Les septs cyclistes estoniens sont-ils toujours sur le territoire libanais? Sont-ils toujours en vie? Qui les a kidnappés? Dans quel but? Leur libération est-elle prévue pour les heures à venir? Est-ce vrai que leur rapt est lié à ce qui se passe en Libye?

Le président Sleiman s’entretenant avec le ministre estonien des derniers éléments du rapt des sept Estoniens.
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Autant d’interrogations qui ont été soulevées, sans que les informations contradictoires et les différents scénarios véhiculés tout au long de la semaine, réussissent à apporter des réponses claires et convaincantes. S’il est toujours impossible d’élucider le mystère de leur disparition, ce qui est sûr, c’est que Majdal Anjar est de nouveau à la Une des journaux. Encerclée (aux dernières nouvelles), la localité, perquisitionnée à maintes reprises cette semaine, réoccupe le devant de la scène. Puisque indices et recherches laissent croire que les kidnappeurs des sept Estoniens s’y trouvent.
En effet, les recherches destinées à retrouver les sept Estoniens, enlevés dans la zone industrielle à Zahlé il y a presque dix jours, se sont intensifiées cette semaine. Travaillant en étroite collaboration, les forces armées libanaises ont étendu leurs recherches et perquisitionné diverses localités de la Békaa, allant de Majdel Anjar jusqu’à Jeb Jennine et Jabal Aaraba dans la Békaa-Ouest.
Sur le terrain, l’armée et les FSI ont œuvré sur deux axes : celui de la Békaa-Ouest, englobant Jeb Jennine et Soueiri et celui de Majdel Anjar et Manara. En effet, dès lundi soir, des unités des corps d’élite de l’Armée (Maghawirs) se sont déployées dans la Békaa-Ouest où elles ont, depuis, patrouillé et effectué des perquisitions à Jabal Aaraba reliant les localités de Rafid-Qaraoun et Baaloul, ainsi que dans les hauteurs de Jeb Jennine.
Le général Achraf Rifi visitant un membre des FSI à l’hôpital.
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L’armée et les FSI ont été déployés à Majdal Anjar.
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Dans le centre de la Békaa, les forces armées ont encerclé et effectué plusieurs perquisitions à Majdal Anjar où un individu, Mohamed A. a été arrêté. Une camionnette qui aurait été utilisée dans l’enlèvement a été découverte et des objets qui pourraient indiquer l’endroit où se trouvent, actuellement, les kidnappeurs ont été saisis. Les forces de l’ordre ont, par ailleurs, perquisitionné et fouillé une usine pour la production du sucre. Elles ont, également, installé des barrages, fixes et ambulants, depuis Majdal Anjar en passant par Soueiri jusqu’à Jeb Jennine, Lala et Baaloul. Simultanément, des patrouilles des FSI ont sillonné la région jusqu’au poste frontalier de Masnaa.
Lors d’un entretien accordé à l’Agence nationale d’information (ANI), le général Achraf Rifi, directeur général des FSI, a précisé qu’une cellule de crise, constitutée de diverses unités des FSI, notamment de la direction de la gendarmerie, de la police militaire et des services de renseignements des FSI, a été formée après l’enlèvement. “Nous avons pu arrêter quatre individus impliqués dans l’enlèvement. Ils ont fourni aux kidnappeurs la camionnette et la Mercedes utilisées lors du rapt. Il s’est avéré que la Mercedes a été volée”, a-t-il encore dit. Et d’assurer que lundi en soirée, les FSI ont découvert l’un des locaux qui abritaient le gang. Le lieu a été perquisitionné et des coups de feu ont été échangés entre des éléments armés et la police. Lors de l’opération, un membre des services des renseignements des FSI a été blessé à la jambe. “Les services des renseignements des FSI ont arrêté quatre suspects qui ont fourni, lors de l’interrogatoire, des informations ayant aidé l’enquête à avancer et permettront sans doute de localiser les sept Estoniens kidnappés et mettre la main sur les criminels”, a-t-il indiqué.
Cela dit, dans un communiqué, les FSI ont appelé les médias libanais à faire preuve de “précision” et à vérifier les informations auprès des sources concernées avant leur diffusion.
Il convient, par ailleurs, de souligner que le consul honoraire d’Estonie, Sami Kamouh s’est rendu mardi à Majdel Anjar. A Beyrouth, pour suivre de près l’affaire du rapt des sept touristes, le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet a rencontré les dirigeants libanais, notamment le président de la République Michel Sleiman, le président de la Chambre, Nabih Berri, le Premier ministre désigné Najib Mikati, le ministre de l’Intérieur sortant Ziyad Baroud, le commandant en chef de l’Armée, le général Jean Kahwagi, ainsi que le secrétaire général p.i. du ministère des Affaires étrangères, William Habib. Présidant la cellule de crise mise en place par l’Estonie, le chef de la diplomatie estonienne est revenu, à plus d’une étape de sa tournée, sur la “coordination active avec les autorités libanaises au niveau de l’enquête sur le terrain, ainsi qu’avec d’autres pays de la région et des pays européens, en quête du moindre détail qui pourrait mettre fin à cet épisode tragique de manière positive”.
Sur un autre plan, le Conseil de sécurité de la Békaa, présidé par l’administrateur du district, Antoine Sleiman, s’est réuni en présence notamment de Farid Callas, procureur général de la Békaa et de plusieurs responsables de la sécurité de la zone. Au menu des discussions, l’enquête relative à l’enlèvement des sept Estoniens, l’explosion de l’église des syriaques-orthodoxes et son éventuelle relation avec le rapt. Les responsables sécuritaires ont, à cette occasion, souligné l’importance d’installer des caméras dans les artères et les rues des localités principales de la Békaa, dans le but de dissuader les criminels et de faciliter leur poursuite en cas d’effraction, de délits ou de crimes. |