Collection de l’Université de Balamand
Sculptures signées Mohammad Al Haffar

L’Université de Balamand a publié un ouvrage, rédigé par le critique d’art, Joseph Tarrab, pour présenter la remarquable collection de sculptures, que les héritiers, du sculpteur Mohammad Al Haffar, ont offerte à l’université.

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Prière.

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Séduction.

Dans sa préface, M Elie Salem, président de l’université, a mis en valeur le grand talent de l’artiste et chaleureusement remercié les héritiers, pour ce cadeau inestimable.
Les diverses recherches de ce plasticien, se donnent la même fin: l’expérimentation d’une diversité de techniques et de modes d’exécution, destinés, à travers le matériau et la maîtrise du métier, à déboucher sur l’art. Ce ne sont pas, cependant, uniquement les moyens techniques qu’il recherche, mais plutôt, à exprimer un monde artistique, à la fois mouvant et statique, en perpétuel devenir.
On dirait, qu’ayant saisi dans les êtres, les nus et la plasticité des corps en mouvement, quelque chose au-delà de leur aspect réel, il concrétise, spontanément ses sentiments en formes et volumes révélant, ainsi, une autre représentation des sujets.
Son imagination se dépense dans la mise en valeur des spécificités des thèmes choisis, autant que dans la recherche d’une forme, d’un volume et d’un mode d’expression, authentiquement et évidemment originaux.

photo Repos.

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Chasteté.

Des œuvres habitées d’une flamme intérieure
Mohammad Al Haffar sculpte des œuvres habitées d’une flamme intérieure au lyrisme contrôlé, de facture généralement libre, qui obéissent, cependant, à un schéma rigoureux et rythmé.
La maîtrise, du métier et de la technique, alliée à son imaginaire, confère une “réalité autre” aux thèmes représentés, aux êtres, éléments, tout en mettant en scène un “volume pictural” qui suggère, à la fois, le réel et l’imaginaire, en s’efforçant de garder à l’œuvre le caractère de la matière dont elle est issue.
Il applique des techniques contradictoires, des procédés qui vont de la décantation des volumes à l’équilibre des structures. Tout en gardant l’idée d’ordre, de simplification et de stabilité et tout en intégrant, en épousant la forme dans le volume, il parvient à imprimer à l’œuvre un souffle nouveau.
Son œuvre est le fruit d’une recherche et d’un travail sérieux, qui témoignent du rapport d’équilibre entre sensibilité et intelligence, tradition et modernité. Ce que la modernité propose à cet artiste, c’est une nouvelle approche de la sculpture, fondée sur une conception qui installe, au premier plan, le “fait plastique”, afin d’instaurer un nouvel équilibre enrichi du jeu de permutation des référents.
Mohammad Al Haffar participe, à travers sa production, à ce qui donne sa réelle dimension intemporelle à toute œuvre d’art, à savoir: le pouvoir d’attribuer à tout spectateur la possibilité de participer, à sa manière, à la création de l’œuvre et à la comprendre selon sa sensibilité propre.
C’est un artiste de son temps qui affronte les sujets et thèmes de ses sculptures, avec indépendance; il les plie à sa vision dans une constante préoccupation plastique et esthétique.

Par Nicole MALHAMÉ HARFOUCHE
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