Beyrouth: nouveau “centre stratégique” du marché de l’art contemporain
Menasart Fair, foire internationale d’art contemporain au Biel

Menasart fair est la première “Foire Internationale d’Art Contemporain”, organisée au BIEL, Beyrouth-Liban.

photo Samer Mohdad. Galerie Mark Hachem.

photo Nadim Karam. Ayyam galerie.

Pourquoi à Beyrouth? Parce que Beyrouth est le creuset où se confondent la culture orientale et la culture occidentale et la passerelle ouverte entre les nombreuses communautés religieuses et politiques. Parce que, aussi, avec le retour de la paix, ces dernières années, de nombreuses galeries et centres d’art, de renommée internationale, se sont implantés, au fur et à mesure, dans la capitale libanaise et qu’elle redevient le nouveau “centre stratégique du marché de l’art contemporain”.
La foire vise à présenter un aperçu de l’art contemporain, dans divers pays du Moyen- Orient, du Nord de l’Afrique et du Sud-Est asiatique.
Elle groupe 24 galeries, cotés sur le plan international: Agial Art Galerie - Beyrouth-Liban, Art Sawa Dubaï - Emirats arabes unis, Athr Galerie - Jeddah, Arabie saoudite, Ayyam Galerie - Beyrouth-Liban, Dar Al Funoon - Koweït, Emmagoss Art Galerie Beyrouth-Liban, Thé Empty Quarter Galerie - Dubaï, Emirats arabes unis, Galerie Epreuve d’Artiste - Beyrouth Liban, Fa Galerie - Koweït, Galerie Mark Hachem - Beyrouth-Liban, Hunar Galerie - Dubaï, Emirats arabes unis, Espace Kettaneh Kuningk - Beyrouth-Liban, Richard Koh Fine Art - Kuala Lampur, Malaisie, Singapour, Kozah Art Galerie - Damas-Syrie, Lam Art Galerie - Riyad, Arabie saoudite, Al Mohtaraf - Jeddah - Arabie saoudite, Raja Nehmé Sertin - Ghazir-Liban, galerie Christiane Peugeot - Paris-France, Janet Rady Fine Art - Londres Grande-Bretagne, Rossi et Rossi - Londres Grande-Bretagne, galerie Janine Rubeiz - Beyrouth-Liban, galerie Le Violon Bleu - Sidi Bou Saïd - Tunisie, Ward Culture Art Center - Egypte.

photo Chaouki Chamoun. Galerie Epreuve d’Artiste.

photo Adam Henien. Ward Culture & Art Center.

Les artistes plasticiens sélectionnés, par les galeristes, appartiennent à l’ancienne, à la moyenne et à la jeune génération. Le choix des œuvres exposées comporte un éventail de tendances plastiques, comparables à ce que l’on observe dans l’art international contemporain, telles: hyperréalisme, surréalisme, symbolisme, expressionnisme, abstraction, art numérique, …
Menasart Fair un espace occupé, habité, métamorphosé par les œuvres exposées.
Ce qui est certain, c’est qu’on est intéressé, séduit par l’espace des œuvres, créées par ces plasticiens, un espace occupé, habité, métamorphosé, par le recours à différents procédés et médias: dessins, peintures, photographies, art digital, techniques d’impression, collages, reliefs, volume, nouveaux médias...
Tous développent un intérêt particulier pour l’invention de nouveaux rapports au réel et à l’inscription de leurs recherches dans le quotidien. Ils ont utilisé diverses techniques et différentes technologies, dans des buts variés. La combinaison de leurs recherches, a mené à l’innovation dans un nouvel espace de communication.

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Bassem Dahdouh: Kozah Art galerie.

Chacun de ces créateurs se meut, comme il est logique pour des caractères aussi individualistes, dans un monde, à la fois mental et pictural, particulier et comme une sorte de miroir il renvoie, à travers son art, son imaginaire et sa sensibilité. De tous leurs instincts, ils exigent, de leurs réalisations, de s’épanouir en œuvres, où l’explicite et l’implicite, étroitement liés, produisent des effets, atténuant leur matérialité. Les travaux sont nés d’un vécu introspectif, qui a mené à la représentation d’un vécu personnel, extérieur ou intérieur, répondant à un besoin profond, celui de conquérir une réalité nouvelle où l’art cesse d’être, uniquement, une technique bien maîtrisée et aboutit à la créativité. Aussi, apparaissent dans les œuvres de nouvelles attributions de valeurs, esthétiques et poétiques, constituées, tout autant, par la parfaite maîtrise des techniques, que part l’innovation.

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Rania Matar. Galerie Janine Rubeiz.

Interprétation, Innovation et créativité
La plupart d’entre eux, éprouvent l’exigence d’une dimension nouvelle parce qu’ils ne veulent pas, semble-t-il, se définir contre une esthétique mais avec des valeurs qu’ils utilisent pour découvrir leur propre univers, individuellement, en redonnant à la créativité un sentiment plus personnalisé. Le sens profond, de leurs démarches, est celui de créateurs de talent, toujours en quête d’absolu. Les langages visuels, auxquels ils ont eu recours, intègrent tout autant les médias traditionnels, que les nouveaux médias, de plus en plus encagés, dans les arts plastiques que dans les modes d’expressions médiatiques, ces langages qui placent, au même niveau, le littéral et le métaphorique, le réel, l’usuel, l’imaginaire et le symbolique, le physique et le mental, ce qui laisse beaucoup de place à l’interprétation, à l’innovation et à la créativité.

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Meriam Bouderbala. Galerie le Violon Bleu.

Malgré ses limites, limites d’ailleurs, propres à toute exposition incapable d’embrasser des horizons aussi vastes et nombreux que sont ceux de l’art contemporain dans des pays du Moyen-Orient, du Nord Africain et du Sud-Est asiatique, cet art qui éclate en tout sens, Menasart Fair nous offre un panorama qui témoigne de l’extrême diversité des recherches entreprises par les artistes exposés et prouve que la production d’une majorité d’entre eux, est marquée par une ouverture vers des champs conceptuels très nouveaux.
Menasart Fair est une occasion de synthèse qui doit aboutir à une intensification des échanges culturels et artistiques entre le Liban et les pays du Moyen-Orient, du Nord de l’Afrique et du Sud-Est asiatique et à l’expansion du marché de l’art à travers le monde.

Par Nicole MALHAMÉ HARFOUCHE
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