L’implantation
des réfugiés palestiniens doit-elle être débattue
à la faveur d’un congrès national ou libano-palestino-arabe,
partant du fait qu’il s’agit d’une question intéressant le monde
arabe dans son ensemble? Au cours de sa tournée auprès des
chefs spirituels, le leader du PNL (notre photo) préconise la tenue
d’un congrès national, en insistant sur la nécessité
de mettre au point les dossiers du problème “afin de ne pas le poser
d’une manière irresponsable lors des négociations de paix”.
Comment conjurer le danger de l’implantation? Les avis, à ce
sujet, sont partagés et deux courants s’affrontent: l’un préconise
la tenue d’un congrès libanais ou d’un sommet spirituel; l’autre,
suggère l’organisation d’un congrès libano-palestino-arabe,
partant du fait qu’il s’agit d’un problème arabe et non exclusivement
palestinien ou libanais.
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas de l’avis d’un homme politique,
selon lequel on ne devrait pas revenir avec insistance sur le sujet de
l’implantation, jugeant préférable de l’occulter ou même
de l’ignorer... “Car quand on parle du loup, on en voit la queue”...
C’est ce qu’on appelle la “politique de l’autruche”. On ne guérit
pas d’un mal en l’ignorant ou en ne tenant pas compte de ses symptômes
et sans user de moyens efficaces pour l’éradiquer.
Cela dit, le cas des réfugiés kosovars doit nous servir
d’exemple et de leçon. Six mille de ces réfugiés accueillis
en France ne pensent qu’à repartir. Sur le million d’Albanais ayant
fui le Kosovo durant la récente guerre, près de 800.000,
apprenons-nous, ont déjà réintégré la
province venant de Macédoine et d’Albanie.
Si un sondage d’opinion était effectué auprès
des réfugiés palestiniens, il donnerait des résultats
similaires: la plupart d’entre eux souhaitent revenir en Palestine, si
on leur en donne la possibilité. C’est Israël - et il l’a rappelé
par la voix de son nouveau Premier ministre - qui s’oppose à leur
retour, pour des raisons qu’il n’est plus besoin de rappeler.
Fait regrettable: les Etats-Unis font le jeu de Tel-Aviv et ils en
ont donné la preuve en renforçant leur assistance financière
et militaire à l’Etat hébreu pour le rendre encore plus arrogant
et agressif à l’égard de ses voisins...
En plus du congrès libanais ou libano-palestino-arabe, un moyen
pratique peut être utilisé: il consiste à inviter chez
nous des personnalités de renom, jouissant d’une audience européenne
ou internationale, à l’effet de leur expliquer la gravité
de l’implantation et ses retombées catastrophiques sur un petit
pays comme le nôtre.
C’est ce que vient de faire Me Mohsen Slim, ancien député,
vice-président de la Fédération internationale des
droits de l’homme, en invitant à Beyrouth, M. Michel Rocard, ancien
Premier ministre français, président de la plus importante
commission de l’Union européenne.
Bien que sa visite n’avait rien d’officiel, “Monsieur Europe” a pu
conférer avec les chefs de l’Etat, de l’Assemblée et du gouvernement.
Il a rencontré, à la faveur de réceptions données
en son honneur, des personnalités de tous bords qui lui ont fourni
de précieux renseignements.
Aussi, a-t-il déclaré au terme de son séjour:
“Je peux mieux défendre le dossier libanais, maintenant que j’en
ai été amplement informé.”
A qui le tour maintenant? |