Le Courant patriotique libre a commémoré, mardi, le souvenir du 13 octobre 1990 - date de l’invasion, par les forces syriennes de la région contrôlée, alors, par le général Michel Aoun, à l’époque, chef du gouvernement militaire de transition.

Le chef du CPL acclamé par ses partisans à son arrivée à l’église.
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Une messe a été célébrée en l’église Notre-Dame de Hadeth, par le R.P. Camille Moubarak, en présence du chef du bloc parlementaire de la Réforme et du Changement, de ses proches, de plusieurs députés, de cadres et de militants du CPL.
Dans l’allocution qu’il a prononcée, à cette occasion, le chef du CPL a évoqué la défaite du 13 octobre. “La liberté, la souveraineté et l’indépendance ont chuté sur le perron de Baabda, dans le cadre d’un vaste complot. Mais qui a gagné et qui a perdu? Nous avons été honorés de perdre, la tête haute. Mais ceux qui, ce jour-là, ont gagné, ont dû ramper”.
Puis, le général Aoun rend hommage à la France, “l’unique pays qui ait tenté d’obtenir un cessez-le-feu et de mettre fin aux massacres”. Aussi, a-t-il souhaité que la France retourne dans ce cadre “sa loyauté vis-à-vis de certains principes et du droit”.
Il soutient que le Liban a besoin, aujourd’hui, de stabilité et d’édifier son Etat. “En 2005, rappelle-t-il, nous avons œuvré en vue de recouvrer la souveraineté, l’indépendance et la liberté, sans y parvenir; parce que la partie face à laquelle nous avons perdu ces valeurs, est restée au pouvoir, maintenant le Liban dans un état de suivisme vis-à-vis de certains tuteurs du Moyen-Orient et du monde”, a-t-il affirmé, dans une allusion au 14 mars, au côté duquel ses ministres siègent au sein du gouvernement d’union nationale.

Le général Michel Aoun et son épouse recevant
la communion.
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Notre combat n’est pas terminé
“Aussi, soutient-il, notre combat n’est pas terminé. Il nous est demandé de déployer plus d’efforts. Nous devons rassembler les forces populaires pour qu’elles nous aident, parce qu’avec les médias et les moyens techniques modernes, ils dipersent l’opinion publique pour qu’elle se sente désemparée”.
Et de poursuivre: “Nous avons accompli de grands exploits, appelant ses partisans à ne pas se laisser abattre et a plaidé dans ce cadre en faveur d’une nouvelle approche du pouvoir dans l’intérêt du peuple”. Il prône la lutte contre la corruption et, à plusieurs reprises, il a accusé les médias “de jouer un rôle visant à pousser le CPL à la résignation”.
D’autre part, il invite le gouvernement à livrer les informations qu’il possède sur le dossier des disparus du 13 octobre 1990. “Nous n’épargnons aucun effort pour faire toute la lumière sur leur sort”, estimant que “c’est en raison de la bureaucratie des différents comités officiels mis sur place pour les retrouver que leur dossier fait du surplace.
“Nous voulons déterminer nos objectifs, les premiers d’entre eux étant d’édifier l’Etat... Nous ne pouvons pas dire que nous avons été déçus. Nous n’avons pas tout réalisé, mais il est exact que nous sommes rassemblés sous un ciel effectivement libre, bien qu’il nous est demandé d’agir en vue de fortifier nos bases.
Car qui gouverne dans l’intérêt du gouvernement, profite personnellement, vole les biens et votre argent. Le pouvoir doit s’exercer dans votre intérêt, faute de quoi, ce serait du vol et c’est ce que vous subissez aujourd’hui”.
Et le général Aoun d’enchaîner: “Il nous faut donner un sens au martyre de nos camarades et aussi pour le martyre des vivants parmi eux, c’est-à-dire aux disparus. Nous souhaitons que le gouvernement se penche sur ce dossier, lui qui a constitué des comités de recherche sous la présidence du député Fouad el-Saad, de magistrats et sous le parrainage du ministère de la Justice. Il faut demander à ces comités de livrer aux parents des disparus les renseignements dont ils disposent à leur sujet.
“Le martyre n’a pas de sens, si nous ne le transformons pas en grande réalisation de réforme au niveau du Liban. Car les plans de la réforme existent et les textes sont valables, mais il manque parfois le courage et la moralité... Nous voulons parachever notre combat pour changer ce qui ne répond pas à nos aspirations.
“Nous voulons également raviver les forces vives de notre société, parce que ces forces ont été apprivoisées, spécialement les étudiants des universités, les générations montantes appelées à assumer plus tard les responsabilités.
“Aujourd’hui, les directions des universités cherchent à marginaliser les étudiants pour les isoler des problèmes qui les préoccupent et doivent les intéresser au double plan du présent et de l’avenir. Les universités ne doivent pas marginaliser les étudiants et fermer les portes devant les réformateurs. Il n’est pas permis que tout le monde soit traité de la même façon: qui propage la modération et qui propage l’extrémisme, la réforme ou la corruption”.
Et de conclure: “Nous ne sommes pas avec vous dans un rendez-vous unique pour un seul jour. Nous étions avec vous depuis des dizaines d’années et le resterons durant toute la vie, œuvrant avec vous sans répit pour engager la patrie sur le bon chemin”. |