etat. Elle s’inscrit dans le cadre des contacts permanents et des échanges des points de vue sur les perspectives du développement, du renforcement des relations bilatérales et des problèmes actuels de la vie internationale.
Aussi, est-ce un soutien total au Liban dans le processus de normalisation remis en fonctionnement, la Suisse pouvant apporter tout l’appui nécessaire dans la mesure du possible. Nous sommes en contact permanent avec les autorités libanaises et suisses pour une préparation réussie de cette visite qui se déroulera du 3 au 5 octobre prochain. Le président sera à la tête d’une délégation importante comprenant le conseiller diplomatique, le collaborateur personnel, le vice-secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, l’assistant du directeur général et le président de la section de Presse au palais fédéral.
Outre le cadre officiel, cette visite est aussi un témoignage personnel de sympathie et d’amitié à l’égard du Liban et des Libanais avec qui le président Couchepin a noué des relations solides puisqu’il a visité le Liban auparavant à deux reprises.
La Suisse accorde une importance particulière au Liban et n’épargne aucun effort pour aider à l’épanouissement des relations sur tous les plans, notamment humanitaire, culturel et social.