L’ultime hommage de
l’Amérique et du monde à
Michael Jackson “Nous sommes le monde et nous sommes les meilleurs” |
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We are the world and we are the best”, cette phrase prononcée solennellement par la députée démocrate du Texas, Sheila Lee Jackson - annonçant une prochaine résolution pour nommer le roi de la pop “citoyen du monde” - a constitué l’un des temps forts de la cérémonie d’hommage à Michael Jackson, mardi 7 juillet au Staples Center de Los Angeles.
Ce fut un concert musical, sur fond de gospels, animé par des vedettes et accompagné d’hommages d’artistes (dont celui de Brooke Shields qui n’a pu retenir ses larmes), de personnalités et de témoignages de membres de la famille; alors que sur un écran géant s’affichaient par l’image les étapes de la vie du “roi de la pop”, depuis son enfance jusqu’à sa plénitude. De plus, de nombreuses inscriptions et déclarations d’amour étaient projetées, ainsi que le fameux “This is it” (C’est tout) en lettres géantes illuminées, accompagnant en toile de fond les dernières scènes de ses répétitions avant son concert come-back de Londres. “Ce sont mes derniers shows. This is it veut vraiment dire que ce sera tout”, avait annoncé l’artiste la veille de sa mort. En effet, ce sera le dernier acte d’une courte vie de gloire et de déclin.
Une commémoration vibrante
en musiques et en paroles
La vedette de Motown, Smokey Robinson a ouvert la cérémonie de plus de 2 heures en lisant des messages de Diana Ross et de Nelson Mandela. Puis, Mariah Carey a entonné avec une émotion contenue un des grands tubes de Jackson, I’ll Be There. Se sont succédé, principalement, des vedettes et des orateurs de la communauté afro-américaine, Lionel Richie (coauteur de We are the world), Stevie Wonder, Usher interprétant Gone Too Soon et fondant en larmes, Jermaine Jackson chantant Smile, une chanson composée par Charlie Chaplin.
De nombreux autres témoignages: pour Berry Gordy, “Michael est monté en orbite et n’est plus redescendu”, mais le fondateur de Motown a quand même évoqué “les moments tristes et les décisions discutables”. Quant à la rappeuse Queen Latifa, elle a lu quelques vers de la poétesse Maya Angelou, alors que les champions de basket: Magic Johnson, aux côtés de Kobe Bryant, ont affirmé: “Il a ouvert tant de portes pour les Afro-Américains”. A suivi un des moments les plus poignants où l’actrice et chanteuse Jennifer Hudson a interprété Will You Be There, une chanson de l’album Dangerous forte comme un gospel et dans une mise en scène répétée par Jackson lui-même pour les concerts à venir (même lieu, même chorégraphie, mêmes danseurs et la voix off de Michael).
L’émotion est aussi venue de l’actrice Brooke Shields qui a humanisé Jackson en parlant de leur amitié, de leur complicité d’enfants stars (elle, à 11 ans, lui, à 5 ans) et de leurs rires avant de lire un extrait du Petit Prince de Saint-Exupéry. “Il voyait tout avec son cœur et maintenant il est accroché à un croissant de lune”, a conclu en larmes Brooke Shields. A la fin de la cérémonie, Paris (11 ans) la fille de Michael Jackson, dont on voyait le visage pour la première fois, s’est effondrée en larmes en disant au micro que son “daddy était le meilleur du monde”.
Un autre grand moment de la commémoration a été l’intervention du révérend Al Sharpon qui, dans un sermon passionné destiné à défendre la mémoire de Michael Jackson et à rattacher l’homme qui avait blanchi sa peau, à la culture noire. “Je veux que ses enfants le sachent: votre papa n’avait rien de bizarre”, a affirmé avec force le révérend qui depuis la mort du chanteur s’est plaint de la couverture des médias, “qui n’ont pas traité Frank Sinatra ou Elvis Presley ainsi”. Car on a reparlé des comportements étranges de la star, ses chirurgies esthétiques, le blanchiment de sa peau, les faux mariages, les enfants blancs, les mères porteuses, les accusations de pédophilie et son abus de médicaments. Mais ce mardi 7 juillet au Staples Center ce n’était qu’“affirmation et déni”.
A la fin de la cérémonie retransmise en direct dans le monde entier, toute la famille Jackson est montée sur scène pour chanter en guise de finale We are the World, alors que la cérémonie avait débuté deux heures plus tôt au son de We’re going to see the king, chanté par un chœur gospel. Un ultime hommage et une dernière consécration à l’un des plus grands artistes de tous les temps. Supputations et interrogations Une semaine après la disparition brutale de Michael Jackson, le mystère de sa mort prématurée soulève toujours des interrogations. Ni l’autopsie officielle des médecins légistes (dont les résultats ne devraient être connus que dans quatre à six semaines), ni celle d’un légiste privé n’ont livré leur secret.Ce retard dans l’annonce des causes du décès laisse la part belle à la prolifération des rumeurs dont l’une se focalise sur la présence d’une overdose médicamenteuse.
Apparemment frustrés par un manque d’informations sur les circonstances de sa mort, les membres de la famille Jackson sont blessés - selon le pasteur Jesse Jackson - parce qu’ils ont perdu un fils et que la plaie est maintenue ouverte par le mystère et les questions autour de la cause de sa mort. Que s’est-il passé pendant les dernières heures de la vie de Michael Jackson? La police de Los Angeles a tenté de reconstituer le puzzle en interrogeant une nouvelle fois le docteur Conrad Murray. Il serait le seul à savoir vraiment ce qui s’est passé au moment du malaise cardiaque de la star dans sa résidence de Holmby Hills, au-dessus du Sunset Boulevard. Selon une déclaration de la police, le “docteur Murray s’est montré coopératif et a fourni des informations qui feront avancer l’enquête”. Plusieurs sources annoncent que ce docteur aurait fait une injection de Demerol au chanteur peu de temps avant sa mort. Le Demerol qui aurait été administré fait partie de la très riche panoplie des médicaments antidouleur. Ce médicament est puissant et ne peut être pris que sur prescription médicale et sous étroite surveillance. Il est notamment administré après des interventions chirurgicales selon des doses calculées en fonction de la douleur ressentie par le patient. On parle, aussi, d’un autre médicament le Propofol (un puissant anesthésique) qui aurait été retrouvé chez le roi de la pop. Selon les déclarations sur CNN d’une infirmière qui aurait travaillé pour Jackson, celui-ci l’avait suppliée quelques jours avant son décès, de lui donner ce médicament administré par injection. Accro aux antidouleurs, Michael Jackson souffrait, selon elle, de fatigue extrême et d’insomnies violentes. Pour sa part, le quotidien britannique The Sun révèle que selon l’une des autopsies pratiquées sur lui, le chanteur ne pesait plus que 50 kg, son corps était couvert de traces de piqûres et son estomac contenait des restes de médicaments. |
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Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4218 Du 11 Au 18 Juillet 2009 |
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