Une grande dame de cœur
et d’esprit où se reflètent
la noblesse de son caractère,
la distinction dans son allure
et le professionnalisme dans
son intervention. Telle apparaît Madame Hilary Childs-Adams, nouvelle ambassadrice
du Canada au Liban.
Venue directement d’Allemagne qui était sa dernière affectation, Mme Childs-Adams devait nous confier: “Je suis fascinée par le Liban qui a su se redresser et reconstruire un centre-ville
où se sont retrouvés et se retrouvent toujours les citoyens, à l’instar de ce qui s’est passé avec la chute du mur de Berlin, ce qui a réunifié tout un peuple.
“J’espère voir toujours les esprits unifiés pour un Liban stable et prospère”.
Découvert par Cabot en 1297 et exploré par Cartier en 1534-35, le Canada appelé alors Nouvelle France, a été colonisé par Champlain qui a fondé Québec en 1608, comme l’Acadie est devenue la Nouvelle-Ecosse. Ensuite, le Haut Canada, à majorité britannique et le Bas Canada, à majorité française, ont été réunis par l’Acte d’union de 1840, suivi de l’Acte de l’Amérique britannique du Nord en 1867 qui a créé la Confédération Canadienne et l’a dotée de la Constitution actuelle. Existe-t-il encore des mouvements sécessionnistes au Canada? Et les Québécois réclament-ils toujours leur indépendance?
Selon les sondages, les trois quarts des Québécois jugent que les chances que le Québec se sépare un jour du Canada sont faibles voire nulles. Plus de 58% des répondants jugent que le débat sur la souveraineté du Québec est dépassé. Seul un petit pourcentage (14%) de souverainistes purs et durs y croirait toujours. Le Parlement canadien a reconnu que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. Nous voulons plutôt poursuivre la construction d’un Québec fort dans un Canada fort.
L’emploi et la croissance, notre priorité
A quels problèmes requérant des solutions urgentes le gouvernement d’Ottawa est-il confronté?
L’emploi et la croissance demeurent la principale priorité du gouvernement du Canada. Le Canada est stimulé par l’une des économies les plus solides des pays industrialisés. Nos efforts doivent donc également porter sur l’établissement de nouvelles mesures nécessaires à la réussite du Canada dans l’économie moderne.
Il faudra donc rétablir l’équilibre fiscal et ce, afin de préserver la saine situation budgétaire qui distingue notre pays de tant d’autres.
Le FMI s’attend à ce que le Canada demeure en tête des grandes économies avancées pour la croissance économique moyenne sur les deux prochaines années. Nos efforts visant à éliminer le déficit d’ici 2016 entraîneraient une diminution progressive du ratio de la dette publique au produit intérieur brut. Et ce, à partir d’un niveau déjà faible. Le Canada conservera ainsi la situation financière la plus solide parmi les pays du G-7.
Ainsi que l’atteste la performance du Canada au cours de la crise financière mondiale, notre régime de réglementation financière est un modèle pour les autres pays. Le Forum économique mondial, dans son rapport sur la compétitivité dans le monde, estime que le Canada vient au premier rang pour la solidité de ses banques et de sa politique macroéconomique.
Selon un représentant du Forum économique mondial, alors que de nombreux pays sont aux prises avec des institutions financières affaiblies et une situation macroéconomique fragilisée, le Canada demeure un chef de file mondial à cet égard, de sorte qu’il conserve pour une troisième année de suite, son premier rang mondial pour la vigueur perçue de ses institutions bancaires.
Comme vous le savez, aucune banque canadienne n’a eu besoin de fonds publics pendant la crise et nos institutions financières ont tenu bon face à une tempête financière mondiale sans précédent. Le fait que le Canada ait résisté à la récession mondiale témoigne aussi de la stabilité de notre secteur financier, sans parler de la prudence des Canadiens eux-mêmes. Les banques et les autres institutions financières canadiennes étaient mieux capitalisées et recouraient moins à l’effet de levier que leurs concurrentes internationales au début de la récession mondiale, notamment en raison de la solidité de notre cadre de réglementation financière et de surveillance.
La production au sein de l’économie a maintenant dépassé le sommet atteint avant la récession et on a regagné la totalité des 400.000 emplois supprimés pendant celle-ci. Le chômage demeure, toutefois, en raison de l’augmentation du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.
Oui à un État palestinien
Quelle est la position du gouvernement d’Ottawa quant à la crise du Proche-Orient?
Le Canada souscrit à la création d’un Etat palestinien indépendant dans le cadre d’une solution à deux Etats, négociée avec Israël et soutient le droit d’Israël à vivre en paix avec ses voisins à l’intérieur de frontières sûres.
Le Canada regrette la décision d’Israël de ne pas poursuivre la suspension partielle de dix mois des activités de colonisation en Cisjordanie, car ce geste aurait contribué de façon significative à renforcer la confiance.
Le Canada considère que ces activités de colonisation sont contraires à la loi internationale et nuisent aux efforts de paix.
Nous encourageons les parties à prendre les mesures nécessaires afin d’arriver à instaurer un règlement de paix global même si ces mesures sont difficiles à prendre.
Le Canada est prêt à aider les parties de toutes les façons qu’elles jugeront utiles. La résolution des parties de poursuivre leur participation directe aux pourparlers de paix encourage le Canada, qui appuie les efforts des Etats-Unis visant à mettre en place les conditions pour permettre aux négociations de cheminer.
Le Canada croit qu’un accord global négocié entre les parties ayant comme résultat deux pays vivant en paix et en sécurité, constitue l’unique moyen pour que la région connaisse une stabilité durable.
Il est essentiel que la communauté internationale appuie l’engagement soutenu des parties dans ce processus, malgré les difficultés qui existent. Le Canada est prêt à apporter son aide sous toute forme qui s’avérera utile.
Le Liban, porte d’entrée pour la région
Quelle est la nature des relations et le volume des échanges entre le Canada d’une part; le Liban et le monde arabe, d’autre part?
Les relations entre le Liban et le Canada sont fondées sur d’excellents liens bilatéraux encore plus riches, dus au grand nombre de Canadiens d’origine libanaise; des Libanais qui ont émigré au Canada et sont devenus des citoyens, canadiens, ainsi que la présence de 40.000 à 60.000 Canadiens approximativement ici au Liban.
Ce sont ces relations humaines qui stimulent et donnent un élan à nos relations bilatérales. Les relations commerciales entre nos deux pays sont bonnes. Le Canada considère le Liban comme une porte d’entrée pour toute la région; nous attachons une grande importance à ce marché. D’ailleurs l’Association des gens d’affaires libano-canadiens, qui vient de célébrer son 20ème anniversaire, est très active dans ce sens et organise beaucoup d’activités ici, tout comme son pendant au Canada.
Le Canada a aidé beaucoup le Liban après la crise avec des projets de développement. Un fonds de 50 millions de dollars a été attribué en 2006 pour une période de cinq ans et nous continuons avec des projets du fonds canadien d’initiative locale. Le fait que l’ambassade du Canada à Beyrouth soit toujours entre les 3ème et 6ème rangs au monde en terme d’émission de passeports - et ce après Hong Kong et Londres - met en évidence le grand nombre de nos concitoyens qui vivent au Liban.
Sur le plan culturel, nous développons des échanges fructueux. Il y a un grand nombre d’artistes dont des chanteurs canadiens ainsi que des réalisateurs et des cinéastes d’origine libanaise qui viennent chaque année se produire au Liban. De même, nous entretenons de nombreux échanges avec les universités du fait que nous partageons la langue française. Il existe donc de nombreux partenariats entre nos universités. Nous allons lancer également un réseau d’anciens étudiants des universités canadiennes au Liban.
Sur le plan commercial, les échanges entre le Liban et le Canada sont de plus en plus prometteurs, surtout dans les secteurs agro-alimentaires, de la technologie de l’information et de l’éducation.
Dans les pays arabes, la hausse des revenus disponibles, le financement public des produits de première nécessité et l’assouplissement des modalités de prêt aux particuliers et aux entreprises créent une nouvelle génération de consommateurs fortunés grandement influencés par les modes de vie et les goûts occidentaux.
Les pays arabes représentent également une source importante d’investissements étrangers. De plus, la région se place en position pour devenir l’une des principales plaques tournantes du commerce pour le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. Les entreprises canadiennes ont ce qu’il faut pour mener d’importantes affaires dans ce marché effervescent, en particulier dans les secteurs de l’infrastructure, de l’exploitation du pétrole et du gaz, de l’agriculture et de la santé. Celles qui établiront leur crédibilité sur le plan commercial dans cette région seront les mieux placées pour attirer les importants investissements de la région.
Quel est l’ordre de priorités de votre mission en tant que chef de la mission diplomatique canadienne à Beyrouth?
En tant que chef de la mission diplomatique canadienne, mes priorités s’inscrivent dans le cadre des programmes que nous livrons ici à l’ambassade et de la politique étrangère et commerciale canadienne. Les priorités quotidiennes changent de jour en jour, selon les exigences. Il pourrait s’agir parfois de suivre les développements reliés au Tribunal spécial pour le Liban; de l’aide au développement, des échanges commerciaux ou culturels, des affaires consulaires, de l’administration de l’ambassade; naturellement le tout en vue du renforcement et de la consolidation de nos relations bilatérales.
Biographie
Née à Wallingford.
Détentrice d’un BS avec distinction de l’Université Laurentian.
1980: entre au ministère des Affaires extérieures.
1981-1983: Troisième et Deuxième secrétaire - Mexique.
1983-1986: vice-consule à New York.
1999-2003: conseillère et gestionnaire du programme politique - Bruxelles.
2006 à 2010: ministre et chef de mission adjointe - Berlin.
A l’Administration centrale, elle a occupé divers postes de direction (Energie, Europe de l’Ouest, Relation fédérale et commerce international).
2010: nommée ambassadrice au Liban. |
La dualité linguistique
est l’une de nos valeurs fondamentales
En décorant Céline Dion de la Légion d’honneur “pour faire rayonner la langue française dans le monde”, le président Sarkozy a dit: “Si nous sommes attachés à la langue française, ce n’est pas par opposition à l’anglais. Le monde est plus heureux avec plusieurs langues, la diversité étant une richesse”. Quelle est la politique du Canada sur le plan linguistique? Privilégie-t-il le français, l’anglais ou une autre langue?
Les langues française et anglaise font partie intégrante de notre histoire et nous confèrent un avantage unique dans le monde. Au Canada, la dualité linguistique est l’une de nos valeurs fondamentales, puisque notre Constitution fait du français et de l’anglais les deux langues officielles de notre pays. Chaque Canadien a le droit de choisir d’être servi par le gouvernement canadien soit en français soit en anglais. Il y a d’importantes minorités francophones en dehors du Québec (un million) et anglophone au Québec.
A l’échelle internationale, tant le Canada que le Liban sont des Etats membres de l’Organisation internationale de la francophonie. Nous y travaillons ensemble et en partenariat avec d’autres pays à promouvoir la langue française, la diversité culturelle et linguistique, la paix, la démocratie et les droits de la personne. La francophonie m’offre, en tant qu’anglophone canadienne, une ouverture à un réseau qui s’étend à travers toutes les régions du monde.
Qu’est-ce qui vous impressionne le plus au Liban et auriez-vous préféré être affectée à un pays politiquement moins agité?
Non pas du tout, je trouve le Liban fascinant, je suis très impressionnée par la chaleur des gens et la beauté de ce pays. J’ai demandé ce poste, en partie parce que j’avais beaucoup entendu parler de votre pays, tant par des collègues qui ont travaillé ici, que par des Canadiens d’origine libanaise. Tous ont adoré le temps passé au Liban et y reviennent souvent. Ils m’ont parlé de l’amour qu’ils ont pour le pays du Cèdre.
Quel est votre meilleur souvenir de diplomate?
Mes souvenirs touchent les gens que j’ai rencontrés dans les pays où j’étais en mission et l’ouverture que j’ai eue dans ces pays. J’ai appris plusieurs langues: l’espagnol, le néerlandais, l’allemand. J’ai aussi étudié le russe, le portugais, l’italien. Je suis maintenant des cours de langue arabe. Le séjour à l’étranger ouvre au diplomate une fenêtre sur un autre pays. La langue une fois apprise, est conçue comme une porte à travers laquelle vous pouvez entrer et vous promener.
C’est ainsi que l’on arrive à mieux comprendre les pays et les peuples.
La loi sur l’immigration a-t-elle été allégée par le gouvernement canadien et les Libanais peuvent-ils obtenir maintenant le visa pour ce pays avec moins de difficulté?
Depuis l’année dernière, on peut demander ici à l’ambassade même, un visa d’immigration au Canada. Nous avons ouvert une section pour l’immigration, les gens ne doivent plus aller ailleurs pour poser leur candidature.
Les informations pertinentes se trouvent sur le site de l’ambassade www.Liban.gc.ca. |