Telles sont les conséquences des options américaines au Moyen-Orient: des dépouilles en Irak, des tués en Somalie et en Afghanistan, des listes de martyrs à Gaza et en Cisjordanie. Mlle “Condi” a insisté sur le retour de la fille de Zoulficar Ali Bhutto que Dia el-Hak a exécuté en 1977; puis, il est mort à son tour au mois d’août 1988 au Pakistan, au terme de huit années d’exil entre Londres et Abou-Dhabi, sous prétexte que c’est un facteur de renforcement de la démocratie et un barrage face au talibanisme. rampant. Le chef de la diplomatie américaine a ajouté l’ambition politique de Benazir d’assumer la présidence du Conseil. Elle a jugé l’occasion propice au retour et est tombée dans le piège, le Pakistan ayant beaucoup changé. Les islamistes ont pénétré dans chaque rue d’Islamabad et Rawalpindi, ville des casernes militaires, siège du commandement de l’Armée, des agences de renseignements et de la sécurité et Karachi, capitale économique d’un pays de 140 millions d’habitants, du désordre et arrière-jardin des talibans et d’al-Qaëda.
Puis, Benazir a mal fait ses comptes, lorsque le président Perwez Moucharraf et les mouvements islamiques se sont parlés entre eux. Elle a torpillé les ponts avec ses alliés et ses adversaires, sur base d’une légitimité historique n’existant plus que dans son cerveau et est devenue de ce fait, sans protection. D’aucuns ont dit qu’elle est revenue pour mourir et a rejoint son père qu’elle voulait venger. Mais elle est abattue à son tour sur le bord du chemin par des organisations ou des mouvements jihadistes.
La plupart des Libanais insistent sur la lapidation de ce temps difficile, alors que les affaires de la chose publique sont complexes, aucun indice de gain dans la bourse gouvernementale. Certains demandant: Où est le problème? Et l’Italie est souvent sans Premier ministre, ni gouvernement. Le Liban a connu cette situation à la fin des années 60 et il est, à présent, en état de grand danger, en tant qu’Etat, qu’entité, qu’institutions et existence, à l’ombre d’une division étant, en apparence, l’échéance gouvernementale et au fond, une antinomie de la vision, des options et de la position de la petite patrie sur la carte du Moyen-Orient et ses conflits. D’aucuns insinuent que la “guerre” s’est transposée après la résolution 1701 et le déploiement de l’Armée libanaise aux côtés des forces de la Finul, aux lignes de démarcation intérieures. Revenons à ce qu’a dit le Guide suprême de la révolution islamique, Ali Khaménéi, lors de sa rencontre avec le président Nabih Berri: “Le Liban est une terre de la confrontation avec l’Amérique et Israël”. Et l’axe libanais acquis à l’Iran qui surveille, minutieusement, la politique américaine, réalise que le président Obama, les lobbies et le parti démocrate ont régressé à la lumière des derniers résultats politiques et la domination des républicains sur le Capitole, lesquels ont passé de la défensive à l’offensive.
C’est une première lecture de la crise actuelle, dominée, à son tour, par la situation gouvernementale. A l’ombre des climats marqués par le manque de confiance, comme par le jeu du visage et du masque, Saad Hariri s’est empressé, en dépit des options de l’opposition, de confirmer ses constantes dans l’approche démocratique, comme de son attachement radical à l’unité de la terre et du sauvetage des institutions. Toute autre initiative est non constitutionnelle et contribue, sans nul doute, à approfondir la brèche. Etant entendu que la crise est plus grande que la décision et le dialogue. Elle est, en profondeur, entre deux équations: la première est stable représentée par la crise institutionnelle dans le système confessionnel. La seconde étant animée; elle consiste dans le conflit des joueurs régionaux œuvrant en faveur du changement géopolitique au Moyen-Orient, en plus du rôle et de la position du Liban à l’intérieur de cet axe.
Entre le 14 février 2005 et le 24 décembre 2009, est un espace chargé de crises entachées de sang et de secousses ayant failli ébranler les fondements de la patrie, de l’Etat et de l’entité. La mémoire des Libanais alourdie par les blessures depuis 1975, n’a pas emmagasiné en l’espace de quatre ans, tant de douleurs et de malheurs. N’était leur attachement à cette terre, ses fils l’auraient reniée, parce qu’elle s’est transformée en vallée de larmes et en grand cimetière.
Toutes les amulettes ne conjurent pas, seules, les mauvais esprits. Il faut reconnaître que la “légalité internationale” pourchasse la légalité libanaise, à l’intérieur du Conseil de sécurité et dans la rue, alors que de grandes capitales s’emploient à intégrer, sinon à neutraliser les effets de toutes les crises qui se succèdent, comme si nous avons perdu la boussole...
Un analyste hindou dit que le Pakistan est un Etat formé de parties de la diaspora que Mohamed Ali Janah a créée et voilà qu’il s’oriente vers le néant.
Mais qu’en est-il en Palestine après la guerre des tribus? Et le Liban restera-t-il sans chef de gouvernement et son équipe jusqu’à la disparition de la République?
Cinq crises enchevêtrées dans la région, la seconde étant la plus difficile, celle de la Palestine. Le président Abbas paraît pessimiste, n’ayant en main que l’appel au secours. Le président Obama comme dans les films d’Hollywood, a révélé sa vision de l’instauration d’un Etat de Palestine, mais les Arabes, déçus par les vaines promesses, depuis Kissinger, Cyrus Vance, Warren Christopher et Madeleine Albright, jusqu’au “Libanais” George Mitchell, disent que la proclamation de Washington manque de mécanisme et d’agenda, son premier objectif étant d’admettre la cause dans la chambre des soins intensifs; puis, de la soumettre à une mort lente. De là, la relation est claire entre une série de crises qui commencent au Liban, passent par Bagdad et ne prend pas fin à Saada la yéménite.
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