A l’invitation de la présidence de la République, Carlos Slim Hélou, l’homme d’affaires mexicain d’origine libanaise, a effectué une visite de quelques jours à la terre natale de ses aïeux, au cours de laquelle il a reçu tous les honneurs de la part du chef de l’Etat, des présidents de la Chambre et du gouvernement. Il a mis à profit ce séjour pour visiter les principaux sites historiques, touristiques et archéologiques du pays et se rendre dans les deux villes dont il est originaire Jezzine, du côté paternel et Baabda, du côté maternel. Il s’est informé des projets de reconstruction au Liban, a manifesté son intention d’y investir, exprimé son émotion et sa joie face à tant de chaleur hospitalière et s’est dit déterminé à encourager, ses enfants et petits-enfants à venir au Liban. Les déjeuners et dîners en son honneur se sont succédé et il a vécu à un rythme incroyable durant six jours qui resteront à jamais gravés dans son cœur. L’homme est simple, un visage de bonhomie, souriant et on oublie en sa présence qu’on est devant le personnage le plus riche du monde. Il s’exprime peu et n’aime pas accorder d’interview.
 Le chef de l’Etat Michel Sleiman a remis à Carlos Slim Hélou l’insigne en or du Mérite libanais
et offert le soir un dîner en son honneur. |
 Le patriarche maronite Mar Nasrallah Sfeir offrant à Carlos Slim Hélou, un livre sur l’histoire des maronites. |
L’idée de cette visite a germé lors du Congrès maronite mondial à Los Angeles en juillet 2009. Les participants: Ziyad Hayek, SG du Conseil de la privatisation; Charles Hajj et Antonio Andary ont évoqué avec Slim cette perspective. La Fondation maronite que préside l’ex-ministre Michel Eddé a pris, alors, l’initiative de concrétiser ce retour aux sources.
L’invitation lui fut par la suite adressée par le président de la République, Michel Sleiman, déterminé à encourager tout lien entre les résidents et les fils de la diaspora à plus forte raison lorsqu’il s’agit d’une personnalité du calibre de Carlos Slim Hélou, une fierté pour le pays du Cèdre.
Celui-ci est arrivé à Beyrouth dans l’après-midi du jeudi 11 mars à bord de son jet privé, accompagné de son fils Patricio et de son neveu Joe Slim. Son second fils, Carlos Junior (Carlito) l’a rejoint deux jours après avec Alberto Slim, fils du neveu.
Vendredi 12, vers dix heures du matin, il était reçu au palais présidentiel de Baabda par le président de la République, Michel Sleiman qui lui a remis l’insigne en or du Mérite libanais et a offert un dîner le soir même en son honneur.
Slim qui effectuait sa deuxième visite au Liban depuis 1964, s’est dit heureux de revoir son pays d’origine et de constater les progrès réalisés sur le plan de la reconstruction et du développement et s’est montré disposé à contribuer à un certain nombre de projets d’envergure à réaliser dans différents domaines et a vivement remercié le président Sleiman de son accueil.
Après un bref passage à la ville de Baabda, il s’est rendu à Aïn el-Tineh pour rencontrer M. Nabih Berri, président du parlement. Leur conversation a porté, notamment, sur le rôle de la diaspora libanaise, sur le Sud, Jezzine et les besoins de cette région où M. Slim envisage d’investir.
Il a été, ensuite, l’hôte à déjeuner de M. Saad Hariri, Premier ministre, en sa résidence au cœur de Beyrouth. Les deux hommes ont évoqué la situation au Liban et les possibilités d’investissements. Le milliardaire libano-mexicain s’est rendu à Solidere où son PDG, Nasser Chammah lui a fait un large exposé des projets de développement et de reconstruction du centre-ville. Il s’est promené dans les souks de Beyrouth et a exprimé son grand intérêt pour les vestiges archéologiques mis au jour dans la capitale.
 A Jezzine, Slim s’initie au jeu du sabre et du bouclier. Il a été reçu en grande pompe dans la ville natale de son père. |
 A Baabda: de g. à dr.: Georges Hélou, Nelly Hélou, le colonel Khalil Hélou, Carlos Slim Hélou, Dr Sami Hélou, Me Antoine Khoury-Hélou, Rachid Fayad et son fils Patricio. |
Au siège patriarcal de Bkerké
La journée du samedi 13, commence par une visite à la ville de Baalbeck; puis, un déjeuner offert par l’ex-président de la République, Amine Gemayel à Bikfaya.
Dimanche fut une étape importante du séjour, marquée par la messe à Bkerké au siège patriarcal maronite, suivie d’un déjeuner organisé par la Fondation maronite dans le monde. Dans son homélie, S.Em. le cardinal Nasrallah Boutros Sfeir a, notamment, affirmé que “l’Eglise maronite est fière d’avoir Carlos Slim pour fils”. Lors du déjeuner auquel ont pris part deux autres éminentes personnalités libanaises, Carlos Ghosn et Gilbert Chaghouri, Carlos Slim Hélou a exprimé sa joie et sa fierté d’être accueilli si chaleureusement dans un pays que ses parents aimaient tant. Il s’est dit “confiant en l’avenir du Liban, un pays plein d’énergie qui saura prendre le chemin du développement économique grâce aux liens qui doivent se tisser avec les fils de la diaspora”.
Nehmat Frem, vice-président de la Fondation maronite, a longuement évoqué l’importance de cette visite. Après Bkerké, Slim s’est rendu à la nonciature apostolique; puis, au couvent d’Annaya et à la tombe de Saint Charbel.
Lundi, à Jezzine terre natale de son père, Carlos Slim a été reçu en grande pompe par des membres de sa famille, le président du Conseil municipal, l’administrateur du Liban-Sud par intérim, des députés, et des notables. Il a visité l’église de la Vierge et celle de saint Maron et s’est rendu à la vieille maison de ses parents. “Je suis fier d’être parmi vous, a-t-il dit. Nous devons travailler ensemble émigrés libanais et enfants du pays pour élargir les horizons des jeunes”.
Mardi il s’est rendu au Nord à Mar Licha, aux Cèdres et s’est longuement attardé au musée Gebran à Bécharré, car il porte une grande admiration à ce grand écrivain libanais et une profonde connaissance de son œuvre. Mercredi, il a visité la grotte de Jeita; il avait été auparavant à Jbeil (Byblos) et a quitté mercredi en fin de journée promettant de revenir.
Exclusif Carlos Slim Hélou a effectué, le vendredi 12, une brève visite à Baabda, ville natale de son grand-père maternel, Youssef Saleh Hélou. Il s’est rendu sur les lieux de la propriété ancestrale d’où son aïeul est parti pour le Mexique en 1898, accompagné de son épouse. Avec une grande amabilité, M. Slim a accepté à notre demande de poser devant ce grand poster placé à l’entrée de la maison, où l’on a inscrit un poème en arabe et en espagnol de son grand-père maternel qui était un éminent poète et écrivain et avait fondé au Mexique la Revue al-Khawater.
Il nous a confié à quel point il était touché et ému de visiter ces lieux. Cette maison ancestrale a été très durement touchée par les affres de la guerre du Liban. C’était une belle villa au toit rouge, avec un parterre en marbre, du plâtre au plafond, de vastes salons, construite sur un monticule qui fait face à Beyrouth. Les petits-fils de Youssef Saleh Hélou, notamment Linda, la sœur de Carlos, actuelle propriétaire des lieux - envisagent de reconstruire cette résidence et d’en faire une “Maison de l’émigré”. Les fils de Baabda espèrent que ce projet se réalisera. |
