À partir du Kesrouan: Aoun poursuit ses attaques contre le TSL

Poursuivant ses tournées dans les différentes régions du pays, le général Michel Aoun a effectué durant le dernier week-end, une visite au Kesrouan qui l’a amené notamment à Hrajel et Feytroun.

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Le général Aoun saluant ses partisans à Hrajel.

A partir du Kesrouan, il a poursuivi ses attaques contre le Tribunal spécial pour le Liban, l’accusant d’être devenu un “enjeu international”. C’était son second périple dans ce district à ses partisans qui l’ont accueilli avec des poignées de riz et de pétales de rose comme le veut la tradition montagnarde.
Accompagné de M. Gebrane Bassil, ministre de l’Energie et de l’Eau, le chef du CPL s’est tout d’abord, arrêté à Hrajel où l’attendaient le ministre du Tourisme, M. Fadi Abboud et les députés du Ftouh-Kesrouan, les présidents des municipalités et une foule de partisans. Dans cette localité, il a assisté à la messe célébrée par le R.P. Hareth Khalil qui a vanté son rôle au plan national et chrétien.
A l’issue de l’office divin, le général Aoun a harangué la foule massée devant l’église, en s’engageant à faire hâter l’exécution des projets de développement du Kesrouan à commencer par l’eau, l’électricité et la réfection des routes.
Dénonçant les crises successives qui ébranlent le pays, le chef du CPL a soutenu que la majorité de nos problèmes visent à saper la stabilité intérieure et à contraindre les Libanais à s’expatrier, laissant leurs propriétés au profit des autres.
Il déplore que depuis la création du Liban moderne, “personne n’a jamais mis en place un plan global dans tous les secteurs de l’éducation, de l’eau, de l’électricité, des routes, de l’économie et de l’agriculture. Il n’existe aucune planification et nous persistons à vivre dans le “chaos”.
Puis, s’adressant aux protestataires qui manifestent leur colère dans la rue à cause des pannes d’électricité, le général Aoun s’exclame: “Nous devons résister pour mettre en place les plans de travail et imposer leur exécution... Vous devez protester pour soutenir ces plans et non pour dénoncer ce qui existe déjà”.
Et de demander: “Vous exigez un meilleur approvisionnement en courant électrique. Mais comment faire?”, avant d’enchaîner: “Celui qui dispose de cent livres, ne peut distribuer plus que cent livres”, faisant ainsi allusion à la faiblesse de la production électrique.

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... Et recevant la communion avec son épouse.

SAISON D’ESPIONNAGE
Evoquant ce qu’il a appelé “la saison d’espionnage”, le général Aoun a relevé les propos d’un ministre ayant dit que l’un des officiers poursuivis avait servi durant cinq ans sous son commandement, soit de 1985 à 1990... “Ce ministre, observe-t-il, il a oublié que j’avais à l’époque onze brigades sous mon commandement... Il a, également, perdu de vue que deux officiers parmi ceux qui ont servi sous mon commandement ont été promus au commandement de l’Armée et sont devenus président de la République, dont le président actuel”.
Il en vient alors à parler du Tribunal spécial pour le Liban pour affirmer que le pays est aujourd’hui exposé au complot, “le tribunal étant devenu un enjeu international dont disposent certains hommes politiques plus qu’il n’est un instrument de justice”.
Nous sommes les premiers à réclamer la justice et la vérité sur l’assassinat du président Rafic Hariri et, surtout, pour quelle raisons ils l’ont tué... L’ancien chef du gouvernement n’a pas été visé par des Libanais, même si l’agent qui l’a exécuté puisse être libanais. En fait, il a été assassiné par ceux qui veulent sacrifier l’équation et la formule libanaises et les fondements économiques du pays. Et ce, à l’effet de pouvoir implanter les Palestiniens chez nous.
“C’est bien l’objectif de tous les problèmes dont vous témoignez actuellement”, a-t-il conclu.
Ensuite, le général Aoun a demandé au gouvernement en place d’élaborer un plan cohérent pour combattre l’implantation des réfugiés palestiniens et les aider à réintégrer la terre de Palestine. Et s’interrogeant sur ceux qui complotent afin d’installer les réfugiés au Liban, il a assuré que ceux qui manigancent le plan d’installation des réfugiés sont parmi les auteurs du complot. Et de poursuivre: “Parler de combattre l’implantation sans rien entreprendre pour la rendre effective ne sert à rien. Il faut proclamer sans ambage son opposition à l’implantation et ne rien épargner pour empêcher sa réalisation”.
Et de demander: “Qui a donné aux Palestiniens de Cisjordanie le droit de trancher le sort des réfugiés palestiniens?”
... De même que la Syrie n’a pas le droit de négocier le sort des réfugiés, il en est de même pour le Liban et la Jordanie.
Le problème des Palestiniens n’est pas un problème de terre, mais un problème de droits et d’aucuns cherchent à amadouer les réfugiés de la diaspora pour abandonner la terre de la patrie spoliée.
De même, le problème israélien est moins un programme de chars ou d’armes, que de démographie. Ils s’opposent à l’augmentation démographique des Palestiniens et luttent en vue de les maintenir là où ils vivent actuellement et depuis près de cinquante ans.
Et d’ajouter: “Les Arabes croient dans la solution qui ne viendra pas. Aussi, font-ils des concessions et parfois aux dépens du peuple libanais. Mais nous rejetons toute négociation sur les droits des Palestiniens en l’absence du Liban et des pays qui leur accordent l’hospitalité”.
A 14 heures, le général Aoun a poursuivi sa tournée, il est arrivé à Faytroun où il a été accueilli près de l’église St Georges par le ministre Fadi Abboud et les députés du CPL, dont M. Ralph Dériane, coordonnateur du parti aouniste dans la localité, dont il a été l’hôte à déjeuner.
Le président de la municipalité lui a offert un roc sur lequel est gravé son portrait œuvre du sculpteur Khater Saad, ainsi qu’un plan de rocher symbolisant l’attachement du Libanais à sa terre. Il s’est adressé au général Aoun en ces termes: “Votre formation militaire ne vous a pas empêché d’accéder à la politique. Vous avez été un homme d’Etat; ainsi qu’un homme de dialogue, de rencontre et d’ouverture. Faytroun vous offre un de ses rochers, en gage d’affection et de fidélité”.

Article paru dans "La Revue du Liban" N° 4277 - DU 28 AOÛT AU 4 SEPTEMBRE 2010
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