“La télévision méditerranéenne
et les nouvelles technologies”, un grand titre pour une série de
débats et rencontres ayant réuni durant trois jours consécutifs
à l’ESA (du 10 au 13 juin 99) les professionnels concernés
par les développements de la société de l’information
dans le bassin méditerranéen. .
M. Anouar el-Khalil.
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M. Daniel Jouanneau.
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M. Marcel Desvergne.
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Sous le patronage de M. Anouar el-Khalil, ministre de l’Information
et en présence de MM. Daniel Jouanneau, ambassadeur de France au
Liban; Alain Fouquet, conseiller de coopération et d’action culturelle
de l’ambassade et Marcel Desvergne, délégué général
du Réseau International des Universités de la Communication,
fut inaugurée à l’Ecole Supérieure des Affaires (ESA)
à Clemenceau, la première université de la Communication
de la Méditerranée orientale. Organisé par la Mission
culturelle française, en collaboration avec l’ESA et le Réseau
International des Universités de la Communication (RIUC), cet événement
regroupe des spécialistes de la communication audiovisuelle et des
nouvelles technologies du Liban de la Méditerranée et de
France. Quatre axes sont au centre des discussions et interventions: la
télévision en Méditerranée, stratégies
et perspectives; produire et programmer; l’avenir des médias d’information;
télévision, éducation et formation.
FORMATION FRANCOPHONE
Présentation de Dominique Chastres, attaché audiovisuel
de l’ambassade de France; puis, allocution de M. Desvergne qui a insisté
sur “le manque des lieux de débats et de confrontations des avis.”
Créées en France (Hourtin-Gironde) en 1979, les Universités
de la Communication attirent, aujourd’hui, 4.000 spécialistes. A
Beyrouth, en Nouvelle Calédonie, au Chili, elles visent à
accumuler des réflexions et des réponses sur les sociétés
d’information qui transforment la société, la stratégie
du développement des pays et de l’évolution des sociétés
civiles et politiques. Pour sa part, M. Jouanneau a estimé que la
vocation de l’ESA, symbole de la renaissance de Beyrouth, est d’apporter
une formation francophone. Il a, par ailleurs, souligné que la télévision
avec son impact sur les jeunes, peut accélérer et l’uniformisation
de la culture et sa différenciation, en appuyant sur les moyens
permettant aux différentes cultures de s’exprimer librement.
COUVERTURE MÉDIATIQUE DU LIBAN DÉCEVANTE
Dans son allocution, le ministre de l’Information a précisé
que “la couverture médiatique européenne et occidentale des
souffrances infligées au peuple libanais par l’occupation est la
plupart du temps décevante.” “Cette position, dit-il, n’est pas
à la hauteur de la position politique des pays européens
en tête desquels figure la France”, rappelant qu’à l’origine
“l’information est un miroir qui doit refléter les droits de l’homme
où qu’il se trouve a fortiori s’il défend une cause juste”.
Cette université de la communication aura permis pendant deux jours
et demi, aux représentants de chaînes de télévisions
nationales et internationales, de sociétés d’exploitation
de satellites et d’instituts de sondages, producteurs, réalisateurs,
professionnels, de la Presse écrite, de la publicité, annonceurs,
spécialistes de l’économie des médias, sociologues,
juristes, journalistes et enseignants, d’échanger leurs expériences
et points de vue concernant le paysage audiovisuel méditerranéen
à l’heure du satellite et du câble, les droits d’auteurs,
la piraterie, les habitudes des téléspectateurs à
l’épreuve de la mutation des marchés, le marché publicitaire,
la mondialisation de la culture, la déontologie du métier,
la réglementation de l’Internet, la télévision et
la créativité ainsi que la télévision d’Etat,
etc.
G.D.: MM. Jean Suhas, François Rabati,
Jean Kouchner et Saër Karam.
TV ET PRESSE INTERACTIVES
Déjà présente lors de la deuxième édition
de l’Université de la Communication des Pays de la Méditerranée
tenue à Marrakech (voir l’article paru dans le n°1987
du 7 au 14 mars 1998), “La Revue du Liban” a également participé
à des discussions portant sur le thème de l’information.
Lors du débat intitulé: vers un journalisme électronique
? Jean Kouchner du CFPJ (centre de formation et de perfectionnement
des journalistes), a souligné la précarité du métier
de journaliste, ce dernier étant plus souvent pigiste que salarié
à plein temps. Jean Suhas (journaliste, enseignant IUT de journalisme,
Bordeaux) a affirmé que le support, qu’il soit électronique
ou physique n’est qu’un outil, le professionnalisme devant toujours
prévaloir dans un métier en mutation. Saër Karam
(journaliste, concepteur du site Web de la RDL) répondant à
“l’info reste-t-elle la même quel que soit le média ?”,
a déclaré : elle peut demeurer la même, à
condition qu’il y ait une volonté de préserver une ligne
éditoriale sans se laisser griser par l’instantanéité
qu’offre Internet. Nagi Tuéni (responsable Internet de An-Nahar)
a quant à lui, ajouté que les futurs journalistes devront
avoir une formation polyvalente. A propos du paysage global et des stratégies
des acteurs dominants, Serge Adda, président de “Canal+ Horizons”
a souligné que “la Méditerranée est dans une passe
originale avec l’offre télévisuelle la plus massive”.
M. Jean Stock, président de TV5, a assuré que le contexte
de concurrence rend le téléspectateur sélectif
et exigeant. M. André-Michel Besse, président de RFO,
Larbi Belarbi, directeur général de 2M, première
chaîne privée au Maroc; Olga Kliamaki, présidente
d’Euréka audiovisuel, PDG de l’Institut hellénique de
l’Audiovisuel; Nadim Mounla, de Future TV; Ibrahim Khoury, PDG de Télé-Liban;
Sebouh Alvanthian, directeur des programmes de LBCI; Jacques Lhuillery,
directeur de l’AFP à Beyrouth; ont parlé de la télévision
et de la Presse interactives.
| Piratage informatique: le coup fatal

On en parlait
depuis longtemps. Aujourd’hui, c’est chose faite. Des milliers de CD contenant
des programmes informatiques piratés ont été détruits
au bulldozer, samedi dernier en réponse à la nouvelle loi
protégeant la propriété intellectuelle qui est entrée
en vigueur le 15 courant. C’est en devant les représentants de la
Business Software Alliance que cette destruction massive a été
faite. La plupart des CD détruits sont ceux de la société
Microsystems, l’une des plus grandes dans ce domaine et qui était
jusqu’à tout récemment le premier distributeur de programmes
piratés au Liban.
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